Le 01 juillet 2025
GENÈVE - L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement certifié exempt de paludisme le Suriname, premier pays de la région amazonienne à avoir éliminé la maladie. Cette certification marque l’interruption de la transmission des cas de paludisme indigène pendant au moins trois années consécutives. Il s’agit d’un important jalon dans la lutte contre l’une des maladies les plus mortelles pour l’humanité.
« C’est un extraordinaire accomplissement pour le Suriname – et une véritable lueur d’espoir à l’heure où le changement climatique et la précarité croissante du financement de la santé menacent les progrès mondiaux contre le paludisme, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Il s’agit maintenant de protéger les acquis. Nous devons aider le Suriname à conserver ce statut gagné de haute lutte et à prévenir la réintroduction du paludisme. »
Pour que cette réussite soit durable, le Fonds mondial continuera d’appuyer la riposte au paludisme du Suriname jusqu’en 2027, avec des investissements ciblés dans les domaines suivants :
Le succès du Suriname est le fruit d’efforts incessants en matière de prévention, de détection précoce et de traitement. Depuis 2005, le Fonds mondial joue un rôle central dans l’élargissement de l’accès aux diagnostics, notamment à la microscopie et aux tests de diagnostic rapide, en particulier pour les populations mobiles et à haut risque. La distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et le déploiement d’agentes et d’agents de santé communautaires dans les zones reculées ont également joué un rôle déterminant dans la rupture de la chaîne de transmission.
Les responsables du programme de lutte contre le paludisme du Suriname collaborent activement avec les pays voisins pour gérer les menaces transfrontalières et les mouvements de population susceptibles de provoquer une résurgence. La solidarité régionale et le partage des données demeurent essentiels à l’élimination durable du paludisme à travers les frontières.
« Le paludisme a prouvé à maintes reprises qu’il s’adapte rapidement, a expliqué Peter Sands. Pour garder une longueur d’avance, il faut sans cesse innover – avec des moustiquaires, des diagnostics, des traitements et des vaccins de nouvelle génération – et mettre en place des systèmes pour acheminer ces innovations aux personnes qui en ont le plus besoin. »
L’accomplissement du Suriname met en évidence l’ampleur du défi sanitaire que représente le paludisme à l’échelle mondiale. Le changement climatique favorise l’expansion de l’habitat des moustiques, et la résistance aux médicaments et aux insecticides est en croissance. Le Fonds mondial est déterminé à garder une longueur d’avance sur la maladie, en investissant dans des outils de pointe et des systèmes robustes qui sauvent des vies et contribuent à l’éradication de la maladie à l’échelle mondiale.
Avec l’annonce d’aujourd’hui, ce sont désormais 46 pays et un territoire qui ont été déclarés exempts de paludisme par l’OMS. Et chacun d’entre eux est parvenu à éviter la réintroduction de la maladie.
En date de juin 2024, le Fonds mondial assurait 65 % du financement international des programmes de lutte contre le paludisme et avait investi plus de 19,1 milliards de dollars US dans la lutte contre la maladie. Ces efforts ont porté des fruits : dans les pays où le Fonds mondial investit, les décès imputables au paludisme ont diminué de 28 % entre 2002 et 2022. Sans ces interventions, la mortalité du paludisme aurait augmenté de 90 % au cours de la même période.