Communiqués de presse

Efforts et financements supplémentaires : la clé pour en finir avec le paludisme

19 novembre 2018

MAPUTO, Mozambique – Le Fonds mondial s’est associé à ses partenaires à l’occasion de la publication du Rapport sur le paludisme dans le monde 2018 afin d’en appeler à un renforcement des investissements et à une relance des efforts déployés en vue de faire avancer plus rapidement la lutte contre le paludisme dans les pays fortement touchés.

Il ressort du rapport de l’OMS qu’après plus d’une décennie de recul sans précédent du paludisme, la baisse a atteint un palier et, dans certains pays, la maladie est repartie à la hausse.

Selon les estimations, il y a eu 219 millions de cas de paludisme en 2017, contre 217 millions l’année précédente. En 2017, dix pays d’Afrique (Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo et Tanzanie) et l’Inde concentraient près de 70 pour cent de l’ensemble des cas de paludisme et de décès imputés à la maladie. Or, dans ces dix pays africains, on a recensé en 2017 3,5 millions de cas de paludisme supplémentaires par rapport à l’année précédente.

«Nous avons accompli des progrès extraordinaires dans la lutte contre le paludisme, mais faute de ressources supplémentaires, d’une innovation plus poussée et d’une meilleure exécution des programmes, nous courons le risque de voir une résurgence dans les pays les plus durement touchés», explique Peter Sands, le Directeur exécutif du Fonds mondial. «Compte tenu de l’enjeu, nous ne pouvons pas accepter que cela se produise.»

Sous l’impulsion du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme et de l’OMS, les partenaires ont dévoilé une nouvelle démarche visant à stimuler les progrès contre la maladie en se concentrant sur les 11 pays qui représentent environ 70 pour cent de sa charge mondiale de morbidité.

La riposte à fort impact pour les pays dont la charge de morbidité est élevée met en évidence les domaines critiques où les pays, avec l’appui des partenaires mondiaux, investiront pour une plus grande coordination et un renforcement des efforts afin de veiller à utiliser efficacement les données et les éléments probants pour définir des interventions sur mesure, notamment en matière de couverture, de données et d’innovation.

«Toutes les deux minutes, un enfant meurt du paludisme, ce qui est totalement inacceptable», poursuit M. Sands. «L’heure est venue de mettre les bouchées doubles contre le paludisme.»

Premier bailleur de fonds international des programmes antipaludique, le Fonds mondial apporte environ 60 pour cent des financements, soit plus de 1,2 milliard de dollars US chaque année. Il investit dans de nouveaux outils, des partenariats et des innovations, notamment par une enveloppe de 35 millions de dollars US allouée à des financements à effet catalytique pour collaborer avec Unitaid aux essais de nouvelles moustiquaires destinées à combattre la résistance aux insecticides en Afrique.

Le Fonds mondial soutient également dans plusieurs pays la phase pilote de l’outil Malaria Matchbox, créé pour analyser et corriger les obstacles liés aux droits humains et aux questions de genre dans les programmes de lutte contre le paludisme. En 2018, cet outil a été testé en Inde et au Niger, en partenariat avec Malaria No More, les programmes nationaux de lutte contre le paludisme et la société civile de ces pays.