Communiqués de presse

Les questions de genre au cœur d’une réunion régionale

Le 19 juin 2014

PHNOM PENH, Cambodge – Les questions de genre et de droits de l'homme ont été au cœur des préoccupations d'un atelier régional que les partenaires de la santé internationale d'Asie du Sud-Est ont organisé cette semaine.

Cette rencontre de trois jours s'est tenue au Cambodge et a donné lieu à des débats animés et approfondis auxquels ont pris part des intervenants issus de la société civile, des autorités publiques et des organismes techniques. Ils ont insisté sur le fait que le nouveau modèle de financement, dont la mise en œuvre intégrale se poursuit cette année, se doit de prendre en considération les questions de genre et de droits de l'homme si l'on veut qu'il soit efficace. Au final, cela signifie que nous irons au-devant d'un plus grand nombre de personnes touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme et que nous obtiendrons un impact plus marqué sur le chemin d'une victoire contre ces épidémies.

« Pourquoi les questions de genre sont-elles importantes ? », demandait Hara Zacharoula, qui milite depuis longtemps en Asie du Sud-Est en faveur de la santé publique et parlait au nom du Partenariat Halte à la tuberculose. « Et bien, parce qu'il n'existe aucune solution qui soit valable pour tous. »

Cet atelier a pu compter sur la présence de plus de 280 participants représentant 14 pays de la région. Il visait à expliquer certains aspects du nouveau modèle de financement, à discuter des solution pour mener efficacement à bien le dialogue au niveau du pays, à insister sur l'importance que revêt la collecte de données précises et à tirer profit de l'assistance technique.

Plusieurs participants ont fait valoir qu'à certains endroits, la situation au regard d'une maladie peut subir l'influence des normes de genre, aussi bien pour les filles que pour les garçons, pour les femmes que pour les hommes. Un large consensus s'est dégagé pour dire que chaque pays connaît des inégalités en matière de genre et qu'il convient de les reconnaître et d'en tenir compte dans les interventions de santé si l'on veut que celles-ci soient efficaces.

Emilie Pradachit, chargée des droits de l'homme et du plaidoyer au bureau de Bangkok du Programme des Nations Unies pour le développement, a précisé que les droits de l'homme avaient une importance capitale pour la santé publique et qu'il fallait examiner cette question au cours du dialogue au niveau du pays et de l'élaboration des programmes.

« Que faites-vous au sujet des obstacles juridiques ? », a demandé Mme Pradachit. « Comment tenez-vous les décideurs politiques informés des questions véritablement importantes ? Ce sont là des questions auxquelles il nous faut sans cesse chercher des réponses. »

Certains des participants à la réunion sont en train d'élaborer leur note conceptuelle pour demander l'appui du Fonds mondial en faveur de programmes destinés à la prévention, au traitement et à la prise en charge du VIH, de la tuberculose et du paludisme. Les représentants de la société civile ont rappelé à plusieurs reprises que la lutte contre la discrimination et le rejet social est essentielle pour vaincre ces maladies.

D'aucuns ont également évoqué à quel point il peut parfois s'avérer difficile de faire en sorte que des représentants des personnes les plus touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme puissent participer au dialogue au niveau du pays. Les participants s'accordaient en outre à dire qu'il est important de soutenir des ripostes à assise communautaire.

Motoko Seko, conseillère pour les questions de genre au Fonds mondial, a fait une présentation sur ce thème où elle montrait que seuls trois pour cent des personnes siégeant dans les instances de coordination nationale des pays qui mettent œuvre des subventions du Fonds mondial sont des femmes représentant les communautés touchées par ces trois maladies.

La coordonnatrice des femmes d'Asia Pacific Plus, Nukshinaro Ao, s'est alors exclamée : « Je ne comprenais pas pourquoi il était si difficile d'inscrire les questions de genre dans les stratégies au niveau des pays pour le nouveau modèle de financement. Il est, en effet, censé être ouvert à tous, et beaucoup d'entre nous s'interrogeaient : "Pourquoi est-ce si difficile de tenir compte du genre ?" Je n'ai fini par en comprendre la raison qu'en voyant la présentation de Motoko. »