Header photo Flickr/Hamid Abdulsalam/UNAMID

Égalité des genres

Le défi

Dans toutes les régions du monde, le genre demeure l’un des principaux facteurs de la santé et du bien-être.

Les femmes et les filles sont souvent plus vulnérables et confrontées à des risques plus élevés en ce qui a trait à l’infection et aux obstacles qui entravent l’accès aux renseignements et aux services liés à la santé. Elles ont souvent peu de pouvoir dans la prise de décision et peu de contrôle sur les ressources. En outre, les normes de genre rigides et les rôles et les relations entourant la masculinité et la féminité contribuent à la dégradation des résultats en matière de santé chez les hommes et les garçons, ainsi que chez les femmes, les filles et les communautés de diverses identités de genre. Les populations clés et vulnérables, qui sont déjà plus à risque que les autres, doivent souvent faire face à encore plus de discrimination. Cette dernière est alimentée par des normes de genre néfastes et l’inégalité entre les genres.

L’inégalité entre les genres est reconnue depuis longtemps comme un puissant moteur de l’épidémie de VIH. Les adolescentes et les jeunes femmes continuent d’être touchées de manière disproportionnée : en Afrique subsaharienne, six jeunes de 15 à 19 ans sur sept  qui contractent le VIH sont des adolescentes. Les différences et les inégalités entre les genres peuvent également avoir des répercussions sur les résultats en matière de tuberculose. Les femmes sont généralement confrontées à des obstacles plus importants quant à la prise en charge de la maladie, mais les hommes sont au moins deux fois plus susceptibles que les femmes de souffrir de tuberculose évolutive. Les normes de genre néfastes entourant la masculinité peuvent aussi augmenter l’exposition aux facteurs de risques pour les hommes, comme le tabagisme et les professions comportant des risques élevés, ainsi qu’une probabilité moindre de demande de soins. Les rôles, les relations et les dynamiques liés au genre ont également un impact sur l’épidémie de paludisme. Le faible pouvoir économique et de prise de décision des femmes peut limiter leur accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide, à des soins prénatals et à des mesures de prévention du paludisme, ou à la demande de traitement pour les enfants fébriles.

Les interventions biomédicales ne peuvent à elles seules mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme. Il faut aussi s’attaquer aux injustices qui rendent certaines populations particulièrement vulnérables aux maladies et les empêchent d’accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Nous ne pourrons mettre un terme aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme sans accorder la priorité à l’égalité des genres.

Notre riposte

Le Fonds mondial est déterminé à lutter contre l’inégalité entre les genres dans toutes ses actions – non seulement par l’intermédiaire d’aides précises liées à l’égalité des genres et à la santé (p. ex. la modification des normes de genre néfastes, la lutte contre la discrimination et la violence fondées sur le genre, le soutien à une éducation sexuelle complète), mais aussi dans ses modes d’action avec ses partenaires de manière à accroître l’égalité des genres et à garantir la satisfaction des besoins de la population en matière de genre. C’est un moyen d’analyser, d’établir des priorités et d’apprendre qui doit être appliqué à l’ensemble des programmes et aux trois maladies.

Grâce à notre Stratégie pour la période 2023-2028, notre approche ne se contentera pas de combler les différences entre les genres. Elle visera à transformer les normes sociales et culturelles et à lutter contre les lois, les politiques et les pratiques discriminatoires qui contribuent aux inégalités de genre et exacerbent les vulnérabilités liées au VIH, à la tuberculose et au paludisme. Nos priorités clés sont la mise à l’échelle de programmes visant à éliminer les obstacles à la santé liés aux droits humains et au genre ; le soutien de tous les droits en matière de santé sexuelle et reproductive ; l’élaboration de programmes qui font entendre les voix et les priorités des jeunes, en particulier des adolescentes et des jeunes femmes ; et la collecte, l’analyse et l’utilisation de données ventilées liées à l’âge et au sexe pour définir les facteurs d’inégalité et étayer les interventions. Par ailleurs, dans le cadre de notre engagement à faire progresser l’égalité des genres, nous avons adopté un marqueur de l’égalité des genres. Ce marqueur vise non seulement à assurer la transparence de notre financement et à évaluer le résultat de ce financement, mais aussi à améliorer l’égalité des genres et à mettre en lumière les domaines dans lesquels nous pouvons renforcer et accroître nos efforts.

