Communiqués de presse

Reprise de l’intégralité du programme de lutte contre le VIH et le sida au Mali

21 novembre 2012

BAMAKO – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a signé aujourd’hui un accord avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en vue de reprendre l’intégralité d’un programme de lutte contre le VIH prévoyant de fournir un traitement vital contre le sida à des dizaines de milliers de personnes au Mali.

Aux termes de cet accord, le Fonds mondial a approuvé le financement, à hauteur de 58 millions d’euros (75 millions de dollars US), du dépistage, de la prévention et du traitement du VIH et du sida au Mali pour les trois prochaines années. Aujourd’hui, quelque 50 000 personnes vivent avec la maladie au Mali.

« La signature de cet accord, qui fait intervenir le Fonds mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Mali, fait naître l’espoir chez nombre de nos citoyens qui peuvent désormais affirmer qu’ils ne sont pas oubliés », a déclaré Tiéman Coulibaly, le Ministre des Affaires étrangères du Mali.

Le programme concerné vise des populations clés davantage exposées au risque et entend, parmi d’autres priorités, intensifier les efforts pour réduire les risques de transmission du VIH de la mère à l’enfant et appuyer un dépistage volontaire plus systématique des femmes enceintes.

Le Fonds mondial et ses partenaires ont pris des mesures pour rétablir la confiance à l’égard de la gestion de la subvention au Mali après que des problèmes de gestion des fonds ont été mis au jour. 

Ainsi, à titre provisoire, le champ d’application de la subvention a été ramené en 2011 au financement des services essentiels permettant de garantir la continuité des soins pour les 25 288 personnes qui bénéficiaient d’un traitement antirétroviral au Mali avec l’appui du Fonds mondial. L’accord prévoyait également d’étendre le traitement à de nouveaux patients, de sorte qu’ils sont désormais 30 000 au total à en bénéficier.

L’instance de coordination nationale du Mali a demandé au PNUD de reprendre la gestion de la subvention relative au programme de lutte contre le VIH.

Depuis 2011, le Fonds mondial a déployé des mécanismes de gestion et de suivi des subventions, tandis que le PNUD renforçait les mesures de protection contre la fraude et élargissait l’accès du Fonds aux audits internes des programmes qu’il finance.

« Ce nouveau financement des programmes de lutte contre le VIH au Mali marque une étape importante et témoigne de l’engagement du Fonds mondial à soutenir des activités propres à sauver des vies dans le pays, en particulier à une époque où la situation humanitaire mérite toute notre attention. Plus de 30 000 personnes au Mali bénéficient désormais d’un traitement régulier et 20 000 comptent sur des soins de qualité. Nous nous attendons à ce que ces chiffres augmentent », a déclaré Mark Edington, le Directeur de la Division de la gestion des subventions du Fonds mondial.

Aurélien A. Agbénonci, Coordonnateur résident des Nations Unies et Représentant résident du PNUD au Mali, a salué ce nouveau partenariat qui, selon lui, s’inscrit dans la logique de la stratégie nationale de développement du pays.

« Pour nous, cette intervention s’intègre également dans le contexte d’une vision plus large et d’un investissement à long terme en faveur du renforcement des capacités. Elle encourage une stratégie nationale de riposte qui dépende moins de l’aide étrangère à long terme, ce qui en améliore la pérennité », a déclaré M. Agbénonci.

Le Fonds mondial, un partenariat public/privé novateur, a assumé un rôle majeur dans la riposte mondiale apportée aux trois pandémies, grâce à une série de partenariats, notamment avec les Nations Unies. Il est le principal vecteur de l’aide internationale à la lutte contre ces maladies qui touchent de façon disproportionnée les pays les moins développés de la planète.

Le PNUD est le récipiendaire principal pour environ un dixième du portefeuille global du Fonds mondial, avant tout dans des environnements qui posent des difficultés spécifiques comme le sont les pays qui sortent d’une crise.

Le partenariat entre le PNUD et le Fonds mondial a permis de soigner plus de 26 millions de cas de paludisme et 700 000 cas de tuberculose depuis le Sud-Soudan et la République démocratique du Congo jusqu’au Libéria, au Belarus, en Haïti et au Tadjikistan.

Depuis sa création en 2002, Le Fonds mondial est devenu la principale source de financement des programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en approuvant le financement de subventions pour un montant total de 22,9 milliards de dollars US alloués à plus de 1 000 programmes dans 151 pays. À ce jour, les programmes soutenus par le Fonds mondial ont fourni un traitement antisida à 3,6 millions de personnes, un traitement antituberculeux à 9,3 millions de personnes et 270 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide destinées à la prévention du paludisme.

Le Fonds mondial finance des programmes au Mali depuis décembre 2003 et a versé, à ce jour, environ 90 millions de dollars US qui ont servi à fournir un traitement antirétroviral à 30 000 patients, à détecter et à soigner 17 000 cas de tuberculose à frottis positif et à distribuer 720 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée au Mali. Du reste, le Fonds mondial devrait signer dans les prochains mois deux subventions : une portant sur le paludisme et l’autre sur la tuberculose.

Il y dix ans, presque personne parmi les porteurs du VIH dans les pays en développement n’avait accès à un traitement antirétroviral vital. Aujourd’hui, plus de 8 millions de personnes bénéficient de tels soins.

Le PNUD collabore avec les pays pour comprendre les aspects du VIH et de la santé liés au développement et y apporter une réponse. De plus, il encourage une appropriation de la riposte par les autorités publiques et la population, afin d’en faire un effort durable.