Communiqués de presse

Déclaration de l’Alliance Gavi et du Fonds mondial sur les recommandations relatives au vaccin antipaludique

23 octobre 2015

GENÈVE - Les recommandations émises aujourd'hui par deux organes consultatifs de l'Organisation mondiale de la Santé, le Groupe consultatif stratégique d'experts sur la vaccination (SAGE) et le Comité de pilotage de la politique de lutte antipaludique (MPAC), concernant l'utilisation du vaccin antipaludique RTS,S représentent un pas en avant vers la disponibilité du vaccin dans les pays à charge élevée de morbidité du paludisme, ainsi que l'occasion d'évaluer son impact probable en situation réelle.

Les deux organes ont recommandé la mise en œuvre du vaccin dans le cadre de projets pilotes dans trois à cinq situations en Afrique subsaharienne, après qu'un essai d'une durée de quatre ans a conclu que le vaccin est à la fois sûr et efficace, présentant un taux d'efficacité de 39 pour cent dans la prévention de cas cliniques de paludisme.

Reproduire ce taux de réussite dans un cadre non clinique pose des problèmes. Le RTS,S doit être administré en quatre doses, dont la dernière est cruciale pour le maintien de l'effet protecteur du vaccin. Les trois premières doses du vaccin sont généralement administrées aux enfants entre les âges de 5 et 9 mois, et la quatrième aux alentours de deux ans. Ces dates de vaccination se situent partiellement en dehors du calendrier existant de vaccination, selon lequel la plupart des vaccins sont administrés aux nourrissons entre 6 et 14 semaines après la naissance, ce qui pourrait poser des problèmes d'ordre logistique pour les systèmes de santé des pays à faible revenu. Il est donc prudent d'évaluer plus avant la faisabilité de l'administration de ces vaccins, de même que son impact.

Bien qu'il soit possible que les études supplémentaires démontrent l'utilité du vaccin RTS,S parallèlement aux autres outils antipaludiques, il est indispensable de poursuivre les efforts visant à étendre l'accès aux méthodes éprouvées de lutte contre la maladie. Le RTS,S pourrait venir compléter - et non remplacer - les méthodes éprouvées et économiques actuellement disponibles, telles que les moustiquaires imprégnées d'insecticide et la pulvérisation. Les ressources comme les moustiquaires imprégnées d'insecticide ont fait baisser de manière significative la charge de morbidité du paludisme, réduisant de plus de moitié le nombre de décès d'enfants de moins de cinq ans depuis 2000. Malgré ces progrès, on enregistre encore chaque année plus de 200 millions de cas de paludisme à l'échelle mondiale, dont 438 000 sont mortels et dont la vaste majorité sont des enfants africains.

Il incombe à présent à l'Organisation mondiale de la Santé de confirmer ses recommandations concernant le tout premier vaccin antipaludique en fonction des recommandations du Groupe consultatif stratégique d'experts sur la vaccination et du Comité de pilotage de la politique de lutte antipaludique. Les conseils d'administration de Gavi et du Fonds mondial examineront la recommandation de l'OMS avant de définir la marche à suivre.

Gavi et le Fonds mondial continuent de travailler ensemble à la planification de l'utilisation possible d'un vaccin antipaludique, si celui-ci est recommandé par l'OMS et si leurs conseils d'administration décident d'appuyer le vaccin en parallèle avec les autres interventions éprouvées, dans le cadre d'une démarche intégrée de lutte contre le paludisme. Les deux organisations travaillent en étroite collaboration avec le Programme mondial contre le paludisme de l'OMS, les autres partenaires techniques et donateurs ainsi que les pays maîtres d'œuvre.