Afrique de l’Ouest : renforcer la détection des alertes précoces de maladies

Le 10 septembre 2025

Partout en Afrique de l’Ouest, des communautés sont confrontées à des maladies infectieuses anciennes et émergentes : des maladies véhiculées par l’eau comme le choléra et la typhoïde, des fièvres hémorragiques virales comme la maladie à virus Ebola, la fièvre de Lassa et la fièvre jaune, et de nouvelles menaces comme la mpox.

Les crises de santé publique sont de plus en plus fréquentes dans la région, en raison des phénomènes météorologiques extrêmes, de l’urbanisation rapide, des déplacements de populations et des taux élevés de résistance aux antimicrobiens, tous des facteurs favorables à la propagation des maladies infectieuses.

Réagissant à cette situation, les responsables de la santé et des politiques et les partenaires financiers de la santé, dont le Fonds mondial, s’efforcent d’améliorer les capacités de lutte contre les maladies en reproduisant un modèle de surveillance exemplaire dans la région : le système de surveillance syndromique sentinelle du Sénégal – connu sous le nom de réseau 4S.

Le réseau 4S est un système de surveillance des maladies et d’alerte rapide mis en place il y a plus de 10 ans par l’Institut Pasteur de Dakar et le ministère de la Santé.

Le réseau est aujourd’hui composé de 38 sites sentinelles répartis dans des cliniques et des hôpitaux aux quatre coins du pays. Ces sites colligent quotidiennement des données sur le nombre de patients présentant des symptômes tels que la fièvre, la toux et la diarrhée. Au moyen d’une plateforme de gestion des données, ils communiquent en temps réel ces données aux autorités sanitaires, permettant à celles-ci de détecter tôt les menaces de santé émergentes et d’y répondre rapidement, si nécessaire.

À travers l’Initiative régionale des laboratoires d’Afrique de l’Ouest et dans le prolongement du modèle 4S, le Fonds mondial prépare la mise en place d’activités de surveillance similaires dans la région. À ce jour, le Fonds mondial a facilité le démarrage d’activités 4S au Bénin, en Guinée-Bissau, en Sierra Leone et au Togo, et prévoit d’inclure le Burkina Faso dans ce groupe en 2026.

La Fondation Gates et les CDC Afrique ont également travaillé de concert avec les autorités nationales pour installer des sites de surveillance sentinelle au Cabo Verde, en Gambie, en Guinée, au Mali, en Mauritanie et au Niger.

Les investissements destinés à élargir le réseau ont déjà fait leurs preuves : les autorités peuvent désormais détecter de nombreux virus pathogènes causant des maladies comme la dengue, le chikungunya, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et la fièvre jaune, et intervenir rapidement.