Communiqués de presse

Le Fonds mondial lance un appel à l’intensification de la lutte contre le paludisme alors que le COVID-19, la résistance aux médicaments et aux insecticides et de nouvelles menaces minent le progrès contre la maladie

25 avril 2022

  • Le paludisme est en recrudescence, principalement à cause d’un plafonnement du financement, d’une stagnation de la lutte contre la maladie et des répercussions du COVID-19. Le changement climatique et le transport international risquent d’introduire des moustiques vecteurs du paludisme dans des régions auparavant épargnées par la maladie, et la résistance aux médicaments et aux insecticides est de plus en plus répandue.
  • De nouveaux outils – comme les moustiquaires imprégnées d’une combinaison d’insecticides plus efficaces – ouvrent un nouveau front dans la lutte contre le paludisme et procurent une lueur d’espoir.
  • Si le Fonds mondial atteint les objectifs de financement de sa prochaine reconstitution des ressources, il sera possible de réduire le nombre de décès imputables à la maladie de 62 %, de réduire le nombre de cas de 66 % et d’éliminer le paludisme de six autres pays d’ici 2026.

GENÈVE – À l’approche du 25 avril, Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le Fonds mondial lance un cri de ralliement pour relancer la lutte contre le paludisme, une maladie qui tue désormais une enfant chaque minute. Après des années de progrès, on observe une recrudescence des cas de paludisme et des décès imputables à la maladie, principalement en raison d’un plafonnement du financement et des perturbations en lien avec le COVID-19.

En 2020, selon les estimations, 241 millions de personnes souffraient du paludisme et 627 000 en sont décédées à l’échelle mondiale. Cela représente une hausse d’environ 14 millions de cas et de 69 000 décès, lorsque l’on compare l’année 2020 à l’année 2019. Les deux tiers environ de cette surmortalité étaient liés aux effets perturbateurs du COVID-19.

En outre, le changement climatique occasionne des changements dans les régimes de précipitations, de température et d’humidité qui pourraient se traduire par l’apparition du paludisme dans des régions qui sont mal équipées et peu préparées pour prévenir, détecter et traiter la maladie. Le transport de marchandises introduit des espèces envahissantes de moustiques vecteurs du paludisme dans des pays auparavant épargnés par la maladie.

Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial, a lancé l’appel suivant : « Plus que jamais, le Fonds mondial doit soutenir les pays dans leurs efforts pour revitaliser et soutenir la lutte contre le paludisme. Nous devons nous efforcer de fournir un meilleur accès, plus équitable, à tous les services de santé, d’augmenter considérablement le financement des programmes de lutte contre le paludisme, d’investir dans de nouvelles approches et innovations et de mieux utiliser les outils existants. Cette année, à l’occasion de la septième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, le monde aura la possibilité de hausser ses investissements pour protéger les gains durement acquis contre le paludisme et se remettre sur la voie pour mettre fin à la maladie d’ici 2030. La vie de millions de personnes – la vaste majorité des enfants de moins de cinq ans – est en jeu. »

Accélérer l’innovation et en tirer pleinement parti

La détermination du Fonds mondial à mettre en œuvre et à porter à grande échelle des outils novateurs a transformé la lutte contre le paludisme. Les approches novatrices, qu’il s’agisse de partenariats, de financements ou d’investissements à effet catalyseur – par exemple l’introduction rapide, l’intensification et la prestation ciblée de nouvelles interventions, l’amélioration des chaînes d’approvisionnement et le renforcement des capacités de surveillance et de laboratoire – ont contribué à abaisser le taux de mortalité du paludisme de 47 % par rapport à 2002.

La lutte contre le paludisme a besoin de nouveaux outils – comme les moustiquaires imprégnées d’insecticide de nouvelle génération et le nouveau vaccin contre le paludisme – et d’une utilisation élargie des outils de prévention courants, comme la chimioprévention du paludisme saisonnier pour les enfants de moins de cinq ans et la distribution de moustiquaires. Le Fonds mondial, avec ses partenaires, a investi dans ces nouveaux outils afin de donner un nouveau souffle – et une lueur d’espoir – à la lutte contre cette terrible maladie.

  • Nouvelles moustiquaires imprégnées d’insecticide. Le Fonds mondial investit 50 millions de dollars US durant la période 2021-2024 dans le but d’introduire de nouvelles moustiquaires imprégnées d’insecticide efficaces contre les moustiques vecteurs du paludisme ayant développé une résistance aux insecticides courants. Les résultats d’un projet pilote à grande échelle réalisé en Tanzanie, publiés dans The Lancet, montrent que les moustiquaires de nouvelle génération réduisent de près de moitié le nombre de cas de paludisme chez les enfants de moins de cinq ans. Étant imprégnées de deux insecticides, elles tuent les moustiques ayant développé une résistance à l’un des deux.
  • Programmes avancés et ciblage précis des interventions contre le paludisme. Le Fonds mondial aide les pays à adopter une approche granulaire à l’échelle infranationale offrant la juste combinaison d’interventions et de stratégies pour chaque population, orientée par des données de qualité et misant sur le développement des capacités locales d’analyse et d’intervention. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, par exemple, les changements apportés à la distribution des moustiquaires dans les communautés rurales a non seulement permis de continuer à distribuer les moustiquaires durant les confinements, mais aussi à rejoindre encore plus de familles vulnérables qu’auparavant.
  • Économies d’échelle. En tirant parti des économies d’échelle, en travaillant avec des partenaires et en négociant directement avec les fabricants, le Fonds mondial a contribué à réduire le coût d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide de 36 % et le coût moyen des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) de 39 % entre 2014 et 2020. À elles seules, les économies attribuables à la baisse des coûts de traitement ont conduit à la distribution de plus de 59,8 millions de traitements antipaludéens supplémentaires.

Mobiliser davantage de ressources

Le Fonds mondial fournit 56 % du financement international des programmes de lutte contre le paludisme (39 % de l’ensemble des ressources disponibles) et ses investissements dans des programmes de riposte à la maladie totalisent 16 milliards de dollars US à ce jour.

Dans les pays où le Fonds mondial investit, les décès imputables au paludisme ont diminué de 26 % entre 2002 et 2020. En l’absence de mesures de lutte contre le paludisme, les décès auraient augmenté de 84 % sur la même période. Le taux de mortalité imputable au paludisme, c’est-à-dire la proportion de décès par rapport à la population, a diminué de 47 % entre 2002 et 2020.

Le Fonds mondial a haussé les subventions liées au paludisme de 23 % en moyenne depuis janvier 2021, et s’est engagé à déployer près de 4 milliards de dollars US dans la lutte contre la maladie au cours des trois prochaines années.

Le président des États-Unis, Joe Biden, sera l’hôte de la septième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial plus tard cette année. La cible de financement de la reconstitution des ressources du Fonds mondial est de 18 milliards de dollars US au minimum pour le prochain cycle triennal de subventions. L’atteinte de cette cible de financement permettrait de sauver 20 millions de vies, de réduire le taux de mortalité du VIH, de la tuberculose et du paludisme de 64 % et de renforcer les systèmes pour la santé afin de bâtir un monde plus sain et plus équitable. En ce qui concerne le paludisme, une reconstitution des ressources couronnée de succès permettrait de réduire le nombre de décès imputables à la maladie de 62 %, de réduire le nombre de cas de 66 % et d’éliminer le paludisme de six autres pays d’ici 2026.