Communiqués de presse

Le Ghana mise sur la santé avec de nouvelles subventions du Fonds mondial

18 août 2015

ACCRA, Ghana - Dans une cérémonie tenue aujourd'hui sous les auspices de la présidence du Ghana, le gouvernement du pays et le Fonds mondial ont consolidé leur partenariat par la signature de nouvelles subventions pour un montant de 248 millions de dollars US. Ces fonds permettront de revoir considérablement à la hausse le nombre de personnes bénéficiant de services de prévention, de traitement et de prise en charge pour le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Ces nouveaux moyens financiers sont mis à disposition, au travers du Fonds mondial, par de nombreux donateurs et partenaires représentés, lors de la cérémonie de signature organisée au palais présidentiel, par le Plan d'urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, le Département britannique pour le développement international, la France, l'Allemagne, le Japon, l'Union européenne, le Canada, les Pays-Bas, le Danemark, la Corée, l'UNICEF, l'ONUSIDA et l'OMS, entre autres.

Les sept nouvelles subventions contribueront à construire des systèmes de santé résistants et pérennes, à financer le traitement contre le VIH pour 56 736 personnes supplémentaires, à renforcer la couverture en traitement antipaludique pour les enfants de moins de cinq ans et à étendre considérablement le diagnostic et le traitement de la tuberculose.

John Dramani Mahama, le Président du Ghana, a déclaré : « Par cette signature, nous apportons une fois de plus la preuve de notre engagement conjoint envers la même cause : diminuer le fardeau que représentent le paludisme, le VIH et la tuberculose au Ghana ».

Le financement national par le Ghana couvrira le coût des médicaments antirétroviraux essentiels pour soigner 22 000 patients actuels et 11 000 nouveaux patients, ce qui montre bien que le pays est acteur de ses programmes et est résolu à obtenir des résultats durables.

Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, a salué les progrès accomplis par le Ghana, qui a été le premier pays à signer un accord de subvention avec le Fonds, fin 2002. Dans le cadre du modèle de financement du Fonds mondial, le Ghana s'est vu allouée une somme de 300 millions de dollars US au total pour la période 2015/2017, y compris 24 millions de dollars US sous forme de « financement d'encouragement » affecté à la lutte contre le paludisme - une somme destinée à récompenser des programmes ayant un impact marqué et de bons résultats.

« Le Ghana est l'exemple de ce que peuvent accomplir le partenariat et la responsabilité commune pour venir à bout de ces maladies », a indiqué M. Dybul. « Parvenir à un accès universel aux services de préventions, de traitement et de prise en charge pour les personnes touchées par ces maladies était un rêve en 2002, quand notre partenariat a vu le jour. Plus maintenant. En travaillant ensemble, nous pouvons réaliser des choses encore plus grandes. »

Soutenu par le partenariat du Fonds mondial, le Ghana a nettement amélioré sa situation sanitaire, notamment par une réduction de 43 pour cent du nombre de nouvelles infections à VIH depuis 2010.

Ainsi, le Président Mahama a précisé que les nouvelles infections à VIH avaient reculé de 51 pour cent entre 2009 et 2014, tandis que la couverture de la prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant était passée de 32 à 81 pour cent. Plus de 19 millions de moustiquaires ont été distribuées ; plus de 76 000 nouveaux cas de tuberculoses ont été détectés et traités et 88 000 Ghanéens sont sous traitement antirétroviral.

Le Ghana a par ailleurs annoncé qu'il accueillerait un centre régional de distribution de produits de santé, démontrant ainsi son rôle de chef de file en Afrique. Kaoru Yoshimura, l'ambassadeur du Japon au Ghana, a indiqué que les subventions signées aujourd'hui représentaient des projets très importants pour le pays et pour la communauté internationale.

« Le Japon accueillera le G-7 l'an prochain et je suis convaincu que le secteur de la santé sera au cœur des débats des dirigeants mondiaux. Le Japon ne cessera de chercher à apporter sa pierre à une amélioration de la santé internationale. C'est pour cette raison que mon pays a décidé d'accueillir en décembre prochain, sous l'impulsion du Premier ministre Shinzo Abe, la réunion préparatoire à la reconstitution des ressources du Fonds mondial », a déclaré M. Yoshimura. Magda Robalo Correia E. Silva, qui représente l'OMS au Ghana, a déclaré que les partenaires de développement du secteur de la santé dans le pays se réjouissaient de la signature de ces nouvelles subventions.

« Le Fonds mondial est un partenaire stratégique du secteur de la santé et concourt dans une large mesure à ralentir la propagation de ces trois grandes maladies mortelles au sein de la population du Ghana. En ce moment charnière de 2015, alors même que nous nous orientons vers les objectifs de développement durable, nous sommes tous mobilisés pour appuyer la mise en œuvre du programme audacieux et ambitieux qui sous-tend ces subventions. »

Collins Agyarko-Nti, le président de l'instance de coordination nationale, a ajouté : « Les investissements du Fonds mondial au Ghana ces douze dernières années ont contribué non seulement à une nette amélioration de la santé de la population ghanéenne, mais également au renforcement de notre système de santé. L'appui fourni aux systèmes d'achats et d'approvisionnement en produits médicaux a permis de disposer en permanence de médicaments et de produits de santé essentiels dans toutes les régions. »

Voici certaines des principales cibles des subventions signées aujourd'hui :

  • garantir le traitement antirétroviral à 140 448 personnes d'ici 2017 ;
  • développer les services de prévention du VIH pour atteindre les populations-clés touchées, notamment 65 pour cent des professionnelles du sexe, 88 pour cent des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et 80 pour cent de la population carcérale ; il s'agit également d'atteindre 20 pour cent de la population générale avec des services de dépistage annuels ;
  • renforcer la couverture antirétrovirale pour 32 246 femmes enceintes supplémentaires d'ici 2017, contre 8 299 en 2014 ;
  • soutenir le Ghana pour qu'il atteigne quasiment une couverture de 80 pour cent en traitement antipaludique pour les enfants de moins de cinq ans d'ici 2017 et accroître l'usage de moustiquaires par les ménages pour atteindre près de 70 pour cent d'ici 2017, contre moins de 50 pour cent en 2014 ;
  • intensifier les taux de notification des cas de tuberculose pour les faire passer de 60 pour 100 000 en 2013 à 103 pour 100 000 en 2017 ; offrir un traitement de deuxième ligne à tous les patients chez qui une forme pharmacorésistante de la tuberculose a été diagnostiquée (seuls 42 pour cent des patients concernés en bénéficiaient en 2013) et mieux intégrer les services de prévention et de traitement de la tuberculose et du VIH dans les dispensaires communautaires.