Le Fonds mondial décaisse 867 millions de dollars US supplémentaires pour la préparation et la riposte aux pandémies
14 février 2023
GENÈVE – Depuis décembre 2022, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a investi 547 millions de dollars US dans 40 pays par l’intermédiaire de son dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM). Il est en voie de décaisser 320 millions de dollars US supplémentaires, portant son investissement à quelque 867 millions de dollars US.
Les subventions du C19RM visent la riposte immédiate au COVID-19 et la préparation élargie aux pandémies, ainsi que le renforcement des systèmes de santé sous-jacents. Il s’agit d’investissements dans la surveillance des maladies, les réseaux de laboratoires, les réseaux d’agents de santé communautaires et d’organisations à assise communautaire, les systèmes d’oxygène médical et les soins respiratoires, ainsi que de la mise en œuvre de nouveaux modèles thérapeutiques qui permettront d’intensifier les programmes de dépistage-traitement en cas de résurgence du COVID-19. Le Fonds mondial opère ainsi un rééquilibrage du C19RM entre la riposte immédiate au COVID-19 et le renforcement des composantes des systèmes de santé qui seront essentielles à la riposte aux futurs variants et à la préparation aux pandémies. Les décaissements cumulatifs au titre du C19RM depuis 2020 atteignent presque 5 milliards de dollars US.
Le C19RM du Fonds mondial suit une approche dirigée par les pays, inclusive et axée sur la demande pour garantir que les financements sont alloués là où on en a le plus besoin. Le cas de l’Ouganda démontre l’aptitude du partenariat du Fonds mondial à combler les lacunes dans la surveillance des maladies et à renforcer la capacité des systèmes nationaux de laboratoire à détecter le COVID-19 et d’autres agents pathogènes.
« Dès le début de la pandémie, le Fonds mondial a pris les devants pour aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à intensifier le dépistage du nouveau virus, mettant à profit ses 20 années d’expérience dans l’achat de matériel de diagnostic et dans les investissements en faveur des capacités de laboratoire et de la surveillance des maladies. En 2022, le solide système de surveillance de l’Ouganda nous a permis de détecter rapidement une éclosion d’Ebola, d’y riposter et d’endiguer l’épidémie en un temps record de 69 jours », a affirmé la ministre de la Santé de l’Ouganda, Dre Jane Aceng.
En Indonésie, un investissement du Fonds mondial de 30 millions de dollars US a permis au gouvernement indonésien et à son Initiative de génomique d’établir un réseau national d’établissements ayant une capacité de séquençage génomique complet. Ce financement a conduit à une amélioration du diagnostic précoce et du traitement de maladies mortelles comme la tuberculose, le COVID-19, le cancer, les troubles du métabolisme, les maladies du cerveau et les troubles génétiques. D’autres organisations indonésiennes ont également bénéficié de cette aide financière, notamment le Centre de santé environnementale et de contrôle des maladies, à Batam, qui est aujourd’hui le fer de lance de la lutte contre les maladies et de la préparation aux futures menaces sanitaires.
Les fonds servent à l’achat d’instruments et à la formation du personnel de laboratoire, afin que les établissements puissent tirer profit des nouvelles technologies et transformer le système de santé du pays.
« Avant le lancement de l’initiative, les techniciens du laboratoire de Batam devaient envoyer les échantillons à un laboratoire de Jakarta, à 1 100 kilomètres de là, pour le séquençage génomique. Il fallait attendre les résultats plus de deux semaines. Aujourd’hui, on obtient les résultats en moins de cinq jours. Chaque journée gagnée dans la course contre les épidémies nous permet d’orchestrer une riposte qui sauve plus de vies. L’initiative contribue également à la distribution des capacités des laboratoires en matière de surveillance génomique et d’analyse bio-informatique », a expliqué Budi Gunadi Sadikin, ministre de la Santé de l’Indonésie.
Dans le cadre d’une seconde phase de décaissements totalisant environ 320 millions de dollars US, le Fonds mondial invite les pays à faire une déclaration d’intérêt quant à l’inclusion de leurs demandes de financement à une proposition auprès du Fonds de lutte contre les pandémies, qui a lancé dernièrement un appel à propositions pour le partage d’une enveloppe de 300 millions de dollars US. Compte tenu du chevauchement considérable entre les priorités d’investissement du C19RM et du Fonds de lutte contre les pandémies, le Fonds mondial envisage divers moyens de réduire au minimum le fardeau administratif des pays et de favoriser les synergies entre les différentes sources de financement.