Communiqués de presse

Une subvention pour combattre la crise du paludisme en République centrafricaine

23 octobre 2013

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a signé un accord de subvention avec la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge afin de combattre le paludisme qui frappe la République centrafricaine, un pays en proie aux conflits et à l’instabilité.

D’un montant de 15 millions d’euros, cette subvention permettra de distribuer plus de 2,3 millions de moustiquaires dans tout le pays et d’atteindre ainsi 4,8 millions de personnes selon les estimations. Elle améliorera en outre l’accès au diagnostic et au traitement.

Les troubles que le pays a connus ces derniers temps ont causé des dommages dans de nombreux hôpitaux et centres médicaux, de sorte que des milliers de personnes ont été privées d’accès aux soins de santé. Craignant de nouvelles poussées de violences, de nombreux organismes humanitaires se sont retirés du pays, ce qui n’a fait qu’accroître la vulnérabilité de la population.

Selon Bekele Geleta, le Secrétaire général de la FICR : « Il ne fait aucun doute que la République centrafricaine est en pleine tourmente humanitaire. Du fait de l’instabilité et des violences qui viennent de secouer le pays, des millions de personnes se retrouvent exposées aux risques de malnutrition et sont vulnérables à des maladies qu’il est possible de prévenir, comme le paludisme. L’appui du Fonds mondial nous offre l’occasion importante de nous attaquer à ce risque qui prend de l’ampleur. Le paludisme reste en effet la principale cause de mortalité en République centrafricaine. Ce projet permettra d’éviter des milliers de décès et profitera à l’ensemble de la population en lui donnant les moyens de se protéger contre le paludisme. »

Le nombre de cas de paludisme dans le nord-ouest du pays a presque doublé l’année dernière, ce qui s’explique en partie par l’insécurité que font régner les groupes armés actifs dans la région. Entre mai et juillet 2013, le paludisme y a été la cause de 70 pour cent des décès pédiatriques selon une évaluation récente communiquée par une organisation non gouvernementale.

Le Gouvernement centrafricain, l’instance de coordination nationale et les partenaires techniques dans le pays, comme l’UNICEF, l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme et Médecins sans frontières (MSF), ont collaboré avec la FICR et le Fonds mondial pour veiller à ce qu’il soit possible de mettre en œuvre cette subvention.

« Cette collaboration avec la FICR en République centrafricaine marque une étape importante », a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial. « Les financements alloués ne viendront pas uniquement soutenir les efforts de prévention, de diagnostic et de traitement, puisqu’ils nous permettront également de recueillir plus d’informations sur la propagation du paludisme et, ainsi, d’alimenter la procédure de décisions du nouveau modèle de financement à son lancement en 2014. »

Et M. Geleta d’ajouter : « On peut légitiment s’inquiéter de constater que la population de République centrafricaine a bel et bien été abandonnée au moment où elle avait le plus besoin d’aide. Nous devons intervenir avant que cette crise du paludisme s’aggrave. »