Communiqués de presse

La Côte d’Ivoire va étendre le traitement contre le VIH

Le 18 décembre 2013

GENÈVE – La Côte d’Ivoire déploie des efforts de renforcement des services de lutte contre le VIH de manière à ce que, d’ici 2016, presque toutes les femmes séropositives puissent bénéficier d’un traitement pour prévenir la transmission du virus à leurs enfants à naître. Ces initiatives sont soutenues par deux subventions signées cette semaine avec le Fonds mondial pour un total de 77 millions d’euros.

La transmission du virus de la mère à l’enfant contribue largement à l’épidémie de VIH en Côte d’Ivoire, où des années de troubles civils ont aggravé la situation au point que le pays enregistre aujourd’hui, avec 3,7 pour cent de la population adulte, la plus haute prévalence du VIH dans toute l’Afrique de l’Ouest.

« Cette signature est la parfaite illustration de l’engagement du Fonds mondial et de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire, tant sur le plan financier qu’en matière de renforcement des capacités », a déclaré Raymonde Goudou Coffie, ministre de la Santé de Côte d’Ivoire, lors de la cérémonie de signature qui a eu lieu aujourd’hui au siège de l’Organisation mondiale de la Santé, à Genève. « Ces crédits serviront aux populations les plus vulnérables. »

L’ONUSIDA a joué un rôle constructif en travaillant avec le gouvernement ivoirien à la réorganisation de sa riposte au VIH et à la préparation des subventions. Ces efforts ont également permis de renforcer la coordination et la coopération avec le Fonds mondial.

« Nous pouvons véritablement faire la différence en Côte d’Ivoire en mettant en œuvre des méthodes efficaces », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Avec ces subventions, la Côte d’Ivoire pourra prendre des mesures décisives pour contrer le VIH et accroître considérablement le nombre de personnes bénéficiant d’un traitement et d’une prise en charge. »

Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial a ajouté : « Grâce à ces subventions, 90 pour cent des femmes enceintes séropositives au VIH bénéficieront de services prévention de la transmission de la mère à l’enfant d’ici septembre 2016. »

Ces deux subventions contribueront en outre à financer des activités de prévention parmi les personnes les plus vulnérables, à l’instar des professionnels du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des groupes qui enregistrent une prévalence plus de quatre fois supérieure à celle constatée dans la population adulte. D’autres activités viendront aussi en aide aux victimes de violences motivées par des questions de genre et permettront de distribuer des préservatifs.

En Côte d’Ivoire, le Fonds mondial collabore étroitement avec le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), qui finance actuellement 80 pour cent de la riposte au VIH dans ce pays.

Dans le cadre de la planification conjointe de leurs activités, le Fonds mondial et le PEPFAR se sont concentrés sur un renforcement de la qualité des services, qui passe notamment par une meilleure observance du traitement antirétroviral et par une garantie que les interventions à assise communautaire ciblent bien les zones à forte prévalence.

Mme Coffie, au nom du ministère de la Santé et de la Lutte contre le sida, et M. Dybul ont signé mercredi une subvention de 63 millions d’euros. M. Sidibé a été invité à la signer en qualité de témoin.

Une autre subvention, d’un montant de 13,8 millions d’euros, a également été signée à Abidjan lundi avec AIDS Alliance Côte d’Ivoire.

Par ces subventions, le Fonds mondial augmente sa contribution financière aux traitements antirétroviraux en Côte d’Ivoire, dont il couvrira désormais 45 pour cent des besoins nationaux, contre 30 pour cent auparavant. L’objectif poursuivi est de franchir la barre des 160 000 personnes vivant avec le VIH mises sous traitement d’ici septembre 2016, sachant qu’elles n’étaient que 109 243 en juin 2013.

Selon l’ONUSIDA, un accroissement rapide du financement des programmes de lutte contre le VIH et le sida depuis 2005 a contribué à faire chuter de 51 pour cent le nombre de décès liés à la maladie entre 2005 et 2011. Si la tendance actuelle se maintient, la Côte d’Ivoire a toutes les chances d’arriver à ce que le sida ne puisse plus revendiquer le moindre décès sur son sol.