Communiqués de presse

Le Fonds mondial et le Cameroun annoncent des nouveaux crédits pour le traitement du VIH

18 septembre 2013

YAOUNDÉ, Cameroun - Dans une annonce conjointe, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Cameroun ont tous deux indiqué accroître considérablement les crédits qu'ils allouent aux médicaments antirétroviraux, afin de faire face aux besoins en pleine croissance du pays en matière de traitement contre le VIH.

Le Fonds mondial a approuvé un accord de subvention de 20 millions de dollars US axé sur le traitement du VIH, tandis que le Cameroun a indiqué qu'il doublait presque le montant alloué à l'achat de médicaments antirétroviraux dans son budget annuel, le faisant passer de 11 à 20 millions de dollars US en 2014.

Ces nouvelles initiatives de financement conjointes, qui contribuent largement à garantir un traitement antirétroviral à plus de 122 000 personnes, ont été annoncées lors d'une conférence de presse organisée mardi soir à Yaoundé par le Ministre camerounais de la Santé, André Mama Fouda, et Lelio Marmora, qui dirige le département Afrique et Moyen-Orient du Fonds mondial.

« Les nouveaux crédits dégagés par le Fonds mondial et le Cameroun vont véritablement faire la différence, a déclaré M. Marmora. Nous saluons l'initiative ferme prise par le gouvernement pour aider à asseoir l'achat d'antirétroviraux et leur approvisionnement sur des bases solides. »

Le ministre Fouda a indiqué que le Cameroun était résolu à assumer, aux côtés du Fonds mondial, sa part du coût que suppose une forte augmentation du nombre de personnes vivant avec le VIH dans le pays qui bénéficient d'un traitement antirétroviral.

« Nous devons mobiliser toute notre énergie pour atteindre cet objectif, ce qui signifie que chacun d'entre nous à un rôle important à jouer », a déclaré M. Fouda.

La nouvelle communiquée aujourd'hui signifie que le financement extraordinaire de 10 millions de dollars US annoncée en août par le Président Biya pour aider à couvrir les besoins en antirétroviraux jusqu'en octobre 2014 sera désormais inscrit chaque année au budget national.

Le nombre de personnes vivant avec le VIH qui bénéficient d'un traitement antirétroviral a plus que doublé depuis 2009. Fin 2012, elles étaient 122 000, soit 42 pour cent des patients qui en auraient besoin. En moyenne en 2012, quelque 1 400 nouveaux patients ont entamé une thérapie antirétrovirale chaque mois.

MM. Marmora et Fouda ont précisé que le Fonds mondial et le Cameroun allaient en outre collaborer à une campagne nationale qui sera lancée en 2015 et aura pour objectif de distribuer jusqu'à 12 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide et de protéger chaque famille du pays contre les moustiques. Plus de 8 millions de moustiquaires distribuées en 2011 à l'occasion d'une campagne précédente approcheront de leur limite d'utilisation au moment du lancement de la campagne de 2015.

« Le Fonds mondial met tout en œuvre pour soutenir la campagne de distribution de moustiquaires et concentrera ses ressources et ses efforts sur l'achat de moustiquaires de longue durée, ce qui permettra au Cameroun de les distribuer sur l'ensemble de son territoire », a ajouté M. Marmora.

Le paludisme est la première cause de mortalité parmi les enfants de moins de cinq ans au Cameroun.

Le Fonds mondial et le Plan d'urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) garantissent également un financement d'urgence de 10 millions de dollars US pour que le pays puisse éviter toute rupture des stocks d'antirétroviraux jusqu'à la fin de 2013.

M. Fouda a déclaré que toute personne, indépendamment de son origine ethnique et de son appartenance religieuse, avait accès sans restriction aux soins de santé au Cameroun et que cela valait également pour les personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transgenres. « Lorsque quelqu'un a des problèmes de santé, nous traiterons la maladie, a-t-il déclaré. Le droit au traitement et aux soins de santé ne tolère aucune discrimination. »

M. Marmora a déclaré que le Fonds mondial condamnait toute forme de violence à l'encontre des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur séropositivité présumée, ajoutant que la discrimination et la pénalisation des personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transgenres (LGBT) sapaient les efforts déployés pour vaincre l'épidémie de VIH.

En juillet, le meurtre d'Éric Ohena Lembembe, journaliste camerounais de premier plan et militant de la cause LGBT, a entraîné une vague internationale de condamnations.