Le secteur privé mobilise l’innovation pour l’équité et la résilience en santé au Sommet B20 de la santé mondiale
Le 19 novembre 2025
JOHANNESBURG — Des leaders du secteur privé, des philanthropes et des experts de la santé mondiale se sont réunis aujourd’hui au Sommet B20 de la santé mondiale, tenu en marge du Sommet du G20, pour présenter une nouvelle vague d’innovations qui transforme la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Accueilli par la délégation d’Afrique du Sud au B20 en partenariat avec la circonscription du secteur privé au Fonds mondial, l’évènement a été l’occasion de souligner que le leadership, la collaboration et des investissements catalytiques accélèrent rapidement l’accès à des technologies de pointe dans le domaine de la santé et renforcent la résilience et la pérennité des systèmes de santé à travers le monde.
Dans son allocution d’ouverture, Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial, a insisté sur l’importance de ce moment pour la santé mondiale. « Les innovations qui émanent du secteur privé sont plus que des avancées scientifiques : ce sont des solutions qui peuvent être portées à grande échelle. Cette combination d’innovation et de déploiement dans le monde réel transforme la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Dans l’avenir, ces partenariats joueront un rôle essentiel pour sauver plus de vies et bâtir des systèmes de santé plus résilients pour toutes et tous. »
Cette dynamique a été manifeste durant tout l’évènement, les sociétés et les partenaires échangeant sur des développements qui repoussent les limites du possible en matière de riposte aux maladies.
Plusieurs des initiatives présentées portaient sur la prévention des nouvelles infections à VIH au moyen d’outils de prophylaxie préexposition (PrEP). En voici des exemples :
- ViiV Healthcare a fait une présentation sur son travail pour l’accès au cabotégravir, le premier produit injectable à longue durée d’action pour la prévention du VIH, qui est aujourd’hui livré dans 18 pays, principalement en Afrique. Cette initiative donne suite à l’élargissement de la portée du dolutégravir, un traitement pour le VIH qui est désormais utilisé pour le traitement de plus de 90 % des personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, grâce à de solides systèmes d’approvisionnement.
- Gilead Sciences et le Fonds mondial ont exposé comment la collaboration stratégique a conduit au déploiement rapide du lénacapavir (un produit de prévention du VIH à longue durée d’action injectable deux fois par année) au cours de la même année dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et dans les pays à revenu élevé, une première mondiale qui a haussé la barre en matière d’équité d’accès dans la lutte contre le VIH. Les premières livraisons arrivées en Zambie et en Eswatini ont marqué le début d’un déploiement élargi dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.
Certaines sociétés développent des solutions sur plusieurs fronts :
- MSD a fait part de ses progrès dans le développement de nouvelles solutions aux difficultés de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, notamment un produit candidat de PrEP à prise orale mensuelle, des traitements pour le VIH simplifiés à prise orale hebdomadaire, de nouveaux antibiotiques pour la tuberculose et une nouvelle catégorie d’agents antipaludiques. Toutes ces innovations sont destinées à surmonter des obstacles persistants à la mise en œuvre, à combattre la résistance grandissante aux médicaments et à améliorer les résultats en matière de santé des personnes affectées par le VIH, la tuberculose et le paludisme.
- GSK a engagé 1 milliard de livres dans la R&D pour la santé mondiale, ciblant des maladies comme le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi que la résistance aux antimicrobiens. Cet engagement donne suite au développement et au déploiement, par GSK et des partenaires, du premier vaccin antipaludique au monde. Et pour l’avenir, GSK développe une série de traitements et de vaccins potentiels contre la tuberculose.
Avec de multiples crises qui menacent les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme, l’innovation est devenue une nécessité absolue. Le sommet a été l’occasion d’aborder certaines innovations qui sont déjà en cours de déploiement à grande échelle pour atteindre davantage de personnes ou qui sont en cours de développement :
- SC Johnson a présenté les diffuseurs spatiaux, une nouvelle approche de lutte antivectorielle qui protège les personnes en créant des zones libres de moustiques, en particulier dans les endroits où les outils traditionnels sont moins efficaces.
Les participants à l’évènement ont discuté comment l’intégration des capacités de lutte contre de multiples agents pathogènes dans les interventions spécifiques à une maladie, ainsi que de meilleurs systèmes numériques, renforce les défenses de première ligne contre les menaces sanitaires émergentes :
- Roche Diagnostics a souligné le rôle des diagnostics pour la réduction des écarts dans les soins aux patients et pour l’efficacité de l’écosystème des soins de santé, qu’il s’agisse de l’intégration des stratégies de gestion multimaladies, d’outils numériques pour la formation du personnel ou des systèmes de transport d’échantillons.
