Communiqués de presse

Cinq présidents africains donnent le coup d’envoi de la campagne du Fonds mondial visant à recueillir 18 milliards de dollars US pour relancer la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme freinée par le COVID-19

23 février 2022

  • Les présidents de la RDC, du Kenya, du Rwanda, du Sénégal et de l’Afrique du Sud se joignent à d’autres dirigeants mondiaux ainsi qu’à des représentants des communautés, des organisations de la société civile et des partenaires du secteur privé pour lancer la campagne de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial.
  • Un investissement de 18 milliards de dollars US permettrait de sauver 20 millions de vies, d’abaisser la mortalité du VIH, de la tuberculose et du paludisme de 64 % et de renforcer les systèmes de santé pour mieux se préparer aux pandémies.

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et les présidents de la République démocratique du Congo, de la République du Kenya, de la République du Rwanda, de la République du Sénégal et de la République d’Afrique du Sud ont lancé aujourd’hui la campagne de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial lors d’un sommet consacré à la santé mondiale organisé en format virtuel.

« Nous sommes extrêmement reconnaissants envers Leurs Excellences les présidents Kagame, Kenyatta, Ramaphosa, Sall et Tshisekedi, qui ont coorganisé la réunion préparatoire de haut niveau pour le lancement de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial, a souligné le DDonald Kaberuka, président du Conseil d’administration du Fonds mondial. Leur leadership émane d’une volonté manifeste de lutter contre les trois épidémies dans leurs pays respectifs et témoigne de la force du partenariat liant l’Afrique et le Fonds mondial. Aujourd’hui, ces chefs d’État exhortent le monde entier à faire, comme eux, preuve d’audace pour atteindre un objectif ambitieux : mettre fin au VIH, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030 et renforcer les systèmes nationaux de santé en vue des futures ripostes aux pandémies. » 

L’argumentaire d’investissement du Fonds mondial, publié aujourd’hui, démontre que 18 milliards de dollars US seront nécessaires pour remettre la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sur les rails, pour accélérer le progrès vers le troisième Objectif de développement durable (ODD 3) – « Bonne santé et bien-être » et couverture sanitaire universelle – et pour renforcer la préparation aux pandémies.

Voici ce que le partenariat pourrait accomplir au terme d’une reconstitution des ressources réussie :

  • Sauver 20 millions de vies pendant la période 2024-2026, en réduisant de 64 % le taux de mortalité des trois maladies à l’horizon 2026 par rapport aux taux de 2020.
  • Éviter plus de 450 millions d’infections ou de cas, en réduisant de 58 % le taux d’incidence lié aux trois maladies à l’horizon 2026 par rapport aux niveaux de 2020.
  • Abaisser le nombre de décès liés aux trois maladies à 950 000 en 2026, contre 2,4 millions en 2020 et 4 millions en 2005.
  • Jouer un rôle de catalyseur pour porter les investissements nationaux à 59 milliards de dollars US destinés à l’élimination des trois maladies et au renforcement des systèmes pour la santé, par le truchement d’exigences de cofinancement et d’un appui technique au financement de la santé.
  • Renforcer les systèmes pour la santé et la préparation aux pandémies en investissant environ 6 milliards de dollars US pour soutenir les agents de santé ; renforcer les laboratoires, les outils de diagnostic, les chaînes d'approvisionnement, les systèmes d'information et les systèmes financiers ; lutter contre la résistance aux antimicrobiens, y compris la tuberculose pharmacorésistante ; renforcer les systèmes communautaires et accélérer la transition vers des modèles de soins individualisés et centrés sur le patient.
  • Obtenir un rendement des investissements de 31 pour 1 pour que chaque dollar investi dans la lutte contre les trois maladies génère des gains en santé et des rendements économiques de 31 dollars US, qui contribueront à leur tour à l’atteinte des ODD.

En 20 ans d’existence, le partenariat du Fonds mondial a sauvé 44 millions de vies et abaissé la mortalité des trois maladies de 40 %. Le Rapport sur les résultats du Fonds mondial révèle cependant que des gains durement acquis ont été perdus en raison de la pandémie de COVID‑19 et du fait que les besoins en ressources à l’échelle mondiale ont augmenté. Voilà pourquoi la cible de financement du Fonds mondial a augmenté par rapport à la sixième reconstitution des ressources en 2019.  

« Face aux répercussions catastrophiques du COVID-19 sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, il n’y a pas d’équivoque : soit nous augmentons le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin à ces épidémies d’ici 2030, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Nous devons en faire plus pour aider les pays à bâtir des systèmes plus résistants, pérennes et inclusifs pour la santé. Il est impératif de mettre fin au VIH, à la tuberculose et au paludisme, de vaincre le COVID-19 et de protéger l’humanité contre les futures maladies infectieuses partout dans le monde. »

Après 20 années passées à asseoir à la même table les dirigeants mondiaux, les communautés, la société civile, les agents de santé et le secteur privé pour lutter contre les pandémies les plus meurtrières, le partenariat du Fonds mondial est en excellente position pour aider les pays à lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, à renforcer leurs systèmes pour la santé et à se préparer aux pandémies futures.

Dans l’ambitieuse stratégie qu’il vient tout juste de mettre de l’avant, le Fonds mondial place les personnes et les communautés au centre de la lutte, mise encore plus sur l’instauration de systèmes de santé intégrés et centrés sur la personne, en commençant par les systèmes communautaires, et insiste plus que jamais sur l’importance de lutter contre les iniquités, les obstacles liés aux droits humains et les inégalités de genre qui entravent le progrès contre les trois maladies. La stratégie souligne également le rôle vital que le Fonds mondial peut jouer dans la préparation et la riposte aux pandémies. En tirant parti des synergies qui existent entre les investissements dans la lutte contre les maladies existantes et les investissements destinés à prévenir, détecter et combattre les nouvelles menaces, le Fonds mondial peut maximiser l’impact de chaque dollar investi.

« Lorsque le Fonds mondial a été créé il y a 20 ans, rien ne semblait pouvoir arrêter le VIH, la tuberculose et le paludisme, a affirmé Lady Roslyn Morauta, vice-présidente du Conseil d’administration du Fonds mondial. Et pourtant, nous avons prouvé qu’avec la science, des ressources adéquates et une collaboration efficace à l’échelle mondiale et locale, il était possible de faire reculer les maladies les plus redoutables. À l’approche de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial, et à moins de dix ans de l’échéance des Objectifs de développement durable des Nations Unies, nous invitons tout le partenariat à se mobiliser dans la poursuite d’un objectif commun : recueillir suffisamment de ressources financières pour combattre et vaincre les trois maladies. »

Le président des États-Unis, Joe Biden, accueillera la septième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial plus tard dans l'année 2022.