Communiqués de presse

Fonds mondial : supprimer les obstacles liés aux droits de l’homme

10 décembre 2013

LE CAP, Afrique du Sud – Commémorant la Journée internationale des droits de l’homme, le Fonds mondial a lancé un appel pour que soient levés tous les obstacles liés aux droits de l’homme dans le domaine de la santé. Il s’agit là d’un facteur primordial dans le combat mené pour venir à bout du sida, de la tuberculose et du paludisme.

Ce soixante-cinquième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme intervient aujourd’hui cinq jours à peine après le décès de Nelson Mandela, un dirigeant élevé au rang d’icône.

« Mandela a embrassé l’altérité et s’est fait la voix des oubliés », a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, depuis de la Conférence internationale sur le sida et les IST (ICASA) qui se tient au Cap, en Afrique du Sud. « Honorons sa mémoire et suivons l’exemple exceptionnel qu’il nous a donné. N’abandonnons personne sur le chemin. »

Résolu à protéger et à promouvoir les droits de l’homme, le Fonds mondial fait valoir que la discrimination et la pénalisation sont autant d’entraves à l’accession aux programmes de santé et qu’elles sapent les efforts déployés en vue de juguler le VIH, la tuberculose et le paludisme. Pour abattre ces maladies infectieuses, il faut aller au-devant des plus vulnérables : les femmes et les jeunes filles, les professionnels du sexe, les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les personnes transgenres, les prisonniers et les migrants.

« Mettre fin à l’exclusion sociale, à la discrimination et à l’inégalité entre les genres suppose qu’il faille accepter chaque individu dans la famille humaine », a déclaré M. Dybul. « C’est également la seule solution pour vaincre ces maladies. »

Le Fonds mondial encourage chaque gouvernement, chaque société humaine à admettre l’existence des populations-clés touchées et à en parler, ainsi que de l’égalité des genres et des droits de l’homme. Quiconque tente de nier ou de minimiser les facteurs qui concourent à la propagation de maladies infectieuses ne fait qu’aggraver les problèmes, tout comme ceux qui ont nié l’existence du sida voilà 20 ans ont, en réalité, contribué à la diffusion du VIH et non à son traitement.

Certains gouvernements continuent pourtant de nier ou de minimiser l’existence dans leur pays d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ou de personnes transgenres, ou encore de professionnels du sexe. Or, il n’existe aucun pays dans le monde où ces personnes ne vivent pas ; aucun pays où elles ne sont pas vulnérables au VIH, à la tuberculose et au paludisme. Passer leur existence sous silence aboutit presque immanquablement à nouvelle propagation de ces maladies.

De même, certains gouvernements n’admettent pas que des obstacles en matière de droits de l’homme entravent l’accès aux services de santé dans leur pays. Là encore, pourtant, aucun pays de la planète n’est totalement exempt de tels obstacles qui vont de l’exclusion sociale à la discrimination en passant par la pénalisation des populations-clés, les problèmes liés au maintien de l’ordre et les inégalités entre les genres. La situation est, certes, différente d’un pays à l’autre, mais la négation des difficultés et le fait de les passer sous silence s’avèrent toujours contreproductifs.

Ces remarques valent aussi pour l’égalité entre les genres. Ainsi, les femmes et les jeunes filles paient un tribut disproportionné au sida, à la tuberculose et au paludisme, mais de nombreux pays peinent encore à mettre véritablement des services de santé à leur disposition. Certains pays vont jusqu’à nier l’existence d’inégalité entre les genres. De son côté, le Fonds mondial encourage un débat franc et ouvert sur la violence fondée sur le genre et sur les questions de santé sexuelle et reproductive dès lors que cela semble judicieux.

La question des droits de l’homme touche à la sphère politique, mais également au domaine de la santé. De nouvelles données épidémiologiques révèlent que le VIH reflue dans des poches concentrées sans accès aux soins de santé et où les risques d’infection sont les plus grands. La tuberculose et le paludisme sont des maladies de la pauvreté et de l’inégalité, ce qui fait que les populations vulnérables, celles qui n’ont que peu ou pas accès aux services de base, sont aussi les plus touchées.

S’inscrivant dans la logique de la mission du Fonds mondial qui consiste à mieux intégrer les droits de l’homme au cycle des subventions, le nouveau modèle de financement entend permettre aux partenaires d’élargir le dialogue avec le pays et de travailler en étroite collaboration avec les communautés vulnérables et les organisations à assise communautaire, de manière à affirmer le rôle qui est le leur dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme.

Toutefois, le dialogue avec le pays n’a de sens que si les populations-clés touchées sont conviées au débat. Leur exclusion signerait l’échec des efforts de conception et d’organisation d’interventions efficaces dans le domaine de la santé. Des experts nationaux et régionaux des droits de l’homme peuvent aider à faire en sorte que les services de santé soient pensés de manière à véritablement atteindre les personnes les plus exposées aux risques et à répondre leurs besoins.

En cette Journée mondiale des droits de l’homme, nous ne devrions pas oublier que ce thème est une source de difficultés dans chacun des États membres de l’ONU et que nous avons intérêt à tout mettre en œuvre pour nous montrer à la hauteur de l’engagement pris en faveur de la Déclaration universelle des droits de l’homme.