Communiqués de presse

Le Rwanda fait œuvre de pionnier pour un nouveau mécanisme de financement

10 février 2014

KIGALI (Rwanda) – En matière de financement de la santé, le Gouvernement rwandais et le Fonds mondial s’engagent sur une voie novatrice qui devrait fortement contribuer à améliorer l’efficacité de la lutte contre le VIH dans le pays et, au final, obtenir un impact plus marqué.

Un nouvel accord de subvention signé aujourd’hui servira à appliquer le plan stratégique national du Rwanda pour la lutte contre le VIH (2013/2018) en revoyant nettement à la baisse les contraintes liée au suivi stratégique. Le Rwanda et le Fonds mondial ont conçu cette nouvelle démarche pour qu’elle soit alignée sur les systèmes nationaux et la stratégie en place dans le pays, qu’elle établisse un lien direct entre les décaissements futurs et les indicateurs de résultat et d’impact, et qu’elle allège la charge administrative et les coûts, le tout dans un cadre d’harmonisation et d’obligation mutuelle de rendre des comptes.

Cette façon de procéder est une première pour le Fonds mondial et le Rwanda a choisi de faire œuvre de pionnier pour ce modèle novateur, un choix qui s’explique par un passé jalonné de succès en matière de gestion des programmes de santé et des questions financières.

Le cas du Rwanda constitue une réussite toute particulière dans le domaine de la santé internationale, puisque le pays est parvenu à mettre en place un système de soins de santé en coordonnant les partenaires de développement autour d’un plan national unique, de manière à ce que tous les citoyens puissent bénéficier de soins de qualité. Le Rwanda a gagné un terrain considérable contre le VIH et le sida et est déjà parvenu à réduire de plus de 50 pour cent le taux d’incidence du VIH parmi la population adulte depuis l’an 2000. Si la tendance actuelle devait se confirmer, le pays irait bien au-delà de la cible fixée dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement. Comme l’a indiqué le Président de la République, Monsieur Paul Kagame : « Les objectifs du Millénaire pour le développement sont un jalon et non une fin en soi. »

Dans le cadre de l’accord signé aujourd’hui, le Rwanda et le Fonds mondial sont convenus que les futurs décaissements seront directement liés à la concrétisation des indicateurs-clés de résultat et d’impact. Ce nouveau système axé sur les résultats et néanmoins souple met l’accent sur une obligation mutuelle de rendre des comptes et sur une plus grande appropriation de la riposte nationale par le pays.

« Il s’agit d’une excellente démarche », a déclaré la ministre de la Santé du Rwanda, Madame Agnes Binagwaho, ajoutant qu’elle était le fruit de la bonne gestion, par le pays, des crédits de subvention et du partenariat qui l’unit au Fonds mondial. « Nous sommes persuadés de pouvoir maintenir l’accès universel au traitement et à la prise en charge et réduire de deux-tiers le nombre de nouvelles infections et de moitié celui des décès liés au sida au cours des cinq prochaines années. »

Cet accord, qui prévoit des crédits à hauteur de 204 millions de dollars US, offre une plus grande souplesse pour la dépense des fonds alloués et permet de réinvestir les économies au profit de la riposte nationale. Les fonds de cette subvention s’inscriront dans un cadre d’investissement conjoint, aux côté de l’aide financière apportée par le Gouvernement du Rwanda et d’autres partenaires de développement.

En vertu de cet accord, le Rwanda continuera de surveiller le bon fonctionnement de l’accès universel aux soins du VIH et à la prise en charge des personnes vivant avec la maladie, ainsi que la réduction du nombre de nouvelles infections pour les populations-clés touchées. Le Fonds mondial vérifiera les résultats en coopération avec le Rwanda.

« L’idée qui sous-tend cette démarche consiste à donner aux pays qui ont de bons résultats – comme le Rwanda – des outils pour leur permettre d’investir davantage en faveur d’un impact plus marqué », a déclaré Madame Nafsiah Mboi, la Présidente du Conseil d’administration du Fonds mondial. « Grâce à un programme exceptionnel de lutte contre le VIH, à un plan stratégique national solide contre le VIH et le sida et à des systèmes financiers et de contrôle efficaces, le pays a prouvé que c’était possible. Nous sommes fiers d’être à ses côtés et nous sommes admiratifs face aux résultats obtenus. »

Le Fonds mondial cherchera à étendre cette démarche à d’autres pays et y réfléchit également pour les subventions de lutte contre la tuberculose et le paludisme.