Le 08 mars 2010
Une spectaculaire réduction des décès liés au paludisme d’ici à 2015 est aussi possible ; Nous sommes sur la voie de la réalisation de l’objectif visant à réduire de moitié la prévalence de la tuberculose d’ici à 2015
Genève – L’élimination presque totale de la transmission par le VIH de la mère à l’enfant est un objectif qui peut être réalisé d’ici 2015 si nous continuons d’avancer au même rythme et si les programmes soutenus par le Fonds mondial et par ses partenaires sont maintenus. Dans les dix années à venir, le paludisme pourrait ne plus être un problème de santé publique dans beaucoup de pays où la maladie est endémique. La tuberculose dans de nombreux pays est en diminution et pourrait être endiguée, ce qui permettrait d’atteindre l’objectif visant à réduire de moitié la prévalence de la maladie d’ici à 2015.
Voici quelques une des projections présentées dans le rapport « Le Fonds mondial 2010, innovation et impact, synthèse des résultats » publié aujourd’hui. Elles vont dépendre non seulement de l’augmentation des investissements réalisés dans le domaine de la santé pour ce qui concerne les trois pandémies mais aussi de leur accroissement afin de parvenir aux résultats escomptés.
« Un monde dans lequel plus aucun enfant naisse séropositif est véritablement possible d’ici à 2015 » a déclaré le professeur Michel Kazatchkine, Directeur Exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Il est également possible aujourd’hui d’envisager un monde qui ne connaisse plus de décès liés au paludisme. De plus en plus de pays ont connu une réduction de 50 pour cent du nombre de décès liés au paludisme au cours des deux années passées. Dans aucun autre domaine de développent avons-nous assisté à une corrélation aussi rapide entre les investissements de la part des donateurs et les résultats escomptés comme nous avons pu l’observer dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme »
Selon le rapport, chaque jour les programmes financés par le Fonds mondial sauvent au moins 3600 vies. Depuis la création du Fonds mondial en 2002, environ 4,9 millions de vies ont ainsi été sauvées. Autant de vies qui auraient été perdues sans le recours aux programmes financés par le Fonds mondial.
« Le Fonds mondial a des exigences de résultats. Ce rapport montre clairement que les investissements mobilises par la communauté internationale font réellement une différence » a déclaré Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA. « Toutefois la pandémie de sida est loin d’être terminée dans nombre de pays et sans un financement total des besoins du Fonds mondial, notre rêve partagé de réaliser l’accès universel à la prévention du VIH, aux traitements, au soutien, pourraient devenir notre pire cauchemar mettant alors en jeu la vie de millions de personnes qui bénéficient actuellement de traitement et en péril la vie de millions de femmes enceintes qui seraient alors dans l’incapacité de protéger leur bébé d’une transmission du virus lors de leur accouchement. »
La synthèse des résultats est l’un des documents également destinés aux donateurs du Fonds mondial dans le cadre de la préparation du cycle de reconstitution des ressources du Fonds qui aura lieu en octobre 2010 à New York et au cours duquel l’organisation demandera aux donateurs de formuler leurs engagements financiers pour la période 2011-2013. C’est la troisième fois depuis la création du Fonds mondial en 2002, que les donateurs vont ainsi être amenés à reconstituer les finances du Fonds mondial.
Lors de la première réunion de reconstitution de ses ressources qui se tiendra à la Haye le 24 mars prochain, le Fonds mondial soumettra trois scenarios possibles aux donateurs du Fonds, chacun portant une indication de résultats escomptés en termes de réalisation sur le terrain à la fin de la période de reconstitution des ressources. Les sommes affectées aux trois différents scénarios varient de 13 milliards à 20 milliards de dollars US pour cette période de trois ans.
Fin décembre 2009, les programmes financés par le Fonds mondial avaient permis à 2,5 millions de personnes de bénéficier d’un traitement antirétroviral, de fournir des traitements à 6 millions de personnes atteintes de la tuberculose active et de distribuer 104 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides pour prévenir le paludisme. En plus d’avoir permis de sauver 3,600 vies chaque jour, les programmes ont également permis d’éviter de nouvelles infections et d’apaiser les pertes économiques des familles les plus vulnérables dans 144 pays.
Etablis sous la forme d’un partenariat- public-privé pour mobiliser la communauté internationale et intensifier la riposte aux trois épidémies mondiales, le Fonds mondial contribue ainsi à la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD). Fin 2009, il avait décaissé 10 milliards de dollars US pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.
