Communiqués de presse

Il y a urgence à trouver de nouveaux financements pour en finir avec la tuberculose

19 septembre 2018

GENÈVE – De l’avis du Fonds mondial, le Rapport 2018 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde que l’OMS a publié aujourd’hui appelle la communauté internationale à prendre les armes une semaine avant la première réunion de haut niveau que l’ONU consacre à cette maladie.

De toutes les maladies infectieuses qui hantent la planète, la tuberculose est la plus meurtrière. Ainsi, en 2017, quelque 10 millions de personnes ont développé la maladie et 1,6 million y ont laissé la vie.

« Si nous voulons garder le moindre espoir d’atteindre l’objectif que les dirigeants de la planète ont fixé – celui d’en finir avec l’épidémie de tuberculose d’ici 2030 –, nous devons nous presser d’agir et d’investir davantage d’argent », a déclaré Peter Sands, le Directeur exécutif du Fonds mondial. « Pour parler clairement, nos progrès sont insuffisants. La maladie tue beaucoup trop – principalement chez les personnes démunies et marginalisées qui ne peuvent se faire entendre. »

La tuberculose est une maladie que l’on peut prévenir et guérir, mais de nombreuses personnes restent sans traitement, ce qui peut avoir une incidence sur la sécurité sanitaire mondiale. Selon le nouveau rapport, 36 pour cent des personnes qui souffrent d’une tuberculose « manquent à l’appel » – elles n’ont pas été diagnostiquées, n’ont reçu aucun traitement ou n’ont pas été déclarées. Pourtant, faute de traitement, une personne ayant une tuberculose évolutive peut transmettre la maladie à d’autres. De même, un traitement inefficace peut entraîner une résistance aux médicaments, ce qui allonge encore les soins et les rend plus coûteux et plus toxiques.

« Outre les millions de vies perdues, en permettant à la tuberculose d’occuper une telle place à l’échelle mondiale, nous favorisons le développement de souches résistantes aux médicaments. Or, il s’agit là d’une menace majeure qui pèse sur la sécurité sanitaire mondiale », ajoute M. Sands.

La Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose qui aura lieu la semaine prochaine sera un moment charnière dans ce que beaucoup considèrent être une année cruciale pour accélérer les efforts déployés en vue d’atteindre les cibles des objectifs de développement durable. Selon le rapport de l’OMS, le déficit de financement pour la seule année 2018 s’élèverait à 3,5 milliards de dollars US, un chiffre qui est pratiquement appelé à doubler d’ici 2022. Il faut dégager davantage de moyens à l’échelle nationale et internationale, garantir un engagement politique de haut niveau et investir dans la recherche et le développement.

Premier financeur international des programmes de lutte contre la tuberculose, le Fonds mondial investit massivement dans le déploiement de meilleurs diagnostics en travaillant avec les partenaires pour que le dépistage de la maladie soit intégré à d’autres examens médicaux ordinaires, en jumelant les services liés à la tuberculose et au VIH et en élargissant le traitement des formes de l’infection qui résistent aux médicaments. De plus, le Fonds mondial ajoute 125 millions de dollars US d’investissements dans 13 pays qui comptent pour 75 pour cent des cas de tuberculose manquant à l’appel au niveau mondial, l’objectif étant de trouver 1,5 million de personnes infectées supplémentaires d’ici à la fin de 2019.