Communiqués de presse

Le Fonds mondial accordera 70 % de ses financements aux pays les plus vulnérables au climat

02 décembre 2023

Disponible en :
télécharger en عربي | Deutsch

Dubaï-Genève – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) a annoncé, à l’occasion de la COP28 à Dubaï, que plus de 70 % de ses financements – soit plus de neuf milliards de dollars US au cours des trois prochaines années – seront accordés aux 50 pays les plus vulnérables au climat pour leurs programmes de santé, qui doivent également composer avec la crise climatique.

« La lutte contre les maladies infectieuses mortelles doit aller de pair avec la riposte au changement climatique, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. La crise climatique affecte de manière disproportionnée les pays à revenu faible ou intermédiaire qui sont les plus lourdement touchés par les maladies, qui ont des systèmes de santé fragiles ou qui traversent des crises politiques ou des conflits. Ce sont les communautés qui ont le moins contribué aux émissions mondiales de carbone qui se retrouvent les plus exposées aux risques. »

Parmi les trois maladies au cœur de la mission du Fonds mondial, le paludisme est le plus sensible au changement climatique. Quatre-vingt-sept pour cent des cas de paludisme dans le monde et des ressources du Fonds mondial se concentrent dans ces mêmes 50 pays les plus vulnérables au climat. Le changement climatique, conjugué à la résistance aux médicaments et aux insecticides, ainsi qu’aux conflits, menace directement les efforts de contrôle et d’élimination du paludisme.

Le changement climatique compromet également la lutte contre le VIH et la tuberculose. Ses impacts sur la sécurité alimentaire, ainsi que les phénomènes météorologiques extrêmes, entraînent des déplacements de populations qui accroissent la vulnérabilité des communautés face aux maladies. Les inondations, les cyclones et d’autres catastrophes climatiques perturbent l’accès aux soins de santé.

Le Fonds mondial assure un soutien d’urgence rapide et flexible aux pays en première ligne face aux catastrophes climatiques. Il investira également plus de 2,9 milliards de dollars US au cours des trois prochaines années dans les 50 pays les plus vulnérables au climat, à l’appui du renforcement des systèmes de santé, afin que ceux-ci soient plus résilients face au climat et mieux préparés aux pandémies.

Compte tenu du lien entre la vulnérabilité aux maladies et les pires impacts du changement climatique, le Fonds mondial aidera les pays à travers tous ses programmes, qu’il s’agisse de répondre aux impacts spécifiques sur les maladies, comme l’apparition du paludisme dans les hautes terres, ou de bâtir des systèmes de santé résilients face au climat, en numérisant par exemple les dossiers de santé pour ne plus qu’ils soient détruits par des cyclones ou des inondations. Il s’agira, au cours des trois prochaines années, d’accorder des financements pour atténuer les risques liés au changement climatique. En voici quelques exemples :

  • Au moins 200 millions de dollars US à l’appui de la chimioprévention du paludisme saisonnier, une intervention de prévention relativement peu coûteuse et hautement efficace, lorsqu’elle est déployée avant la saison des pluies. Des stratégies saisonnières comme celle-ci protégeront du paludisme les populations vulnérables vivant dans des régions où la transmission saisonnière de la maladie est influencée par des changements dans les régimes de précipitations et de température dus au changement climatique.
  • Plus de 295 millions de dollars US pour l’amélioration des systèmes de surveillance des maladies et d’alerte précoce, qui permettront de mieux intégrer les données sur le climat et de mieux détecter et gérer les épidémies de maladies sensibles au climat et les urgences sanitaires. 
  • Douze millions de dollars US dans un fonds d’urgence flexible pour financer rapidement les interventions d’urgence liées au climat touchant la prestation des soins de santé aux populations clés et aux communautés vulnérables.

« Nous devons agir pour atténuer les impacts du changement climatique ; nos vies en dépendent, a déclaré Bience Gawanas, vice-présidente du Conseil d’administration du Fonds mondial. Réduire le rythme et l’ampleur du changement climatique est une nécessité, mais nous devons aussi nous attaquer dès aujourd’hui aux conséquences du changement climatique sur la santé. Ces conséquences frappent déjà les plus pauvres, des femmes et des enfants surtout, et les communautés qui ont le moins contribué au changement climatique. La COP28 et la Journée mondiale de la santé représentent une véritable occasion pour nous de reconnaître les iniquités de la crise et d’y réagir. »