Communiqués de presse

Le Fonds mondial fournira des services d’urgence à 1,3 million de personnes rapatriées en Afghanistan

22 février 2024

Genève/Kaboul – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) a approuvé une aide d’urgence de plus de 4,7 millions de dollars US, qui servira à fournir des services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme au 1,3 million d’Afghanes et d’Afghans vivant au Pakistan qui devront retourner dans leur pays au cours de la prochaine année. 

Cette somme de 4,7 millions de dollars US en fonds d’urgence vient s’ajouter à une subvention de 66 millions de dollars US lancée le 1er janvier 2024 pour une période de trois ans. La subvention est mise en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Il est prévu que 1,3 million de personnes reviendront au pays, ce qui représente plus de 3 % de la population de l’Afghanistan, précise Annelise Hirschmann, directrice du Département Asie, Europe orientale, Amérique latine et Caraïbes du Fonds mondial. Cette augmentation subite de la population, en particulier dans les régions rurales et difficiles d’accès à la frontière du Pakistan, constitue un risque épidémiologique qui ne pourra être maîtrisé sans un renforcement des services essentiels de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. »

Les fonds d’urgence seront utilisés comme suit :

  • Paludisme : diagnostics, fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée aux personnes qui s’installent dans des régions à forte prévalence du paludisme, et séances de formation pour les personnes vivant dans des provinces à faible risque, dans le but d’éviter que les personnes en provenance de régions à haut risque au Pakistan ne propagent la maladie.
  • Tuberculose : établissement à la frontière de points de services de santé équipés de matériel de dépistage, expansion de la recherche active de cas, et intégration des activités de transport des échantillons, de prévention et de traitement.
  • VIH : dépistage volontaire aux points de passage à la frontière, services d’accompagnement psychologique, et continuité du traitement des personnes déplacées.

« Nous disposons déjà de systèmes pour répondre aux besoins immédiats des personnes rapatriées, qui courent un risque accru de contracter le VIH, la tuberculose et le paludisme, a expliqué Stephen Rodriques, représentant résident du PNUD Afghanistan. Avec ce financement d’urgence du Fonds mondial, nous pouvons réduire encore plus les risques pour la santé de ces personnes, qui sont déjà en situation de précarité. Nous applaudissons cette décision et espérons poursuivre encore longtemps notre partenariat avec le Fonds mondial. »

Paludisme

Les personnes rapatriées du Pakistan sont exposées au paludisme et à la dengue, car elles arrivent de régions du Pakistan où le paludisme est endémique. Les régions frontalières des deux pays sont également considérées comme des zones à haut risque de paludisme et d’autres maladies à transmission vectorielle.

Selon les estimations, 390 000 personnes rapatriées s’installeront dans des provinces à haut risque de paludisme (Nangarhar et Laghman) et 910 000 dans des provinces considérées à faible risque (Kaboul, Kandahar, Kunduz et autres).

Les principales interventions de lutte contre le paludisme seront une campagne massive de distribution de 216 700 moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée, la distribution continue de 19 500 moustiquaires aux femmes enceintes en soins prénatals, la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent dans les provinces à risque faible et élevé pour le contrôle des épidémies, et la fourniture de diagnostics.

VIH

Une clinique mobile financée par le Fonds mondial effectuera des interventions clés, notamment des séances d’information et de sensibilisation sur le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) aux points de passage frontaliers de Torkham et de Spinboldak, et offrira des services d’accompagnement psychologique pour les personnes vivant avec le VIH et les personnes qui consomment des drogues. En outre, la clinique mobile proposera le dépistage volontaire du VIH et d’autres IST, et fournira des médicaments antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH, qu’elle mettra en contact avec les sites de thérapie antirétrovirale dans les provinces.

Tuberculose

On prévoit qu’environ 10 400 personnes rapatriées auront la tuberculose à leur arrivée. De plus, les personnes rapatriées risquent de développer la maladie une fois rentrées en Afghanistan, en raison de leurs conditions de vie difficiles. À travers ce financement d’urgence, le Fonds mondial investira en priorité dans l’atténuation des impacts immédiats de l’afflux de personnes rapatriées, en fournissant des services de dépistage précoce, de diagnostic, de traitement et d’orientation vers les soins dans les zones de passage frontalier et dans les campements de personnes rapatriées. Pour les personnes qui auront intégré des communautés hors des zones frontalières, la plupart des services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose seront fournis par l’intermédiaire des activités courantes du système de surveillance et de recherche des contacts.

L’établissement de points de services de santé aux points de passage à la frontière pakistanaise, notamment des unités mobiles équipées d’appareils GeneXpert et d’appareils de radiographie thoracique portables utilisant l’intelligence artificielle, ainsi que l’expansion de la recherche active de cas dans les campements en Afghanistan, contribueront à répondre aux besoins de prévention et de traitement de la tuberculose. Parmi les autres activités, on compte des interventions adaptées au genre accompagnées d’une formation sur les signes et symptômes de la tuberculose, dont le but est de sensibiliser la population à la maladie et d’offrir un meilleur accès aux services, de fournir un traitement de première intention et d’introduire un outil numérique d’observance du traitement à l’appui des patients.

Depuis la prise du pouvoir par les Talibans en 2021, le Fonds mondial a alloué plus de 150 millions de dollars US pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, l’établissement de systèmes résistants et pérennes pour la santé et la riposte au COVID-19 en Afghanistan. Dans le contexte d’intervention très difficile de l’Afghanistan, nos subventions, mises en œuvre par le PNUD, appuient des interventions destinées à sauvegarder des gains durement acquis contre les trois maladies, à encourager la poursuite du progrès et à renforcer le système de santé fracturé du pays.