Notre initiative « Lever les obstacles »  aide les pays à concevoir, financer, mettre en œuvre et mettre à l’échelle des programmes qui utilisent les données et les commentaires communautaires pour définir et éliminer les obstacles liés aux droits humains qui freinent l’accès aux services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, notamment la discrimination fondée sur le genre. Par le biais de cette initiative, nous avons versé des subventions et offert du soutien technique pour stimuler le développement et la mise en œuvre de programmes nationaux qui mettent en place une riposte intégrale aux obstacles qui ne cessent d’entraver l’accès et le recours aux services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. De plus, l’initiative appuie la collecte de données et évalue les progrès réalisés par les programmes. 

Lorsqu’il est question de santé, l’égalité des genres signifie que chacun jouit des mêmes droits et du même accès aux normes les plus élevées en matière de soins. L’équité en matière de santé est une approche visant à atteindre l’égalité des genres qui reconnaît que les personnes marginalisées ont souvent besoin de ressources et de soutien supplémentaires pour obtenir les mêmes résultats que les autres sur le plan sanitaire. Le Fonds mondial favorise cette approche d’équité et prend délibérément des mesures pour investir dans les communautés marginalisées, leur accorder la priorité et collaborer avec elles, de manière à ce qu’elles obtiennent un accès équitable aux services de santé.

Les adolescentes et les jeunes femmes demeurent une priorité dans la riposte au VIH du Fonds mondial. Entre 2018 et 2020, les investissements du Fonds mondial dans la prévention et le dépistage du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes ont augmenté de 107 % dans les 13 pays prioritaires où la charge de morbidité du VIH est la plus forte. Dans ces pays, le taux d’incidence du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes a chuté de 56 % depuis 2010.

Pour mettre fin au VIH en tant que menace pour la santé publique, il faut également travailler avec les garçons et les hommes pour transformer les normes culturelles et sociales qui perpétuent l’inégalité entre les genres et continuent à engendrer des infections.

En savoir plus

Nous soutenons le fonds HER Voice, qui offre de petites subventions à des organisations de 13 pays prioritaires (Afrique du Sud, Botswana, Cameroun, Eswatini, Lesotho, Kenya, Malawi, Mozambique, Namibie, Ouganda, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) pour faire entendre les voix des adolescentes et des jeunes femmes afin d’étayer les décisions qui affectent leurs vies, notamment par la formation, le mentorat et la participation à des campagnes de plaidoyer. Nous soutenons également le fonds VOIX EssentiELLES, en collaboration avec la Fondation Chanel, pour aider les femmes et les filles d’Afrique centrale et de l’Ouest à organiser la prise de décision relative aux politiques et aux programmes sanitaires, et à y participer.

Les normes de genres néfastes et les idées dangereuses entourant la masculinité menacent également la santé des hommes. Par le biais du programme de lutte contre la tuberculose dans le secteur minier en Afrique australe, le Fonds mondial soutient les mineurs et leurs familles de 15 pays touchés par la maladie. Le projet vise à réduire considérablement l’incidence de la tuberculose dans le secteur minier, notamment en levant les obstacles liés au genre comme les normes masculines qui affectent le comportement de recours aux soins des hommes, et en s’attaquant aux inégalités de genre attribuables au manque de services centrés sur les femmes.

Les inégalités de genre sont souvent particulièrement prononcées dans les contextes d’intervention difficiles – des régions ou des pays minés par des flambées épidémiques, des catastrophes naturelles, des conflits armés, des troubles civils, une gouvernance fragile, des crises liées au changement climatique ou des déplacements massifs de population. Dans ces situations, le Fonds mondial finance des services de prévention de la violence sexuelle et fondée sur le genre ainsi que des services de prise en charge à la suite de violences, de protection et d’accès à la justice pour contribuer à garantir l’universalité des services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et de meilleurs résultats en matière de santé.

Conflits, crises et personnes déplacées : L’action du Fonds mondial dans les contextes d’intervention difficilestélécharger en عربي | English | Français | Italiano ]