Communiqués de presse

Pour son Directeur général, le Fonds mondial permet une utilisation plus qu’optimale des ressources

05 juillet 2012

TUNIS – Gabriel Jaramillo, le Directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a expliqué devant une assemblée de ministres des finances et de la santé que cette institution financière permettait une utilisation plus qu’optimale des ressources en garantissant un traitement et une prévention efficaces des maladies.

Dans une allocution lors d’une Conférence des ministres des finances et de la santé organisée par l’Initiative Harmonisation pour la santé en Afrique, M. Jaramillo a déclaré que la mutation des paramètres économiques avait contraint le Fonds mondial à faire évoluer son mode de fonctionnement, afin que ses subventions soient plus stratégiques, gagnent en rendement et soient globalement plus efficaces.

Le Fonds mondial investira 8 milliards de dollars US dans les 20 prochains mois, dont 5 milliards en Afrique. Pour M. Jaramillo, il s’agit là d’une occasion exceptionnelle, notamment grâce aux gains de productivité et à un développement des investissements conjoints de la part des pays bénéficiaires.

« En tant qu’ancien banquier, je sais reconnaître une bonne affaire quand j’en vois une, a déclaré M. Jaramillo. Et il n’y a pas de meilleure affaire que d’investir dans la prévention de ces maladies. »

M. Jaramillo a exhorté les ministres à ne pas se montrer timorés face aux investissements nécessaires au simple motif que les coûts de départ seraient élevés, car le maintien des avantages obtenus coûte moins cher que les investissements initiaux.

« Engagez-vous dès à présent dans ces programmes, jetez-vous à l’eau, parce que les années à venir coûteront bien moins cher à mesure que le nombre de cas diminuera, a-t-il indiqué. Maintenir vos programmes coûte nettement moins cher que vous ne le croyez et le retour sur investissement peut être gigantesque. »

M. Jaramillo a fait remarquer que le coût moyen des antirétroviraux s’élevait aujourd’hui à 127 dollars US par patient et par an, soit 12 pour cent de moins qu’en 2010, année qui avait déjà enregistré un recul de 27 pour cent par rapport à l’année précédente. Le coût moyen des moustiquaires imprégnées d’insecticide a été ramené à 4,5 dollars US.

Il a également fait état d’une analyse récente de la situation en Namibie, où le coût du traitement contre le VIH s’élève à environ 120 millions de dollars US par an, dont la moitié environ payée par le Fonds mondial. Cet investissement a permis de consacrer 9 200 lits d’hôpital à d’autres problèmes sanitaires et de maintenir en vie 1 000 travailleurs de la santé et 550 enseignants chaque année. Ainsi, on est passé de 9 400 à 236 hospitalisations dans le pays et de 2 700 à 56 décès en l’espace de cinq ans.

M. Jaramillo a montré à quel point la situation actuelle contrastait avec celle qui prévalait voilà 10 ans, lorsque l’aide internationale consacrée à la santé a vu les fonds affluer pour trois raisons principales : la générosité, la peur et un sentiment d’urgence.

« Il y a dix ans, rares étaient les personnes sous antirétroviraux en Afrique et moins de cinq pour cent des ménages africains possédaient des moustiquaires imprégnées d’insecticide, a poursuivi M. Jaramillo. Aujourd’hui, il ne reste que la générosité pour motiver les dons. C’est à vous qu’il revient de générer un sentiment d’urgence. »

Il reste beaucoup à faire, a-t-il ajouté. La situation s’améliore, mais au rythme actuel, cela ne suffira pas pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé d’ici 2015. En effet, seuls 41 pour cent des pays soutenus par le Fonds mondial sont en passe d’atteindre le quatrième objectif concernant la réduction de la mortalité infantile et le sixième, relatif à la lutte contre le sida, le paludisme et d’autres maladies.

« Aujourd’hui, nous savons ce qui fonctionne. Ce n’était pas le cas il y a dix ans de cela, a dit M. Jaramillo. Vous êtes devenus des experts dans ce combat. La connaissance est passée du Nord au Sud : maintenant, c’est vous qui en savez le plus. Nous voulons travailler avec vous à rendre vos programmes plus efficaces. »