Communiqués de presse

Le Fonds Mondial transfert la gestion d’une subvention de lutte contre le VIH au Mali

19 octobre 2011

Genève – À la fin de cette année, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme confiera à un nouveau récipiendaire principal la gestion d’une subvention de lutte contre le VIH pour un montant de 28,77 millions de dollars actuellement gérée par le Haut Conseil de lutte contre le sida (HCLNS). Cette décision fait suite aux résultats préliminaires d’une enquête en cours menée par le Bureau de l’Inspecteur général du Fonds.

Entretemps et jusqu’à la fin de l’année, le champ d’application de la subvention sera réduit au seul financement des services essentiels destinés à garantir la continuité du traitement pour les 25 288 personnes qui reçoivent un traitement antirétroviral au Mali grâce à l’appui du Fonds mondial. Les dispositions prises prévoient également la possibilité d’entamer le traitement pour de nouveaux patients.

Toutes les autres activités de financement, et plus particulièrement celles susceptibles d’exposer l’argent des subventions du Fonds mondial à un risque de malversation, seront suspendues avec effet immédiat. Les crédits destinés aux services essentiels seront libérés progressivement et soumis à des conditions strictes. Ainsi, chaque dépense sera examinée à la fois par un agent local du Fonds et par un agent fiduciaire.

Le transfert de la gestion de cette subvention de lutte contre le sida doit intervenir au terme de la première phase de deux ans, le 31 décembre 2011. Le Fonds mondial a demandé à l’instance de coordination nationale du Mali, qui regroupe ses partenaires dans le pays, de trouver un nouveau récipiendaire principal pour gérer la deuxième phase de la subvention, prévue pour une durée normale de trois ans.

Cette mesure est la plus récente d’une série d’actions engagées par le Fonds mondial pour rétablir la confiance dans la gestion des subventions au Mali après que des malversations ont été découvertes. Au début de l’année, le Fonds avait en effet suspendu une autre subvention de lutte contre le sida dans le pays, d’une valeur de 13,91 millions de dollars US, après que le Bureau de l’Inspecteur général a mis au jour des preuves établissant que l’argent n’était pas employé comme il se devait. Un nouveau récipiendaire principal avait été identifié après l’annonce faite en décembre 2010 de la suspension du financement de deux subventions de lutte contre le paludisme au Mali et de la résiliation d’une troisième consacrée à la lutte contre la tuberculose. Une enquête du Bureau de l’Inspecteur général avait alors relevé des preuves de malversations pour ces trois subventions, dont 5,2 millions de dollars US avaient été détournés ou avaient donné lieu à des pertes financières.

Le rapport d’enquête du Bureau de l’Inspecteur général a été publié plus tôt cette année et est disponible sur le site web du Fonds mondial. Les deux subventions de lutte contre le paludisme ont été regroupées avec une troisième et confiées à la gestion de PSI International.

Le gouvernement du Mali a condamné ces malversations et collabore avec le Fonds mondial pour veiller à ce que les activités des subventions puissent reprendre le plus rapidement possible. Le Fonds mondial réclame le remboursement des crédits détournés et a demandé au gouvernement de lui assurer que tout serait mis en œuvre pour amener avec toute la rigueur voulue les responsables de ces fraudes et de ces pertes à répondre de leurs actes devant les tribunaux maliens.

Le Fonds mondial n’admet aucune tolérance à l’égard de la fraude et de la corruption. Ses subventions sont, sans exception, soumises à des contrôles financiers rigoureux et sont suivies avec attention par le Bureau de l’Inspecteur général, au travers d’audits et d’enquêtes menés aussi bien dans les pays où les subventions sont mises en œuvre qu’au siège du Fonds mondial à Genève. Le Bureau de l’Inspecteur général poursuit son enquête dans le pays.