Des résultats encore plus positifs vont être observés dans les années à venir dans la mesure où la moitié de la totalité des fonds décaissés l’a été en 2008 et 2009. De plus la majeure partie des 5,4 milliards de dollars US de financements approuvés lors des deux dernières séries (8 et 9 de subventions sera disponible dans les pays en 2010 et 2011 et continuera d’améliorer de manière considérable les résultats en matière de santé publique.
Les progrès réalisés pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme obtenus grâce aux investissements faits ont également eu un impact positif sur la réduction de la mortalité infantile et sur la santé maternelle. Les OMD stipulent que d’ici à 2015 la propagation des trois principales maladies doit avoir été stoppée et que la tendance doit être inversée, que la mortalité infantile connaisse une réelle diminution et que la santé maternelle connaisse également une réelle amélioration partout dans le monde.
Les investissements réalisés par le Fonds mondial ont permis de réelles contributions dans la réduction des principales causes de mortalité infantile et de santé maternelle. Ceci est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où le VIH, la tuberculose et le paludisme sont responsable de 52 pour cent des décès chez les femmes en âge de procréer et où le paludisme à lui seul est responsable de 16 à 18 pour cent de la mortalité infantile.
VIH/sida
Tuberculose
Paludisme
Une rapide expansion des programmes VIH/sida de prévention, de soins et de traitement a eu lieu en Afrique du Sud. Fin 2009, le Fonds mondial avait alloué 97,2 millions et 87,2 millions de dollars US au soutien aux programmes sud-africains anti-VIH/sida et anti-TB/HIV/sida respectivement. Ces financements ont été alloués à des programmes essentiellement axés sur la communication en vue de trouver une modification des comportements, sur la fourniture de traitements antirétroviraux et sur des activités collaboratives. Alors qu’une grande partie des TAR, dans un premier temps, avait été financée par le Fonds mondial, le gouvernement a récemment pris le relais dans le financement de la fourniture de TAR. Entre décembre 2007 et décembre 2008, le nombre de bénéficiaires de TAR en Afrique du Sud a augmenté de 53 pour cent, passant de 458 951 à 700 500. Cette augmentation de la couverture en TAR s’est accompagnée d’une stabilisation des taux de mortalité, qui avaient rapidement augmenté au cours des années précédentes.
Le Fonds mondial a apporté une contribution substantielle aux efforts de lutte contre la tuberculose en Chine. Des financements ont en effet été entérinés à hauteur d’un total de 452,3 millions de dollars US, dont 165,6 millions de dollars US avaient été déboursés fin 2009 – soit environ 15 pour cent du budget national de lutte contre la tuberculose. En 2007, la Chine était parvenue à un taux de 100 pour cent de la couverture prévue par le DOTS – le dispositif à la base de la stratégie Halte à la tuberculose – et à un taux de 80 pour cent de détection des cas de TB à frottis positif. Le taux de réussite des traitements avait atteint 93 pour cent, dépassant l’objectif international minimal de 85 pour cent. Le taux de prévalence de la tuberculose en Chine a connu une baisse constante. Entre 2000 et 2008, le taux de mortalité dû à la tuberculose a diminué de 9,8 à 5,4 pour 100 000 habitants. Le taux de prévalence de la TB-MDR a toutefois augmenté dans certaines régions de Chine, où il est devenu un problème de santé public majeur.
Rwanda. En 2006, le ministère rwandais de la Santé a procédé à un renforcement massif des efforts de distribution des moustiquaires imprégnées de longue durée et des combinaisons à base d’artémisinine. Fin 2009, le Fonds mondial avait déboursé 107,5 des 131,1 millions de dollars US entérinés au titre de la lutte contre le paludisme. La montée en puissance massive des interventions contre le paludisme s’est traduite par une diminution rapide du nombre de cas de paludisme, ce qui a permis de dégager des moyens pour d’autres mesures de santé publique. Les données d’un échantillon de structures sanitaires ont montré une diminution, en 2007, du nombre de séjours de patients atteints de paludisme de 56 pour cent par rapport à la moyenne annuelle de la période 2001-2006. Dans le même temps, le nombre d’hospitalisations pour des affections autres que le paludisme augmentait de 59 pour cent, des lits étant libérés pour le traitement d’autres maladies.