- Dimagi a expliqué l’importance de son travail pour mettre à l’échelle les outils de santé numérique qui aident les agentes et agents de santé de première ligne à obtenir de meilleurs résultats.
L’accent a été mis sur la résilience régionale et l’autosuffisance locale tout au long de l’évènement :
- Goodbye Malaria a souligné le rôle essentiel que joue l’industrie manufacturière nationale et régionale dans le renforcement de la sécurité sanitaire de l’Afrique, qu’il s’agisse de réduire la dépendance à l’égard des chaînes d’approvisionnement extérieures ou d’assurer un accès rapide aux outils essentiels de lutte contre le paludisme.
- Vestergaard a souligné que le déploiement à grande échelle des moustiquaires imprégnées d’insecticide à base de pyréthrinoïdes-chlorfénapyr redynamise la lutte contre le paludisme ; de nouvelles données ayant montré que les moustiquaires à double principe actif ont permis d’éviter 40 millions de cas depuis 2019. En outre, Vestergaard a mis en évidence les progrès réalisés dans la production locale de moustiquaires à double principe actif PermaNet au Nigéria, résultat d’un investissement direct sans précédent qui renforce les chaînes d’approvisionnement régionales et soutient une lutte antivectorielle durable. Ce travail démontre que le renforcement des capacités manufacturières africaines est essentiel à l’équité en matière de santé, à la croissance économique et à la résilience à long terme. Après plus de 25 années d’impact, les moustiquaires imprégnées d’insecticide, auxquelles on attribue 72 % des cas évités, demeurent la pierre angulaire de la lutte contre le paludisme.
Les participants ont également discuté de la nécessité d’établir des partenariats s’employant à traduire les percées scientifiques en un impact mesurable à l’échelle des populations. Goodbye Malaria a présenté son modèle axé sur la communauté, tandis que le WITS BioHub a expliqué que la représentation accrue des données sanitaires de l’Afrique pourrait catalyser des progrès en matière d’IA, de médecine de précision et de croissance économique inclusive.
« C’est une démonstration de valeurs communes en action, a déclaré Sherwin Charles, président de la circonscription du secteur privé au Fonds mondial. Nous faisons plus que sauver des vies : nous bâtissons des systèmes, créons des emplois et favorisons la résilience et la pérennisation. »
Le Sommet B20 a souligné le rôle clé que joue le secteur privé dans l’innovation, l’équité en santé et la pérennisation, notamment en créant des environnements favorables où les nouvelles technologies atteignent les communautés qui en ont le plus besoin. Les participants ont noté que le Fonds mondial joue un rôle essentiel en contribuant à la mise à échelle des innovations du secteur privé, en facilitant le passage de la R&D à la mise en œuvre à grande échelle et en renforçant les systèmes de santé afin d’améliorer l’équité d’accès. Par ses activités de cofinancement, d’orientation des marchés et de financement en fonction des performances, le Fonds mondial s’assure non seulement que les nouvelles technologies sont développées, mais également qu’elles sont abordables, disponibles et mises efficacement à la disposition des personnes qui en ont le plus besoin.
Alors que le monde est confronté à une convergence de crises – chocs climatiques, conflits, contraintes de financement – la prochaine reconstitution des ressources du Fonds mondial représente une occasion décisive de sauvegarder des progrès durement acquis et d’accélérer le déploiement des outils de prochaine génération.
La réussite de la reconstitution des ressources permettra au Fonds mondial et à ses partenaires de fournir des moyens de prévention du VIH à longue durée d’action, des diagnostics avancés de la tuberculose et de nouvelles technologies de lutte antivectorielle contre le paludisme, et de renforcer les réseaux de laboratoires et les systèmes de santé communautaires et numériques afin de garantir l’équité d’accès. Le Fonds mondial continuera à catalyser les investissements conjoints des gouvernements, de l’industrie et des organisations philanthropiques et à s’assurer que les percées scientifiques se traduisent par une protection et des vies sauvées dans le monde réel.
Les leaders ont souligné que des investissements audacieux et une volonté collective peuvent, en ce tournant décisif, mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme – et contribuer à bâtir un avenir plus résilient, innovant, sûr et équitable pour toutes et tous.