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Le Mali et le Fonds mondial lancent de nouvelles subventions pour poursuivre la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et renforcer les systèmes de santé

15 mars 2024

BAMAKO - Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), le gouvernement du Mali, ARCAD Santé Plus et Plan International Mali ont signé trois nouvelles subventions d'une valeur de 102 millions d'euros. Ces nouvelles subventions soutiendront la lutte contre le sida et la tuberculose tout en renforçant les systèmes de santé sur la période 2024-2026. La subvention pour le paludisme est en cours d'élaboration et sera signée d'ici la fin de l'année pour un montant pouvant aller jusqu'à 85 millions d'euros.

Deux subventions conjointes pour le VIH et la tuberculose permettront de traiter jusqu'à 96 600 personnes d'ici 2026 et de prévenir de manière significative les nouvelles infections par le VIH, y compris la transmission de la mère à l'enfant. La couverture des tests et la suppression de la charge virale seront augmentées et maintenues pour maximiser l'impact. Ces subventions permettront également d’accroître la couverture et le succès du traitement de la tuberculose, en mettant l'accent sur les soins pédiatriques du VIH et de la tuberculose. L’accent sera également mis sur les soins décentralisés pour la tuberculose résistante aux médicaments de 2023 à 2025. Les subventions permettront d'intensifier les activités de prévention pour les populations clés et vulnérables et de renforcer les capacités des organisations communautaires.

La troisième subvention vise à soutenir les fonctions clés du système de santé, en particulier la santé communautaire, les laboratoires, la chaîne d'approvisionnement, le système d'information sanitaire et les ressources humaines, y compris les agents de santé communautaires.  

Ces nouvelles subventions viennent en plus des 53 millions d'euros provenant du mécanisme de réponse COVID-19 (C19RM), qui vise à soutenir le renforcement des systèmes de santé et la préparation aux pandémies au Mali jusqu'en 2025. Ce financement comprend des investissements dans les systèmes communautaires et les agents de santé communautaires, la capacité de stockage des produits de santé, les laboratoires, la surveillance à base communautaire et l'oxygène médical.

Les trois bénéficiaires principaux, le ministère de la Santé du Mali, l'organisation nationale de la société civile ARCAD Santé Plus et l'organisation non gouvernementale internationale Plan International Mali, mettront en œuvre les subventions par le biais d'une approche décentralisée et intégrée avec les directions régionales de la santé et le soutien et l'engagement des communautés les plus touchées par les trois maladies.

Dr. Colonel Assa Badiallo Touré, ministre de la Santé et du Développement social de la République du Mali, a déclaré : « Le partenariat solide entre le Mali et le Fonds mondial a été une force motrice pour soutenir la résilience du système de santé au Mali, ainsi que la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans le pays. Nous nous réjouissons de continuer à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires pour atteindre les objectifs ambitieux des nouvelles subventions et, en fin de compte, pour améliorer la santé de la population malienne ».

« Ce nouveau cycle de financement marque l’engagement du Mali et du Fonds mondial à servir la population malienne dans l’accès aux soins de santé primaire tout en relevant les défis posés par la situation sécuritaire », affirme Saran Fadiga-Branchi, Gestionnaire du Portefeuille Mali au Fonds mondial.

En effet, l'accès aux services de santé dans les régions du Centre et du Nord du Mali restant limité en raison du contexte sécuritaire, des ONG humanitaires contribueront à fournir des soins de santé primaires et des services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme aux populations difficiles à atteindre, y compris les populations déplacées.

« Le partenariat du Fonds mondial s'engage à soutenir la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme au Mali à travers une approche décentralisée et intégrée des soins de santé, en renforçant les systèmes de santé et les systèmes communautaires. C'est notre engagement collectif envers le peuple malien », a déclaré Sonia Florisse, qui a été Gestionnaire Senior du portefeuille Mali pendant 6 ans au sein du département "High Impact Africa 1" au Fonds mondial.

Malgré les difficultés des systèmes de santé dues à l'insécurité et aux conflits, des progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Le pays, le huitième plus grand d'Afrique, a progressé dans la lutte contre le VIH : les nouvelles infections ont diminué de 24 % entre 2010 et 2022, tandis que les décès liés au sida ont diminué de 16 % au cours de la même période. Malgré la tendance à la baisse de l'incidence du VIH et de la mortalité liée au sida, des problèmes persistants et des contraintes importantes liées au système de santé empêchent d'obtenir des résultats rapides tout au long de la cascade 95-95-95 de dépistage et de traitement du VIH.

Le pays a également réduit le nombre de décès dus à la tuberculose et a enregistré des augmentations significatives de la couverture du traitement de la tuberculose et du taux de réussite. En 2022, la couverture des traitements est passée à 71 % et le taux de réussite des traitements à 82 %.

Par rapport à il y a dix ans, un pourcentage plus élevé de personnes au Mali ont désormais accès à des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action et les utilisent. En 2022, 5,3 millions de personnes suspectées de paludisme ont bénéficié d'un test parasitologique et 99 % des cas de paludisme confirmés ont été traités.