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Le Mozambique et le Fonds mondial lancent de nouvelles subventions pour accélérer les progrès de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et renforcer les systèmes de santé

11 avril 2024

Moçambique e o Fundo Global lançam novas subvenções para acelerar os progressos contra o VIH, a tuberculose e a malária e reforçar os sistemas de saúde
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MAPUTO – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), la République du Mozambique et les partenaires de la santé ont lancé hier la mise en œuvre de sept nouvelles subventions équivalentes à près de 771 millions de dollars US, soit une augmentation de 3 % par rapport à la période d’allocation précédente. Avec ces nouvelles subventions, le Mozambique devient le deuxième portefeuille d’investissement le plus important du Fonds mondial pour le nouveau cycle de subvention.

Ces nouvelles subventions alimenteront les progrès dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, tout en renforçant les systèmes de santé et les systèmes communautaires à travers le pays au cours de la période 2024-2026. Sur le long terme, ces subventions contribueront à l’atteinte de la couverture sanitaire universelle et des cibles du troisième objectif de développement durable des Nations Unies pour 2030, « Bonne santé et bien-être ».

Les subventions seront mises en œuvre par le ministère de la Santé et ses partenaires de la société civile, la Fundação para o Desenvolvimento da Comunidade (FDC), le Centro de Colaboração em Saúde (CCS) et World Vision International, avec l’aide et l’engagement des communautés les plus touchées par les trois maladies.

Avec le soutien technique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’ONUSIDA, et en accord avec les investissements du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, les deux subventions dédiées au VIH auront pour objectif d’augmenter la couverture du traitement antirétroviral chez les personnes vivant avec le VIH jusqu’à 81 % d’ici 2025 et de contribuer à la mise en œuvre de traitements différenciés et à la prestation de soins pour les plus démunis. Les subventions favoriseront aussi de nouvelles approches de prévention et de dépistage du VIH pour les populations clés, y compris les détenus, les personnes qui consomment des drogues et les personnes transgenres. Ces efforts seront complétés par un investissement accru visant à lever les obstacles liés aux droits humains et au genre dans l’accès aux services de lutte contre le VIH et la tuberculose. L’objectif global d’ici 2025 est de réduire les nouvelles infections à VIH de 25 % et les décès liés au VIH de 30 %.

La subvention dédiée à la tuberculose aura pour fonction de soutenir le programme national de lutte contre la tuberculose afin d’augmenter le taux de notification de tuberculose toutes formes confondues ; d’augmenter la proportion de cas de tuberculose confirmés par un test bactériologique ; d’améliorer le taux de succès thérapeutique de la tuberculose pharmacorésistante et/ou multirésistante de 75 % en 2021 à 90 % en 2026 et de maintenir le taux de succès thérapeutique de la tuberculose sous toutes ses formes à 90 % ou plus. Une autre subvention VIH/tuberculose sera utilisée pour mieux intégrer le traitement et la prévention de la tuberculose et du VIH et accroître les services de lutte contre les formes multirésistantes de tuberculose en reliant ces services aux interventions globales liées à l’identification des personnes porteuses de la tuberculose manquant à l’appel.

Pour le paludisme, deux subventions continueront à soutenir la mise en œuvre de la stratégie nationale de contrôle de la maladie, qui se concentre sur la fourniture, pour toutes les populations à risque, d’un accès universel à des outils de qualité pour le diagnostic et le traitement du paludisme et à au moins une méthode de lutte antivectorielle (moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée ou pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent). Les subventions donnent aussi accès à des activités de chimioprévention étendues et à des interventions communautaires critiques. Avec d’autres partenaires techniques et donateurs, comme l’OMS et l’Initiative du Président des États-Unis contre le paludisme, le Fonds mondial apporte son soutien au Mozambique dans sa lutte contre l’incidence croissante du paludisme dans le nord du pays.

Une nouvelle subvention autonome dédiée à la création de systèmes résistants et pérennes pour la santé vient compléter les investissements dans les programmes des maladies et souligne l’engagement du Mozambique pour garantir que les systèmes de santé du pays peuvent répondre aux crises sanitaires émergentes, notamment celles induites par le changement climatique.

Le lancement des nouvelles subventions a été officialisé au cours d’une cérémonie présidée par le professeur Armindo Tiago, ministre de la Santé, avec les interventions de représentants de la société civile, des gouvernements du Canada et des États-Unis, et du Fonds mondial. Étaient également présents les membres de l’Instance de coordination nationale, les représentants des agences des Nations Unies et les partenaires de santé.

Le professeur Armindo Tiago, ministre de la Santé de la République du Mozambique, a déclaré : « Aujourd’hui, non seulement nous célébrons et soulignons le travail remarquable qui a mené le Mozambique aussi loin dans la lutte contre les trois maladies, mais nous mettons aussi en route le travail important qui nous reste à accomplir en partenariat. Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires pour améliorer la santé des Mozambicaines et Mozambicains, et atteindre les objectifs ambitieux définis dans ces nouvelles subventions. »

Mark Edington, responsable de la Division de la Gestion des subventions du Fonds mondial, a indiqué : « Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement du Mozambique pour son leadership fort et envers nos donateurs et nos partenaires pour leur engagement continu et leur soutien à notre mission. Nos réussites communes ont permis des avancées importantes dans la santé et le bien-être de la population du Mozambique et des contributions majeures dans la lutte contre les trois maladies. Nous allons poursuivre nos efforts communs en mettant toujours plus l’accent sur l’équité, les droits humains, l’égalité de genre, et la préparation et la riposte aux pandémies pour protéger les gains de santé acquis au cours des vingt dernières années. »

Les nouvelles subventions s’ajoutent à un financement de 91,8 millions de dollars US au titre du dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM) qui sera investi dans le renforcement des systèmes de santé et la préparation aux pandémies en 2024 et 2025. Ces investissements ont contribué à atténuer l’impact de la pandémie sur les services liés au VIH, à la tuberculose et au paludisme et leurs résultats, et ont renforcé les éléments clés du système de santé, y compris la surveillance, les diagnostics et les installations d’oxygène. Le Mozambique a également reçu 18,8 millions de dollars US en financement catalytique pour renforcer ses programmes de santé et soutenir les adolescentes et jeunes femmes, distribuer la prophylaxie préexposition, augmenter le repérage des cas de tuberculose, créer des systèmes résistants et pérennes pour la santé et appuyer son travail sur les droits humains et le genre.

Ces dix dernières années, le Mozambique a réalisé des progrès remarquables dans sa lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Depuis 2013, le gouvernement, le Fonds mondial et les partenaires de santé locaux et mondiaux ont travaillé main dans la main pour mettre en œuvre l’expansion rapide du traitement contre le VIH, augmentant le nombre de personnes sous traitement antirétroviral de 300 000 en 2012 à plus de 2,1 millions en 2023. Cela a permis de réduire considérablement le nombre de décès liés au sida dans le pays, passé d’un pic de 71 756 décès en 2006 à environ 42 000 en 2023. En 2022 seulement, 109 964 personnes ont été traitées pour la tuberculose et, entre 2021 et 2023, le pays a reçu plus de 22 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide.

À ce jour, le Fonds mondial a signé des subventions pour plus de 3 milliards de dollars US d’investissements au Mozambique.