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Les populations-clés

Trop souvent, les personnes les plus touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme sont celles qui n’ont pas accès aux soins de santé. Certains facteurs tels que le rejet social, la discrimination et la criminalisation peuvent constituer des obstacles qui empêchent les populations clés et vulnérables d’accéder aux services de santé.

Quelles sont les populations-clés ?

VIH

Dans le contexte du VIH, les populations clés comprennent :

  • les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ;
  • les personnes transgenres et de diverses identités de genre ;
  • les travailleuses et travailleurs du sexe ;
  • les personnes qui consomment des drogues (injectables ou non) ;
  • les personnes vivant avec le VIH ;
  • les personnes incarcérées ou se trouvant dans d’autres lieux fermés.

Ces populations sont socialement marginalisées, souvent criminalisées et confrontées à diverses atteintes aux droits humains qui les rendent plus vulnérables au VIH.

Le Fonds mondial est le principal organisme de financement extérieur de programmes de lutte contre le VIH ciblant les populations clés dans de nombreuses régions. Sa stratégie met l’accent sur l’échelle et la couverture des programmes de lutte contre le VIH pour et avec les populations clés. Chaque pays doit avoir pour objectif d’intensifier les services de sorte que 95 % des populations clés soient couvertes.

Tuberculose

Les personnes et les populations incarcérées, les personnes vivant avec le VIH, les personnes migrantes, les personnes réfugiées, les mineurs et autres personnes qui travaillent dans des environnements mal ventilés et les populations indigènes constituent tous des groupes extrêmement vulnérables à la tuberculose. Ces populations peuvent aussi pâtir d’une marginalisation importante, d’un accès réduit à des services de qualité et de violations des droits humains.

Chez les mineurs d’Afrique australe, par exemple, l’incidence de la tuberculose est plus élevée que pour n’importe quelle autre population active dans le monde : elle peut être dix fois plus élevée parmi les mineurs des populations migrantes que dans les communautés dont ils proviennent.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’incidence de la tuberculose dans les prisons serait jusqu’à 100 fois plus élevée que dans la population générale. Les cas de tuberculose en prison peuvent représenter jusqu’à 25 % de la charge de morbidité de la maladie d’un pays.

Toujours selon l’OMS, les personnes vivant avec le VIH sont 18 fois plus susceptibles de développer une forme active de la tuberculose que les personnes n’ayant pas contracté ce virus. Au moins un million d’enfants contractent la tuberculose chaque année, ce qui représente environ 10 % de l’ensemble des cas de tuberculose.

Le Fonds mondial se concentre sur les pays présentant la proportion la plus élevée de populations clés exposées au risque de tuberculose ou vivant avec cette maladie, notamment les personnes vivant avec une co-infection tuberculose/VIH, les personnes migrantes, les personnes réfugiées et les personnes déplacées, les mineurs, les personnes incarcérées, les enfants en contact avec des personnes atteintes de la tuberculose et les personnes qui consomment des drogues injectables.

Paludisme

Le concept de « populations clés » dans le contexte du paludisme est relativement nouveau et sa définition n’est pas encore aussi précise que pour le VIH et la tuberculose. Cependant, certains groupes répondent aux critères des populations clés. Les personnes réfugiées, les personnes migrantes, les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les populations indigènes des zones d’endémie palustre sont souvent exposés à un risque de transmission plus élevé, n’ont généralement qu’un accès limité aux soins et aux services, et sont fréquemment marginalisés.

Concernant le paludisme, le Fonds mondial soutient une approche complète qui combine éducation, prévention, diagnostic et traitement, en particulier pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes dans les zones d’endémie palustre. Il porte également une attention particulière à une approche régionale innovante pour atteindre les populations qui peinent à accéder aux soins.

Populations vulnérables

Le Fonds mondial identifie aussi des populations vulnérables, qui présentent de plus grandes fragilités dans un contexte particulier, mais qui ne correspondent pas forcément aux critères décrits ci-dessus. Il s’agit notamment des adolescentes et des jeunes femmes et des personnes handicapées.

Atteindre les populations clés et vulnérables en leur proposant des services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins et en les aidant à surmonter les obstacles entravant l’accès aux services est essentiel pour mettre fin au VIH, à la tuberculose et au paludisme, et pour bâtir un monde en meilleure santé, plus sûr et plus équitable pour toutes et tous.

La stratégie du Fonds mondial pour la période 2023-2028 souligne l’importance de soutenir et d’inclure les populations clés et vulnérables à chaque étape de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. De la planification, de la mise en œuvre et du suivi des services à la sensibilisation et à la fourniture d’un soutien technique spécialisé, les membres des populations clés sont des parties prenantes et des partenaires essentiels. Nous travaillons avec eux pour lever les obstacles à leur participation et leur permettre de s’investir davantage dans tous les processus liés au Fonds mondial.

Nous savons que notre impact sur les trois maladies est plus marqué lorsque des membres des populations clés participent à l’élaboration et à la prestation des services de santé. Le Fonds mondial soutient les efforts visant à renforcer les réseaux sociaux et les organisations qui sont dirigées par des membres de communautés de populations clés et qui en représentent les besoins, au moyen de son initiative stratégique Participation communautaire. Il veille également à ce que ses politiques protègent les identités et respectent son principe fondamental de « ne pas nuire ».

Les populations clés et vulnérables, ainsi que les organisations qu’elles dirigent, sont souvent victimes de menaces et d’attaques violentes. La sûreté et la sécurité sont d’une importance primordiale dans la programmation du Fonds mondial pour et avec les populations clés, en particulier pour celles et ceux qui fournissent et utilisent les services que nous proposons. Nous soutenons l’inclusion de dispositions en matière de sûreté et de sécurité dans tous les programmes destinés aux populations clés que nous finançons, y compris les formations visant à mieux faire comprendre l’importance de gérer les menaces et les risques pour la sécurité.

La réduction des risques fait référence aux politiques, programmes et pratiques qui visent à réduire au minimum les effets néfastes, sur les plans sanitaire, social et juridique, associés à la consommation de drogues, aux politiques et à la législation en matière de drogues. Elle aide les personnes qui consomment des drogues à opérer des transformations positives dans leur vie, sans les forcer à cesser toute consommation. Le Fonds mondial est la principale source de financement des services de réduction des risques dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le suivi dirigé par la communauté permet aux populations clés et vulnérables de faire part de leurs observations sur l’accès aux soins et aux services de santé, ainsi que sur leur qualité. Ce retour d’informations contribue à améliorer les services, les politiques et les procédures et permet de s’assurer que les programmes soutenus par le Fonds mondial produisent un impact.

En savoir plus sur nos initiatives de soutien à l’égalité des genres.

Égalité des genres

Publié : 15 septembre 2020