La diplomatie africaine réitère le soutien indéfectible de l’Afrique envers la santé mondiale et la reconstitution des ressources du Fonds mondial
La première promesse de don d’un pays africain est annoncée
Le 17 novembre 2025
ADDIS-ABEBA – Des délégations de pays membres de l’Union africaine se sont réunies la semaine dernière à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour discuter de la huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial, à quelques jours du Sommet des donateurs à Johannesburg, en Afrique du Sud, en marge du Sommet du G20.
La réunion – accueillie par le Fonds mondial et S.E. Nonceba Losi, ambassadrice de l’Afrique du Sud en République fédérale démocratique d’Éthiopie et représentante permanente à l’Union africaine – s’est déroulée en présence du Dr Mekdes Daba, ministre de la Santé de l’Éthiopie. Parmi les délégations des pays du G7, on a compté S.E. Darren Welch, ambassadeur du Royaume-Uni en République fédérale démocratique d’Éthiopie et représentant permanent à l’Union africaine, qui a prononcé une allocution au nom de l’État britannique, coleader de la huitième reconstitution des ressources.
Les délégations ont félicité l’Afrique du Sud pour son rôle de coleader du prochain Sommet de la reconstitution des ressources du Fonds mondial – le premier en sol africain. Elles ont souligné l’impératif d’un investissement accru dans la santé et reconnu la reconstitution des ressources comme un moyen de pérenniser et d’accélérer les progrès en santé sur le continent africain et dans le monde.
« La huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial est un tournant, où nous allons décider si nous gardons le rythme ou si nous allons laisser des décennies de progrès nous glisser entre les doigts, a déclaré S.E. Losi. Nous en appelons haut et fort à un financement complet du Fonds mondial. Nous devons envoyer un message clair au monde entier : ce partenariat est encore et toujours vital. Ce n’est pas une question de charité, mais bien de responsabilité partagée. Investir dans le Fonds mondial, c’est investir dans la sécurité sanitaire, la résilience économique et l’autosuffisance à long terme de l’Afrique. »
La réunion a été marquée par un point fort : l’annonce de la première promesse de don d’un pays africain pour la huitième reconstitution des ressources – une contribution de 3 millions de dollars US de la République d’Ouganda – annoncée par S.E. Rebecca Amuge Otengo, ambassadrice de l’Ouganda en République fédérale démocratique d’Éthiopie et représentante permanente à l’Union africaine. Les représentations diplomatiques africaines ont accueilli cette promesse de don comme une démonstration éloquente de l’engagement, du leadership et de la responsabilité partagée de l’Afrique dans l’édification d’un écosystème de la santé mondiale plus inclusif.
Au fil des discussions, les délégations ont réaffirmé le leadership indéfectible de l’Afrique dans la lutte contre le VIH et le sida, la tuberculose et le paludisme. Elles ont échangé des exemples de programmes nationaux de santé qui ont un impact et réitéré leur engagement à bâtir des systèmes de santé résilients, inclusifs et pérennes qui ne laissent personne de côté. Le Dr Daba en a présenté un exemple éloquent qui a mis en lumière l’impact durable obtenu dans son pays grâce au soutien du Fonds mondial. En 20 ans, la mortalité du sida, de la tuberculose et du paludisme y a chuté de 65 %, l’espérance de vie est passée de 51 à 67 ans, le taux de scolarisation a grimpé à 84 % et le PIB a été multiplié par presque 20.
Reconnaissant que le paysage de la santé mondiale est en mutation, les délégations en ont appelé à une action urgente, afin que les principes d’autonomisation des pays, d’équité et de solidarité se traduisent en résultats mesurables, par des investissements nationaux accrus, des financements innovants et un accès équitable aux innovations dans le domaine de la santé qui sauvent des vies. Elles ont affirmé que les défis actuels en matière de santé mondiale nécessitent une action audacieuse, concertée et dirigée par l’Afrique allant résolument au-delà du statu quo.
« Qu’il s’agisse d’augmenter l’échelle de la fabrication régionale de vaccins et de fournitures médicales, de renforcer les capacités du personnel de la santé ou de plaider en faveur d’un accès plus équitable aux technologies de la santé, les leaders africains montrent la voie vers l’établissement d’une architecture mondiale de la santé plus équilibrée, a déclaré S.E. Losi. L’Afrique est prête à assumer le leadership », a-t-elle conclu.
L’Afrique et le Fonds mondial : un partenariat de longue date
Entre 2022 et 2025, 73 % des ressources du Fonds mondial ont été dirigées vers les pays africains, à l’appui d’efforts visant à élargir l’accès aux services vitaux, à renforcer les systèmes de santé, à autonomiser les communautés et à accélérer les progrès vers la couverture sanitaire universelle sur l’ensemble du continent.
Ces investissements ont eu un effet transformateur et ont largement contribué à l’allongement de l’espérance de vie. Entre 2002 et 2021, l’espérance de vie est passée de 49 à 61 ans dans 15 pays d’Afrique subsaharienne, et plus de la moitié de cette augmentation peut être attribuable aux progrès réalisés contre les trois maladies.
La huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial
La campagne de la huitième reconstitution des ressources du Fonds mondial a été lancée en février 2025 sous le leadership conjoint de l’Afrique du Sud et du Royaume-Uni.
En tant que coleader, l’Afrique du Sud affirme son engagement envers la couverture sanitaire universelle et l’accès équitable à des services vitaux pour toutes et tous. À la présidence du G20, l’Afrique du Sud a insisté sur l’importance de la solidarité mondiale et l’urgence d’investir durablement dans les systèmes de santé, une nécessité vitale pour le continent africain et la sécurité sanitaire du monde entier.
La réussite de la reconstitution des ressources permettrait au partenariat du Fonds mondial de sauver jusqu’à 23 millions de vies durant la période 2027-2029 et de réduire, d’ici 2029, le taux de mortalité combiné du sida, de la tuberculose et du paludisme de 64 % par rapport aux niveaux de 2023 [ télécharger en English | Français ], tout en renforçant les systèmes de santé et communautaires pour la lutte contre les nouvelles flambées épidémiques et l’accélération du cheminement vers l’autonomie.