La tuberculose est l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde, touchant en premier lieu les communautés démunies et marginalisées. On estime que pour la seule année 2020, 10 millions de personnes ont contracté la maladie et 1,5 million de personnes en sont mortes. Dans les pays où le Fonds mondial investit, le nombre de décès imputables à la tuberculose (exclusion faite des personnes séropositives) a diminué de 21 % depuis la création de l’organisation en 2002. Cependant, la pandémie de COVID-19 menace ces gains durement acquis.
La tuberculose se transmet d’une personne à une autre par la toux et les éternuements. Une personne atteinte de tuberculose active non traitée peut infecter jusqu’à 15 autres personnes en un an. Cela rend la chasse aux « cas manquant à l’appel » – les personnes qui ne sont pour l’instant ni diagnostiquées, ni traitées ou déclarées – d’autant plus urgente.
En partenariat, nous réalisons des avancées pour mettre un terme à la forme épidémique de la maladie. Le nombre de personnes ayant reçu un traitement contre la tuberculose s’est étendu à plus de 14 millions en 2018 et 2019. Le nombre de personnes recevant un traitement préventif contre la tuberculose a aussi quadruplé depuis 2015, passant d’un million en 2015 à plus de quatre millions en 2020.
La pandémie de COVID-19 a des répercussions dévastatrices sur la lutte contre la tuberculose, car une grande partie des ressources essentielles au combat contre cette maladie – laboratoires, appareils de dépistage, agents de santé – ont été réaffectées à la lutte contre le COVID-19. Pour la première fois dans l’histoire du Fonds mondial, les indicateurs clés des programmes de lutte contre la tuberculose ont enregistré des reculs importants.
La pandémie a donné lieu à une réduction considérable du dépistage de la tuberculose, qui vient annuler des années de progrès dans la recherche des personnes atteintes de la maladie « manquant à l’appel » –personnes qui ne sont ni détectées, ni traitées, ni déclarées. Le COVID-19 est par ailleurs particulièrement dangereux pour les personnes atteintes de tuberculose, dont les poumons sont déjà souvent endommagés, ce qui les rend plus vulnérables à la détresse respiratoire provoquée par le COVID-19. Le COVID-19 pourrait avoir un effet dévastateur sur les cas de tuberculose et les décès connexes au cours des années à venir.
Mais il y a de l’espoir. Le financement d’urgence du Fonds mondial aide les pays à lutter contre les deux maladies. Les investissements dans les outils, les agents de santé et les systèmes pour la santé nécessaires à la lutte contre la tuberculose et le COVID-19 et à la préparation aux prochaines pandémies transmissibles par voie aérienne sont ainsi en train d’augmenter. Afin de prévenir tout impact dévastateur à long terme sur le combat contre la tuberculose et pour éviter la propagation de la tuberculose multirésistante, nous devons intensifier sur-le-champ nos efforts d’adaptation et d’atténuation pour rattraper le retard que nous avons pris. Consultez les informations les plus récentes sur la riposte du Fonds mondial au COVID-19.
On peut traiter et guérir la plupart des cas de tuberculose. Toutefois, le traitement courant contre la maladie exige la prise, parfois jusqu’à six mois, de médicaments susceptibles de provoquer des nausées, des vomissements et des douleurs d’estomac. La durée et les effets secondaires poussent certaines personnes à abandonner le traitement, ce qui peut donner lieu à une résistance aux médicaments : la bactérie responsable de la maladie résiste alors à au moins un des principaux médicaments antituberculeux. En 2020, le nombre de personnes traitées contre la tuberculose pharmacorésistante a baissé de 19 %, tandis que le nombre de personnes sous traitement contre la tuberculose ultrarésistante a chuté de 37 % par rapport à 2019.
La tuberculose pharmacorésistante est un aspect du défi grandissant posé par les superbactéries résistantes aux antimicrobiens qui ne réagissent pas aux médicaments actuels, ce qui limite les options de traitement et fait augmenter les taux de mortalité de maladies que l’on pourrait normalement traiter, notamment la tuberculose. À l’heure actuelle, la tuberculose multirésistante représente un tiers des décès attribuables à la résistance aux antimicrobiens dans le monde.
