Communiqués de presse

Économiser 100 millions de dollars US avec un nouveau cadre pour les antipaludéens

24 juin 2014

GENÈVE – Donnant suite à une vaste initiative qui bouleverse en profondeur les modalités d’achat de médicaments antipaludiques, le Fonds mondial conclut en ce moment de nouveaux accords-cadres avec les fournisseurs de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA). Ce faisant, il entend en améliorer la fourniture et obtenir un impact plus marqué, tant sur le plan économique qu’en termes de vies épargnées.

En étroite collaboration avec le Département britannique pour le développement international, les partenaires ont trouvé une solution pour utiliser de façon optimale le financement de transition destiné à un mécanisme de subventionnement du secteur privé pour les CTA. Au final, les économies réalisées grâce à ce dispositif devraient dépasser les 100 millions de dollars US sur deux ans au travers de réductions des prix. L’Organisation mondiale de la Santé, l’Initiative du Président des États-Unis pour lutter contre le paludisme, l’UNICEF, UNITAID et l’Initiative Clinton pour l’accès à la santé ont tous décidé d’unir leurs efforts en ce sens.

L’accord prévoit des contrats-cadres de deux ans conclus avec neuf fournisseurs qui se voient attribuer des volumes de CTA et s’engagent à les fournir. Ce cadre n’aura pas que des avantages financiers, puisqu’il permettra également de mieux prévoir la demande future et d’améliorer les résultats en matière de livraison et la pérennité du marché, tout en encourageant la production locale.

« En adoptant une démarche plus intelligente pour l’achat de gros volumes de médicaments, il est possible de sauver davantage de vies », a indiqué Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial. « C’est un exemple parfait d’utilisation optimale des moyens à disposition et de renforcement de l’impact. »

Guidé par son directeur des achats, Christopher Game, le Fonds mondial met en place une démarche plus volontariste en ce qui concerne les outils d’approvisionnement et d’achat dans le domaine de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Chaque étape est conçue en association avec les partenaires, de telle sorte que les améliorations et les économies qui en résultent profitent largement à l’action menée pour la santé internationale.

Globalement, des contrats à long terme et un important pouvoir d’achat ont des effets positifs sur la visibilité, la production, la planification des capacités et une tarification concurrentielle. Ces modalités d’achats viendront, à leur tour, renforcer l’efficacité du mécanisme de subventionnement du secteur privé – auparavant connu sous l’appellation de Fonds pour des médicaments antipaludéens à des prix abordables – qui fournit des médicaments de qualité à prix réduit pour les personnes souffrant du paludisme dans les pays à faible revenu, et ce, au travers du secteur privé.

Au moment d’élaborer cette initiative, l’équipe du Fonds mondial chargée des achats a pris le temps de bien comprendre la fabrication et la composition des CTA. En étroite collaboration avec les partenaires, elle a conçu une stratégie qui permet à toutes les organisations de riposter plus efficacement au paludisme.

« Cette stratégie d’achat des CTA corrige les principaux défauts des démarches antérieures, notamment en matière d’instabilité des prix, de capacité de livraison et de viabilité des marchés », a déclaré M. Game. « En nouant des relations à longue échéance avec les fournisseurs et en proposant une approche intégrée du marché, nous pouvons investir de façon plus stratégique, maximiser la position commerciale du Fonds mondial et améliorer le rapport coût/efficacité. »

La combinaison thérapeutique à base d’artémisinine est la pierre angulaire du traitement antipaludique. Son développement dans les pays d’endémie palustre a été essentiel ces derniers temps pour parvenir à réduire la charge de morbidité mondiale du paludisme, avec notamment une chute de 49 pour cent des taux de mortalité en Afrique depuis l’an 2000.

Chaque année, on recense environ 200 millions de cas de paludisme, dont 80 pour cent en Afrique subsaharienne. Transmise par les piqûres de moustique, cette maladie, que l’on peut prévenir et soigner, entraîne 660 000 décès chaque année, pour la plupart parmi les enfants de moins de 5 ans. Dans les pays où le paludisme est présent, l’espérance de vie moyenne est parfois d’à peine trente ans.