Communiqués de presse

Les pays africains font de nouveaux investissements dans la santé

06 décembre 2013

GENÈVE – Plusieurs pays africains revoient à la hausse leurs investissements dans la santé, ce qui constitue une tendance majeure mettant en évidence les efforts déployés pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, sans oublier de nouvelles contributions en faveur du Fonds mondial.

Ainsi, le Nigeria a engagé un milliard de dollars US pour des investissements dans le traitement, la prise en charge et la prévention en faveur des personnes touchées par les maladies, dans le cadre de la campagne « Sauver un million de vies » lancée l’année dernière par le Président Goodluck Jonathan.

Lors du lancement de la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial à Washington, au début de cette semaine, le ministre nigérian des Finances et ministre coordonnateur de l’Économie, Ngozi Okonjo-Iweala, a annoncé une nouvelle promesse de 150 millions de dollars US destinés à des investissements dans la prévention et le traitement du VIH.

Selon un rapport de l’ONUSIDA, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont apporté cette année, et pour la première fois, plus de fonds pour la lutte contre le VIH qu’ils n’en ont reçu des donateurs extérieurs.

Le ministre Ngozi a de surcroît annoncé une contribution de 30 millions de dollars US en faveur du Fonds mondial.

Quatre autres pays africains ont, eux aussi, fait des promesses de dons pour le Fonds mondial. Le Kenya, le Zimbabwe et le Malawi ont ainsi promis respectivement deux millions, un million et 500 000 dollars US. De son côté, la Côte d’Ivoire a annoncé une contribution de 6,4 millions de dollars US sous la forme d’une remise de dette dans le cadre de l’initiative Debt2Health du Fonds mondial.

« Ces promesses marquent l’engagement des pays africains à lutter contre ces trois maladies non seulement au travers des financements nationaux et internationaux, mais également en contribuant directement à l’action du Fonds mondial », a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif. « Au travers de ces promesses, l’Afrique montre que les contributions ne sont pas le seul fait des pays à haut revenu. Aucune somme n’est insignifiante. Ce combat est l’affaire de tous. »

Plus tôt cette semaine, le Fonds mondial a annoncé que la réunion organisée pour lancer la reconstitution de ses ressources avait permis de recueillir 12 milliards de dollars US, soit une hausse de 30 pour cent par rapport aux 9,2 milliards de promesses de dons obtenues en 2010 pour la période 2011/2013.

Au Zimbabwe, les recettes d’une « taxe sida » ont considérablement augmenté depuis l’adoption du système à monnaies multiples en 2009, passant de 5,7 millions de dollars US en 2009 à 26,5 millions en 2012. Selon les projections, ces recettes devraient passer à 33 millions de dollars en 2013 et 47 millions en 2016. D’autres pays de la région envisagent de suivre le modèle zimbabwéen.

En 2010, la Côte d’Ivoire est devenue le premier pays africain à profiter de l’initiative Debt2Health, lancée par le Fonds mondial pour dégager des ressources nationales supplémentaires pour le financement de la santé au travers de remises de dettes. À ce jour, les accords conclus entre pays créditeurs et débiteurs ont permis d’annuler 163 millions d’euros de dettes (212,5 millions de dollars US).

Le Gouvernement kényan travaille en étroite collaboration avec l’ONUSIDA, le Fonds mondial et le PEPFAR en vue d’éliminer les nouvelles infections chez les enfants et de maintenir leurs mères en vie. Depuis 2009, le Kenya est parvenu à réduire les nouvelles infections chez les enfants de 44 pour cent.

En collaboration avec des partenaires, le ministère de la Santé du Malawi a développé une nouvelle stratégie de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant appelée « Option B+ ». Dans le cadre de ce programme, toute femme enceinte séropositive, indépendamment de la numération de ses cellules CD4, a été mise sous traitement antirétroviral à vie. Au moment où l’Option B+ a été lancée, au premier trimestre de 2011, 1 257 femmes avaient débuté leur traitement. Fin 2012, elles étaient 10 882.

Toutes ces avancées sont les pièces isolées d’une tendance qui se dégage à voir des investissements plus importants dans la santé, ce qui va de pair avec l’accélération de la croissance économique de nombreux pays de ce continent qui est aujourd’hui celui qui se développe le plus rapidement de la planète.