Indonésie : transformer la lutte contre la tuberculose pharmacorésistante
L’Indonésie est le deuxième pays le plus touché au monde par la tuberculose : environ un million de personnes y contractent la maladie chaque année. La tuberculose pharmacorésistante, une souche mortelle de la maladie difficile à diagnostiquer et ne répondant pas au traitement de première intention, est une menace persistante. Si elle n’est pas contrôlée, la tuberculose pharmacorésistante peut rapidement se propager à l’intérieur et au-delà des frontières, exposant des millions de personnes à un grave danger à travers le monde.
L’Indonésie – auparavant exclusivement bénéficiaire du financement du Fonds mondial et aujourd’hui elle-même un pays donateur – s’attaque de front à ce défi. De concert avec le partenariat du Fonds mondial, le pays transforme la riposte à cette maladie séculaire.
L’Indonésie lutte contre la tuberculose pharmacorésistante sur quatre fronts. Le premier est le déploiement d’un diagnostic rapide et précis de la tuberculose pharmacorésistante garantissant que les patients reçoivent le traitement adéquat en temps opportun et réduisant la propagation des souches résistantes.
Le deuxième est la décentralisation des soins depuis les hôpitaux vers les cliniques locales de soins de santé primaires, un modèle de traitement qui est plus efficace au regard des coûts et beaucoup plus pratique et accessible pour les patients.
Le troisième est l’embauche d’un personnel de santé spécialisé – cadres et gestionnaires de cas de tuberculose – pour la prise en charge de la tuberculose pharmacorésistante. Ce personnel offre un accompagnement essentiel aux personnes qui traversent la difficile épreuve qu’est le traitement.
Le quatrième est le déploiement d’un schéma thérapeutique révolutionnaire, le BPaL/M. Comme il ne dure que 6 mois (au lieu de 18 à 24 mois), qu’il provoque moins d’effets secondaires débilitants et qu’il se compose d’un plus petit nombre de comprimés à prendre, les patients ont de meilleures chances de terminer leur traitement et de se rétablir.
L’Indonésie n’a pas tardé à intensifier l’introduction du BPaL/M : en janvier 2024, le pays fournissait ce schéma à 17 % des patients atteints de tuberculose pharmacorésistante admissibles. En décembre 2024, plus de 80 % de ces patients en bénéficiaient. Et ce pourcentage continue d’augmenter.
Cette approche de bout en bout englobant le diagnostic, le traitement et les soins – qui rapproche les services vitaux des patients et élargit rapidement l’accès à un schéma thérapeutique révolutionnaire – est la pierre angulaire de la stratégie de transformation de la santé de l’Indonésie, qui promet d’avoir un impact réel et tangible sur la lutte contre la tuberculose.