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Publié le : 12 novembre 2024

Changement climatique et santé

Le défi

Le changement climatique est le plus grand défi de santé mondiale du 21e siècle. Il met véritablement en péril la mission du Fonds mondial d’en finir avec le sida, la tuberculose et le paludisme, de sauver des vies et de bâtir un monde en meilleure santé, plus sûr et plus équitable pour toutes et tous.

Bien que la menace de la crise climatique soit universelle, la rapidité et la gravité de ses impacts ne le sont pas. Dans bien des cas, ce sont les pays qui contribuent le moins aux émissions de carbone qui sont les plus vulnérables à leurs effets et les moins aptes à y faire face. Il s’agit souvent de pays où la charge de morbidité est élevée et où le Fonds mondial a investi des sommes considérables dans les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi que dans les systèmes de santé et les systèmes communautaires.

Le paludisme est l’une des maladies les plus sensibles au climat. Les changements de température, l’évolution des régimes de précipitations et les phénomènes météorologiques extrêmes modifient la transmission du paludisme. Le changement climatique élargit l’habitat des moustiques à des zones plus hautes en altitude et étend la saison de transmission du paludisme.

Le changement climatique met également en péril notre mission d’en finir avec le sida et la tuberculose. Les catastrophes climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes provoquent le déplacement des personnes. Cela entraîne des perturbations dans la prestation des services de santé et des services essentiels de diagnostic et de traitement, ce qui peut à son tour entraîner une plus grande transmission de la maladie et la résistance aux médicaments.

En aggravant les inégalités et les vulnérabilités existantes des personnes touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme, le changement climatique a un impact sur la mission du Fonds mondial, qui vise à réduire les inégalités en matière de santé.

Notre riposte

Le Fonds mondial s’engage à promouvoir des systèmes de santé et communautaires à faible émission de carbone et résilients face au climat, et à s’attaquer aux impacts du changement climatique sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Nous soutenons les pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique – entre 2023 et 2025, 71 % de nos investissements et 80 % de nos subventions pour la lutte contre le paludisme sont destinés aux 50 pays les plus vulnérables face au climat.

Nos investissements de 2 milliards1 de dollars US par an dans les systèmes de santé contribuent à la mise en place de systèmes de santé et communautaires solides et résilients face au climat, mieux préparés aux menaces de pandémies.

Par exemple, le Fonds mondial aide les pays à la numérisation de leurs systèmes de santé et de leurs dossiers médicaux, pour qu’ils ne les perdent pas lorsqu’une catastrophe climatique les frappe. Nous investissons également dans les agentes et agents de santé communautaires, pour leur permettre d’atteindre les personnes dans les régions les plus éloignées. Afin de bien comprendre les risques climatiques pour la santé dans leur contexte, il est impératif de susciter la participation des communautés et de la société civile, ainsi que de favoriser leur pleine autonomie. Les communautés et la société civile jouent un rôle majeur pour trouver et mettre à l’échelle des solutions locales contribuant à bâtir des systèmes et des services de santé résistant aux impacts grandissant du changement climatique.

Le modèle du Fonds mondial est axé sur l’agilité face aux crises. Nous aidons les pays à remédier aux impacts des phénomènes météorologiques extrêmes sur les maladies que nous combattons en fournissant avec rapidité et flexibilité des financements d’urgence.  Notre fonds d’urgence, créé en 2014, permet le déblocage rapide et flexible de financements dans les situations d’urgence, assurant ainsi la continuité des programmes et des services déjà en place pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. De 2014 à 2023, 37 % des fonds d’urgence alloués ont été consacrés aux catastrophes liées au climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Travailler en partenariat est essentiel pour relever les défis mondiaux les plus pressants. En 2023, nous avons annoncé un nouveau partenariat stratégique avec la Banque mondiale et le Fonds vert pour le climat dont le but est d’accélérer les investissements sur l’axe santé-climat.

La lutte contre les maladies infectieuses mortelles doit aller de pair avec la riposte au changement climatique. Ce combat est le nôtre. Nous ne nous arrêterons pas tant que le travail ne sera pas terminé.

[1] Ce chiffre repose sur la méthodologie du Comité de la Stratégie récemment approuvée, qui intègre les investissements directs dans les systèmes résistants et pérennes pour la santé (SRPS) et les contributions aux SRPS par le biais des investissements dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme (SRPS « contributifs »). Le montant est dérivé des budgets des subventions approuvées et signées et des investissements catalytiques en lien avec les SRPS, et comprend le C19RM. Cette méthodologie ne tient pas compte des frais de fonctionnement du Secrétariat du Fonds mondial.

Le Fonds catalytique Climat et Santé

Alors que les pays appellent de toute urgence à atténuer les impacts du changement climatique sur la santé, le Fonds mondial, la Fondation Gates et la Foundation S – The Sanofi Collective lancent le Fonds catalytique Climat et Santé. Le Fonds servira à bâtir des systèmes de santé résilients face au climat et à protéger les communautés des menaces sanitaires liées aux urgences climatiques.

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Pourquoi la santé devrait être au cœur de l’agenda climatique à la COP29

Quand je me suis rendu à Dacca, en juillet dernier, la ville ployait sous l’humidité et la chaleur écrasantes de la saison des pluies. L’air était lourd et chaud tandis que je marchais, accompagné d’un agent de santé communautaire, dans les sinueux quartiers de fortune qui constituent l’un des immenses bidonvilles entourant la capitale du Bangladesh.

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Les conflits et le changement climatique alimentent le paludisme, mais nous pouvons renverser la tendance

La corrélation existant entre le climat et la propagation du paludisme est largement admise. Avec la hausse de la température mondiale, la menace posée par cette maladie historiquement meurtrière ne fera que de croître.

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Ne laissons pas le changement climatique faire échouer la lutte contre le paludisme

Nous sommes à un moment charnière de la lutte mondiale contre le paludisme. Après des années de progrès rapides, elle a connu une stagnation autour de 2015. Depuis lors, la communauté participant à la lutte contre le paludisme est confrontée à une cascade de difficultés, notamment la résistance aux médicaments et aux insecticides, les conflits, le COVID-19 et le changement climatique.

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Alors que la crise climatique s’intensifie, il devient impératif de mettre en place des systèmes de santé résilients

Plus tôt dans l’année, les pluies torrentielles du cyclone Freddy ont déclenché une inondation au Malawi coûtant la vie à plus de 1 000 personnes et bouleversant les moyens de subsistance de millions d’autres. Les inondations ont emporté sur leur passage une quantité considérable de données sanitaires et de fournitures médicales essentielles. Médicaments, équipements, infrastructures sanitaires, moustiquaires, médicaments antirétroviraux, contraceptifs, médicaments contre la tuberculose et bien d'autres articles ont été balayés, laissant de nombreuses personnes exposées à des risques de santé publique et aux maladies.

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Reconstruire après un cyclone historique

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La lutte d’une femme mozambicaine contre le paludisme – « le diable » qui a emporté la vie de son mari

« Le paludisme, c’est le diable qui s’est invité chez moi », dit doucement Celina Tembe, en caressant la tête de sa fille de trois ans, Manuela Manuel. En août de l’année dernière, son mari alors âgé de 35 ans, Manuel Maxaieie, un opérateur de machine, est rentré tard du travail, fatigué et avec de la fièvre. Celina lui a dit d’aller à la clinique, mais il a maintenu que du paracétamol ferait l’affaire. Le lendemain matin, il est retourné au travail.

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