Communiqués de presse

Lever les obstacles liés aux droits de l’Homme pour en finir avec l’épidémie de VIH

11 mars 2016

GENÈVE – Le Fonds mondial a lancé un vibrant appel en faveur de la prise en compte des questions liées aux droits de l’Homme qu’il estime être un élément essentiel des actions menées pour en finir avec des épidémies comme celles de VIH, de tuberculose et de paludisme.

« Pour arrêter le VIH, nous devons extirper la discrimination des lois et des politiques, dans les faits, mais aussi dans nos cœurs », a indiqué Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, lors d’une session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. « Nous devons saisir l’occasion qui nous est donnée de nous améliorer en tant que personnes, mais aussi en tant que sociétés bâties sur les fondations solides d’une grande famille humaine ouverte à tous. »

Remarks by Mark Dybul at Human Rights Council
télécharger en English

Des progrès extraordinaires ont été réalisés contre le VIH ces dix dernières années, mais les obstacles liés aux droits l’Homme empêchent toujours des millions de personnes d’accéder à la prévention, au traitement et à la prise en charge, a précisé M. Dybul. Et d’ajouter que pour que les investissements dans la santé donnent tout leur potentiel et pour obtenir l’impact le plus marqué possible, la communauté internationale doit en faire davantage pour surmonter ces obstacles, y compris en renforçant les investissements dans les programmes qui combattent le rejet social et la discrimination, réduisent la violence faite aux femmes, offrent un accès à la justice et sensibilisent les législateurs et les forces de l’ordre.

« Nous devons améliorer notre action en faveur d’une levée des obstacles liés aux droits de l’Homme, non seulement parce qu’il est juste de le faire, mais aussi parce qu’il est essentiel pour nos efforts d’investir de façon plus stratégique pour en finir avec le VIH », a-t-il poursuivi.

M. Dybul a pris la parole à l’occasion d’un débat sur les avancées et les enjeux de la prise en compte des questions liées aux droits de l’Homme dans le contexte des efforts déployés pour en finir avec l’épidémie de VIH. Cette discussion avait lieu dans le cadre de la session du Conseil des droits de l’Homme qui se déroule ce mois-ci à Genève.

M. Dybul a fait valoir qu’en bien des endroits, l’impact des investissements dans la santé est fortement réduit du fait des obstacles liés aux droits de l’Homme qui empêchent l’accès aux services. Dans beaucoup de pays, il n’est pas rare que les femmes et les filles n’aient accès ni au dépistage, ni au traitement, ou qu’aucun suivi ne soit assuré pour leur traitement en raison d’un rejet social, de la discrimination et de la violence fondée sur le genre. De même, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues, les professionnels du sexe, les transgenres, les migrants et les prisonniers n’ont souvent pas accès à la prévention et au traitement du fait de la discrimination à laquelle ils se heurtent dans les établissements de santé ou à cause des violences policières.

La fondation du partenariat du Fonds mondial repose sur un engagement ferme à promouvoir les droits de l’Homme. M. Dybul a expliqué que le Fonds mondial avait tiré les enseignements du travail accompli ces dernières années et qu’il intensifiait ses efforts. Ainsi, parmi l’un des principaux objectifs de sa nouvelle stratégie d’investissement pour 2017/2022, il entend « mettre en place puis intensifier des programmes visant à éliminer les obstacles en rapport avec les droits de l’Homme qui empêchent d’accéder aux services ».

Dans cette optique, M. Dybul a déclaré que le Fonds mondial concentrera ses efforts sur 15 à 20 pays ayant des besoins et des possibilités spécifiques.

Dans ces pays, il s’agira de mettre en œuvre des programmes exhaustifs pour prendre en considération les obstacles liés aux droits de l’Homme. Cela permettra aux personnes de recourir davantage aux services et de s’y tenir, grâce à une réduction du rejet social et de la discrimination, notamment dans les établissements de soin, à un meilleur accès à la justice, à un recul de la violence et des discriminations à l’encontre des femmes et des filles, à un meilleur soutien des forces de l’ordre pour les services de prévention et de traitement, à un contexte politique plus propice et à une participation renforcée des personnes touchées aux programmes en lien avec ces interventions.