Communiqués de presse

Malgré des difficultés de financement, les programmes soutenus par le Fonds Mondial affichent de bons résultats

30 novembre 2011

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé aujourd’hui qu’un plus grand nombre de personnes bénéficient d’un traitement essentiel contre le sida dans les pays qu’il soutient et que les enfants qui naissent porteurs du VIH y sont moins nombreux que jamais, malgré les graves restrictions financières qu’entraîne la crise économique.

Le Directeur exécutif du Fonds mondial, le professeur Michel Kazatchkine, a lancé un appel aux donateurs afin qu’ils revoient les financements à la hausse, précisant que même si, au regard des derniers chiffres publiés, les programmes appuyés par le Fonds mondial obtiennent des résultats remarquables, il serait possible d’aller beaucoup plus loin encore avec des moyens supplémentaires.

« La vie et la santé de millions de personnes dans les pays démunis dépendent du Fonds mondial qui leur permet de mener une existence normal et productive, a indiqué le professeur Kazatchkine. Pourtant, elles sont également des millions à ne pas bénéficier d’un traitement parce que nous n’avons pas les moyens financiers de donner à nos programmes sanitaires toute l’ampleur qu’il faudrait. »

« Ce n’est pas aux plus démunis et aux personnes vulnérables qu’il revient de payer le prix de la crise financière mondiale. »

Le Fonds mondial a également publié aujourd’hui des résultats qui indiquent une progression de 30 pour cent du nombre de mères traitées pour ne pas transmettre le VIH à leur enfant dans les pays soutenus par le Fonds mondial. Elles sont ainsi 1,3 million contre un million en décembre 2010.

Les femmes enceintes séropositives reçoivent un traitement prophylactique antirétroviral complet dans le cadre des programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant appuyés par le Fonds mondial.

Dans un même temps, ces programmes ont augmenté de 27 pour cent (de 150 à 190 millions) le nombre de séances de dépistage du VIH et de conseil, les personnes bénéficiant d’un traitement antirétroviral essentiel voyant, pour leur part, leur nombre progresser de 10 pour cent en un an, de 3 à 3,3 millions.

Avec des subventions approuvées pour un montant de 22,6 milliards de dollars, le Fonds mondial vient en aide à près de la moitié des patients soignés contre le VIH dans les pays pauvres et fournit les deux tiers du financement international consacré à la lutte contre la tuberculose et le paludisme.

Selon ses estimations, le Fonds mondial va décaisser entre 9,5 et 10 milliards de dollars US en faveur des programmes qu’il soutient au cours de la période allant de 2011 à 2013. Ces ressources seront allouées pour la plupart à des programmes déjà approuvés et mis en œuvre dans 140 pays.

La semaine dernière, le Fonds mondial a annoncé qu’il ne serait pas en mesure de financer les nouvelles subventions qui permettraient un élargissement de ses programmes sanitaires d’ici la fin de 2013, sauf si l’ensemble des promesses de dons pour cette période lui étaient versées. Il veillera néanmoins au maintien du financement des traitements et des services essentiels fournis par les subventions qui arrivent à échéance avant cette date dans les pays qui en ont besoin.

La nette dégradation de la situation économique, qui fait peser de fortes pressions sur les budgets des pays donateurs, a conduit le Fonds mondial à revoir ses prévisions en matière de ressources disponibles et à prendre cette décision difficile.

Les programmes appuyés par le Fonds mondial ont fait des avancées considérables dans la lutte contre le paludisme au cours de l’année écoulée. C’est ainsi qu’ils ont assuré la distribution de quelque 230 millions de moustiquaires depuis 2003 pour protéger des familles entières contre cette maladie. Rien que pour les douze derniers mois, 70 millions de moustiquaires ont été distribuées, soit une hausse de 43 pour cent par rapport aux totaux de décembre 2010.

Cette forte progression du taux de couverture en moustiquaires dans le cadre de la prévention du paludisme est également allée de pair avec une augmentation de plus d’un tiers du nombre de pulvérisations intradomiciliaires d’insecticides à effet rémanent, qui a atteint la barre des 43 millions l’année dernière, contre 31 millions au cours des douze mois précédents.

Le nombre de patients traités à l’aide d’antipaludéens efficaces a, lui aussi, augmenté de plus d’un tiers, passant de 170 à 230 millions de cas. De même, en décembre 2011, 8,6 millions de cas de tuberculose avaient été détectés et traités, contre 7,7 millions douze mois plus tôt.

« Ces résultats sont à l’image de ce qu’il est possible de réaliser dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme si les efforts sont maintenus. Nous ne pouvons, maintenant moins que jamais, abandonner les millions de personnes qui ont encore besoin de notre aide », a déclaré le professeur Kazatchkine.