Communiqués de presse

Les partenaires se mettent en quête des cas manquants de tuberculose dans le monde

09 octobre 2017

GUADALAJARA, Mexique – Les partenaires de la santé mondiale et les maîtres d’œuvre de 13 pays fortement touchés par la tuberculose ont lancé un programme ambitieux destiné à trouver et à traiter 1,5 million de cas manquants de tuberculose d’ici la fin de 2019. Cette nouvelle initiative revêt une importance capitale pour enrayer la propagation de la maladie et atteindre l’objectif mondial d’en finir avec l’épidémie d’ici 2030.

Ce nouveau projet entend soutenir un ensemble de programmes novateurs et ciblés, promouvoir un meilleur usage des données et des éléments de preuve et étendre les approches les plus fructueuses en vue de trouver davantage de cas manquants de tuberculose. Le Fonds mondial y contribue à hauteur de 190 millions de dollars US.

Chaque année, 10,4 millions de personnes développent la tuberculose, une maladie qu’il est tout à fait possible de prévenir et de guérir. Or, 40 pour cent de ces personnes ne reçoivent aucun soin – elles « manquent à l’appel » pour les systèmes de santé faute d’avoir été diagnostiquées, traitées ou déclarées. Au final, beaucoup mourront ou resteront malades et contagieuses, voire contribueront à alimenter la menace grandissante de la pharmacorésistance si elles sont traitées avec des médicaments inadaptés.

À la quarante-huitième Conférence mondiale de l’Union sur la santé pulmonaire organisée à Guadalajara, au Mexique, des partenaires représentant l’OMS, le partenariat Halte à la tuberculose et le Fonds mondial se sont associés à des maîtres d’œuvre d’Afrique du Sud, du Bangladesh, d’Inde, d’Indonésie, du Kenya, du Mozambique, du Myanmar, du Nigeria, du Pakistan, des Philippines, de la République démocratique du Congo, de Tanzanie et d’Ukraine pour soutenir et lancer une initiative conjointe destinée à réduire le nombre de cas manquants de tuberculose.

« Il est urgent d’agir pour briser le cycle de la transmission de la tuberculose et de la forme pharmacorésistante de la maladie s’il l’on veut sauver des millions de vies et concrétiser l’objectif mondial d’en finir avec la tuberculose d’ici 2030 », a déclaré Eliud Wandwalo, Coordonnateur principal pour la maladie au Fonds mondial. « Plus on tarde à trouver les cas manquants, plus il faudra de temps pour atteindre les objectifs internationaux. »

« Nous avons une formidable occasion d’aider les pays à trouver les personnes atteintes de tuberculose qui manquent à l’appel – des personnes qui, jusqu’à présent, ont été laissées pour compte au sein de certaines des populations les plus vulnérables et les moins bien desservies », a précisé Sahu Suvanand, Directeur exécutif adjoint du partenariat Halte à la tuberculose.

Akramul Islam, responsable des programmes de lutte contre la tuberculose et le paludisme pour BRAC, une ONG qui met en œuvre des subventions du Fonds mondial au Bangladesh, a déclaré que les prestataires de santé publics et privés devaient resserrer leur coopération pour identifier les cas manquants.

« Malgré tous nos efforts, les cas manquants restent trop nombreux. Si ces cas sont mal diagnostiqués ou traités, il sera impossible d’atteindre nos objectifs », a ajouté M. Islam.

Les cas manquants et la résistance aux médicaments représentent des enjeux de taille dans la lutte contre la tuberculose et font peser une grave menace pour la sécurité sanitaire mondiale. Les décès imputables à la tuberculose pharmacorésistante – lorsque la bactérie responsable de la maladie ne réagit pas aux médicaments existants – représentent désormais près d’un tiers de l’ensemble des décès liés à la résistance aux antimicrobiens dans le monde.

L’initiative d’investissement à effet catalyseur contre la tuberculose intègre 115 millions de dollars US sous forme de fonds de contrepartie destinés à soutenir des programmes dirigés par les pays. Dix millions de dollars US supplémentaires au titre de l’initiative stratégique serviront à aider les partenaires techniques à élaborer de nouveaux outils fondés sur les meilleures pratiques. Enfin, un investissement multi-pays de 65 millions de dollars US ira aux programmes transfrontières portant notamment sur la riposte à la tuberculose pharmacorésistante parmi les travailleurs migrants ou sur l’offre de traitement pour les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur d’un pays.

Dans les autres domaines, les investissements serviront à mettre en place un dépistage systématique et ordinaire parmi les enfants, les détenus, les migrants et les personnes vivant dans des bidonvilles. Le projet cherchera à promouvoir un meilleur usage d’outils de diagnostic tels que les radiographies et les machines GeneXpert et appuiera une collaboration plus étroite entre prestataires des secteurs privé et public en vue d’accélérer le dépistage des cas, le traitement et la prévention.

Le Fonds mondial soutiendra également une évaluation au regard des questions de genre et du droit afin de lever les principaux obstacles qui entravent l’accès aux services de lutte contre la tuberculose.