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Faire du dépistage de la tuberculose une tâche quotidienne peut aider à réduire le rejet social associé à la maladie. La peur d’être stigmatisé pousse souvent les personnes à ne demander de l’aide que lorsqu’elles sont déjà gravement malades. Or, non seulement ces personnes risquent d’infecter leur entourage, mais le traitement est plus long et il est moins efficace lorsqu’il n’est entamé que dans les stades avancés de la maladie.
Les prisonniers, les personnes co-infectées par la tuberculose et le VIH, les migrants, les réfugiés et les populations autochtones sont très vulnérables à la tuberculose et fortement marginalisés. Leur accès à des services de qualité sont limités et leurs droits humains sont bafoués. Toutes les personnes atteintes de tuberculose ou ayant survécu à cette maladie forment une population-clé.
La tuberculose poursuit l’humanité depuis des millénaires. Pour renverser la balance, nous devons nous tourner vers des mesures inhabituelles. Les partenaires de la santé en Tanzanie ont recruté une équipe de chasseurs de tuberculose pour le moins inattendue : des guérisseurs traditionnels, d’anciens toxicomanes et des agents de santé bénévoles qui, dans les régions les plus reculées du pays, passent les quartiers au peigne fin pour débusquer la maladie. Allez à la rencontre des personnes en première ligne de la lutte.
Près d’un quart de la population mondiale est atteinte de tuberculose latente, mais seuls 5 à 15 % de ces personnes développent les symptômes de tuberculose active. Le risque de développer une tuberculose active est plus élevé chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli (personnes souffrant de malnutrition, diabétiques, porteuses du VIH ou fumeuses).
Le VIH et la tuberculose forment une combinaison mortelle, chaque maladie stimulant la progression de l’autre chez les patients infectés. La tuberculose est la première cause de mortalité pour les personnes vivant avec le VIH, chez lesquelles elle est responsable de 30 % des décès. Les personnes séropositives au VIHsont jusqu’à 30 fois plus exposées au développement d’une tuberculose active que les personnes séronégatives. C’est pourquoi il est absolument vital que les services de lutte contre le VIH et la tuberculose soient intégrés, en particulier dans les pays où la charge de morbidité de la tuberculose est élevée. Toute personne séropositive au VIHdevrait effectuer un test de dépistage de la tuberculose et faire l’objet d’un suivi, et toute personne chez qui la tuberculose a été diagnostiquée doit également effectuer un test de dépistage du VIH.
Le Fonds mondial fournit 77 % du financement international de la lutte contre la tuberculose, et ses investissements dans les programmes de prévention et de traitement de la maladie totalisaient 7,8 milliards de dollars US en juin 2021. Une coalition de partenaires mondiaux de la santé – dont fait partie le Fonds mondial – multiplie les efforts pour retrouver un plus grand nombre de personnes atteintes de tuberculose parmi les millions qui échappent aux systèmes de santé.
Environ 30 % des investissements du Fonds mondial alloués à la lutte contre la tuberculose soutiennent des interventions de prise en charge et de prévention de la maladie, particulièrement auprès des enfants et d’autres groupes vulnérables, comme les personnes vivant avec le VIH. Le Fonds mondial aide les pays à lever les obstacles liés aux droits humains et au genre qui entravent l’accès aux soins de santé et freinent depuis longtemps les ripostes nationales à la tuberculose. Dans les pays où le Fonds mondial investit, les décès imputables à la tuberculose (exclusion faite des personnes séropositives) ont diminué de 21 %.
Mohammed Asad Mia lutte pour ce qui compte : vaincre la tuberculose, subvenir aux besoins de sa famille bien-aimée et faire prospérer sa petite entreprise – le tout sous la menace du COVID-19. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2022, le Fonds mondial raconte l’histoire d’Asad, qui a contracté et vaincu la tuberculose durant la pandémie de COVID-19 à Dhaka, au Bangladesh.