Communiqués de presse

Il s’agit d’un tournant dans la lutte contre le sida et la garantie que les innovations vitales atteignent les personnes qui en ont le plus besoin, où qu’elles vivent

Le Fonds mondial garantit l’accès au lénacapavir, un médicament innovant dans la prévention du VIH, pour les pays à revenu faible ou intermédiaire

Il s’agit d’un tournant dans la lutte contre le sida et la garantie que les innovations vitales atteignent les personnes qui en ont le plus besoin, où qu’elles vivent

Le 09 juillet 2025

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) a annoncé aujourd’hui qu’il avait signé un contrat de mise à disposition avec Gilead Sciences pour procurer aux pays à revenu faible ou intermédiaire un médicament injectable à longue durée d’action pour la prévention du VIH, le lénacapavir. C’est la première fois qu’un produit de prévention du VIH sera introduit simultanément dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et les pays à revenu élevé – une étape importante pour l’équité en matière de santé dans le monde.

Le contrat fait suite à l’approbation du lénacapavir, accordée en juin dernier par la Food and Drug Administration des États-Unis, pour la prévention du VIH, et représente l’une des avancées les plus significatives en la matière depuis des décennies. Le lénacapavir est le premier médicament à longue durée d’action pour la prophylaxie préexposition (PrEP) ne nécessitant que deux injections par an. Il s’ajoute aux options de prévention du VIH et apporte une solution efficace aux personnes qui sont stigmatisées, qui ont du mal à suivre leur traitement en continu avec les outils de PrEP existants ou qui sont confrontées à d’autres obstacles dans leur vie quotidienne.

« Cette avancée scientifique change complètement la donne », a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. « Pour la première fois, nous disposons d’un outil qui peut fondamentalement infléchir la trajectoire de l’épidémie de VIH, à condition que nous puissions le proposer aux personnes qui en ont le plus besoin. Notre ambition est d’atteindre 2 millions de personnes avec la PrEP à longue durée d’action. Mais nous ne pourrons y parvenir que si le monde entier passe à l’action avec les ressources nécessaires. C’est un moment charnière, non seulement pour la lutte contre le sida, mais aussi pour le principe fondamental selon lequel les innovations vitales doivent atteindre toutes les personnes qui en ont le plus besoin, peu importe où elles vivent. »

Dans le cadre de ce contrat, les pays soutenus par le Fonds mondial ont accès au lénacapavir pour la PrEP. L’accès précoce sera priorisé selon l’épidémiologie du VIH, les stratégies de prévention nationales et les ressources disponibles. Les pays se sont montrés très intéressés par l’introduction précoce et à grande échelle du lénacapavir pour la PrEP, en particulier ceux où l’incidence du VIH est élevée, essentiellement en Afrique subsaharienne. Nous avons pour ambition d’expédier et de livrer les premiers produits dans au moins un pays africain d’ici fin 2025, afin de marquer l’amorce d’une transformation dans l’accès à la prévention pour les communautés où le fardeau des nouvelles infections est le plus lourd.

 

L’urgence est particulièrement pressante dans les pays tels que l’Afrique du Sud, où les adolescentes et les jeunes femmes restent affectées par le VIH de manière disproportionnée. « Cette innovation change la donne pour l’Afrique du Sud », a déclaré le Dr Aaron Motsoaledi, ministre de la Santé et coleader de la huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial. « Le lénacapavir offre aux jeunes femmes, et à toute personne à risque, une option à longue durée d’action et discrète pour se prémunir du VIH. Dans notre pays, ce sont les femmes et les jeunes filles qui portent depuis trop longtemps le fardeau le plus lourd. Les percées scientifiques doivent toutefois s’accompagner d’une volonté politique, d’un leadership communautaire et d’investissements soutenus. Nous sommes déterminés à nous assurer que personne ne soit laissé pour compte. »

Une stratégie complète de prévention du VIH comporte plusieurs outils essentiels, dont le lénacapavir pour la PrEP, ainsi que les préservatifs, la PrEP orale, la circoncision masculine médicale volontaire et d’autres méthodes éprouvées. Un seul outil ne parviendra pas à mettre fin au VIH, mais leur combinaison peut contribuer à changer le cours des choses vers l’éradication de l’épidémie. Alors que le paysage de la santé publique évolue, le Fonds mondial maintient résolument son engagement auprès des pays pour faire avancer la prévention du VIH avec la PrEP à longue durée d’action. Il s’agit notamment de se focaliser sur une mise en œuvre réussie dans les pays, de s’assurer que la prestation de services est dirigée par la communauté, pertinente sur le plan culturel et durable, et de faire la démonstration de gains précoces et rapides pour catalyser l’adoption et la mise à l’échelle.

Le Fonds mondial s’appuie sur le financement de donateurs privés pour accélérer le processus de mise à disposition du lénacapavir et s’assurer que son introduction et l’intensification soient plus abordables pour les pays et les communautés que le Fonds mondial soutient. Cette approche de financement est par ailleurs renforcée par des investissements catalytiques, dont l’aide généreuse de la Fondation du Fonds d’investissement pour l’enfance (CIFF). Ces efforts visent à réduire les obstacles financiers à la mise à l’échelle de ce nouvel outil, ce qui permettra aux pays d’agir rapidement.

« Notre fondation est résolue à accélérer l’accès à des innovations vitales qui briseront le cycle de l’infection à VIH », a déclaré Kate Hampton, directrice générale de la CIFF. « Le soutien que nous apportons au Fonds mondial dans l’introduction du lénacapavir consiste à nous assurer que personne n’est laissé pour compte et que les communautés qui en ont le plus besoin puissent y accéder. Nous sommes fiers de collaborer avec les États, les communautés et le Fonds mondial pour que cette avancée ait un véritable impact, en particulier pour les adolescentes et les jeunes femmes qui continuent à subir cette épidémie de plein fouet. »

Nous concrétiserons cette ambition grâce à une coalition unique de partenaires fournissant une assistance technique cruciale, aux orientations politiques, à la création de la demande et à la mobilisation de la communauté. Citons parmi les principaux partenaires l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’ONUSIDA, la Fondation Gates, Unitaid, la Fondation Elton John contre le sida (EJAF), AVAC, et la CIFF, chacun jouant un rôle fondamental dans l’accompagnement des pays pour gérer l’introduction, accélérer les procédures réglementaires, créer la demande et s’assurer d’une mise en œuvre dirigée par la communauté dès le premier jour.

« Ce contrat consiste à mettre l’équité en marche », a déclaré Hui Yang, directrice du Département de l’Approvisionnement au Fonds mondial. « Notre objectif est de nous assurer que les personnes vivant dans les pays où la charge de morbidité est la plus élevée n’attendent pas des années pour accéder aux tout derniers outils de prévention. Le lénacapavir est l’un des nombreux outils du kit de prévention, mais son profil à longue durée d’action unique pourrait avoir un effet transformateur pour des millions de personnes confrontées aux obstacles d’une PrEP quotidienne ou orale. La mise en œuvre exigera coordination et engagement, mais les répercussions potentielles sont énormes. »

Sans investissements urgents et durables, l’ambition de proposer la PrEP à longue durée d’action à 2 millions de personnes risque de tourner court, alors même que cette étape décisive pourrait permettre d’éradiquer le VIH.