Communiqués de presse

Le Fonds mondial souhaite obtenir 15 milliards de dollars US pour combattre efficacement le sida, la tuberculose et le paludisme

08 avril 2013

BRUXELLES - Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a indiqué se fixer pour objectif de collecter 15 milliards de dollars US de manière à pouvoir efficacement soutenir le combat que mènent les pays contre ces trois maladies infectieuses au cours de la période 2014/2016.

Le Fonds mondial est résolu à défendre le terrain gagné ces dernières sur le sida, la tuberculose et le paludisme grâce à des investissements stratégiques susceptibles de sauver des millions de vies et de faire économiser des milliards de dollars à l'avenir. Le Fonds mondial a conscience des pressions qui pèsent sur les finances de nombreux pays, mais avec ses partenaires, il entend mettre en évidence l'extraordinaire rapport coût/efficacité d'un investissement dans la santé.

« Nous avons le choix d'investir maintenant ou de payer à tout jamais, a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial. Grâce aux innovations dans le domaine scientifique et en matière de mise en œuvre, nous avons aujourd'hui une chance historique de maîtriser totalement ces maladies. Si nous n'y parvenons pas, les coûts à long terme seront colossaux. »

Mme Joyce Banda, Présidente du Malawi, fait figure de chef de file en ce qui concerne les efforts déployés pour prévenir et traiter ces trois maladies infectieuses en Afrique. Pour elle, il est essentiel de recueillir de l'argent pour le Fonds mondial si l'on veut vaincre le sida, la tuberculose et le paludisme.

« Les progrès que nous avons accomplis avec l'appui du Fonds mondial nous ont montré ce que nous pouvons faire dès lors que nous unissons nos forces, a déclaré Mme Banda. Vaincre ces maladies est une responsabilité que nous partageons tous. Les pays africains mettent tout en œuvre pour consacrer des moyens humains et financiers à la santé de leurs populations, mais nous avons besoin d'un soutien résolu de la part du Fonds mondial pour y parvenir. »

Les 9 et 10 avril, le Fonds mondial organise une réunion des donateurs destinée à présenter l'évaluation globale des besoins pour la période 2014/2016 et à dresser le bilan des résultats et de l'impact des activités menées ces dernières années grâce auxquelles la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a enregistré des avancées spectaculaires. Fin 2013, les donateurs seront invités à une conférence qui a lieu tous les trois ans et qui marquera la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial.

En collaboration avec les partenaires techniques de l'OMS, de l'ONUSIDA, de Faire reculer le paludisme et du partenariat Halte à la tuberculose, le Fonds mondial a calculé une évaluation des besoins d'où il ressort qu'avec 15 milliards de dollars US - auxquels il convient d'ajouter d'autres sources de financement - il sera possible d'infléchir les taux d'incidence et de mortalité liés au VIH et au sida, à la tuberculose et au paludisme.

Ajoutée à d'autres ressources, dont 37 milliards de dollars US dégagés selon les estimations par les pays maîtres d'œuvre et 24 milliards provenant d'autres sources internationales, la contribution de 15 milliards de dollars US du Fonds mondial rendrait possible la tâche collective de faire face à près de 90 pour cent des besoins mondiaux en ressources pour pouvoir lutter contre ces trois maladies, besoins estimés à 87 milliards de dollars US.

Si l'objectif du Fonds mondial se concrétise et que d'autres sources de financement sont au rendez-vous, les partenaires auraient en ligne de mire la certitude de pouvoir maîtriser ces épidémies à grande échelle pour en faire des endémies de faible intensité, de sorte qu'elles deviennent des problèmes de santé gérables, et non plus des urgences mondiales.

Grâce à ce niveau de financement global, il serait possible de traiter 17 millions de patients atteints de la forme classique ou multirésistante de la tuberculose, soit près de six millions de vies sauvées en trois ans. Cela permettrait en outre de prévenir des millions de nouveaux cas de paludisme et sauverait chaque année environ 196 000 vies de plus qu'avec les niveaux actuels de financement en empêchant une réapparition du paludisme.

Ces efforts collectifs auraient aussi pour conséquence de prévenir un million de nouvelles infections à VIH chaque année et donc d'économiser des milliards de dollars en prise en charge et en traitement à long terme. En associant toutes les sources de financement, il serait possible de mettre la thérapie antirétrovirale à portée de plus de 18 millions de personnes dans les pays touchés d'ici 2016, contre 8 millions en 2012.

De plus, le nouveau modèle de financement que le Fonds mondial vient de mettre en place peut garantir un impact plus marqué en encourageant des programmes ambitieux et en concentrant les interventions et le financement plus particulièrement sur certaines populations et zones desservies. Un plus grand nombre de programmes permettront d'obtenir un impact maximal tout en faisant progresser le respect des droits de l'Homme, car ils iront au devant des groupes très vulnérables, marginalisés et stigmatisés, comme les femmes et les jeunes filles, les professionnels du sexe, les consommateurs de drogues par injection, les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, les personnes incarcérées et les migrants.

Le nouveau modèle de financement vise également à aligner les investissements dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme sur les stratégies nationales de santé, tout en renforçant les systèmes de santé nationaux et en servant de plateforme pour promouvoir la santé individuelle, plutôt que de combattre des maladies spécifiques.

« Nous pouvons vaincre ces maladies en collaborant avec nos partenaires, a déclaré M. Dybul. Ensemble, nous savons ce qu'il faut faire et nous savons comment le faire. Néanmoins, nous devrons travailler collectivement pour y parvenir. »