Le défi
Dans toutes les régions du monde, le genre demeure l’un des principaux facteurs de la santé et du bien-être.
Les femmes et les filles sont souvent plus vulnérables et confrontées à des risques plus élevés en ce qui a trait à l’infection et aux obstacles qui entravent l’accès aux renseignements et aux services liés à la santé. Elles ont souvent peu de pouvoir dans la prise de décision et peu de contrôle sur les ressources. En outre, les normes de genre rigides et les rôles et les relations entourant la masculinité et la féminité contribuent à la dégradation des résultats en matière de santé chez les hommes et les garçons, ainsi que chez les femmes, les filles et les communautés de diverses identités de genre. Les populations clés et vulnérables, qui sont déjà plus à risque que les autres, doivent souvent faire face à encore plus de discrimination. Cette dernière est alimentée par des normes de genre néfastes et l’inégalité entre les genres.
L’inégalité entre les genres est reconnue depuis longtemps comme un puissant moteur de l’épidémie de VIH. Les adolescentes et les jeunes femmes continuent d’être touchées de manière disproportionnée : en Afrique subsaharienne, six jeunes de 15 à 19 ans sur sept qui contractent le VIH sont des adolescentes. Les différences et les inégalités entre les genres peuvent également avoir des répercussions sur les résultats en matière de tuberculose. Les femmes sont généralement confrontées à des obstacles plus importants quant à la prise en charge de la maladie, mais les hommes sont au moins deux fois plus susceptibles que les femmes de souffrir de tuberculose évolutive. Les normes de genre néfastes entourant la masculinité peuvent aussi augmenter l’exposition aux facteurs de risques pour les hommes, comme le tabagisme et les professions comportant des risques élevés, ainsi qu’une probabilité moindre de demande de soins. Les rôles, les relations et les dynamiques liés au genre ont également un impact sur l’épidémie de paludisme. Le faible pouvoir économique et de prise de décision des femmes peut limiter leur accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide, à des soins prénatals et à des mesures de prévention du paludisme, ou à la demande de traitement pour les enfants fébriles.
Les interventions biomédicales ne peuvent à elles seules mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme. Il faut aussi s’attaquer aux injustices qui rendent certaines populations particulièrement vulnérables aux maladies et les empêchent d’accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Nous ne pourrons mettre un terme aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme sans accorder la priorité à l’égalité des genres.