Communiqués de presse

Il faut une impulsion majeure en faveur du financement national pour la santé

23 septembre 2014

NEW YORK – Le président kényan Uhuru Kenyatta a lancé vibrant un appel aux pays à revenu faible et intermédiaire à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies ce lundi soir, afin que ceux-ci augmentent significativement leurs investissements dans la santé de leur propre pays.

M. Kenyatta, qui présidait un événement intitulé « Financement national pour la santé : investir pour sauver », a jeté les bases d’un partenariat solide en faveur d’investissements accrus dans la santé, rassemblant les dirigeants de plusieurs pays africains, de l’Union africaine, de la Fondation des Nations Unies et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn et la ministre rwandaise de la santé Agnès Binagwaho se sont joints au président kényan et à d’autres dirigeants africains pour participer à cet événement, signe que tous entendent maintenir leurs engagements dans la lutte contre les maladies les plus menaçantes au niveau mondial.

Les pays mettant en œuvre des programmes de santé financés par des bailleurs de fonds internationaux jouent un plus grand rôle dans le financement de la santé, ce qui a eu un impact considérable sur la santé mondiale. L’an dernier, lors de la conférence de reconstitution des fonds du Fonds mondial, qui mobilise les ressources consacrées à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, plusieurs pays africains se sont engagés de façon significative à augmenter leurs investissements dans la riposte aux maladies et le renforcement des systèmes de santé de leur pays.

Au cours des prochaines années, ces pays devraient assumer un rôle directeur, non seulement en appelant la communauté internationale à augmenter ses dépenses dans la lutte contre les maladies, mais également en investissant davantage de leurs propres ressources financières en vue de sauver des vies dans leur pays. La réunion d’hier, sous l’auspice du Kenya, témoigne de l’accélération des efforts menés dans ce sens.

Le président Kenyatta a invité les pays africains à explorer les manières de mobiliser les ressources locales en faveur de la santé, de renforcer leurs systèmes de santé et faciliter la mise en place d’ interventions durables dans la lutte lutte contre les maladies. « Nous nous sommes appuyés sur l’aide extérieure pour les services de santé, mais nous devons mobiliser les ressources nationales pour trouver notre propre solution plutôt que de passer d’une crise à l’autre », a déclaré M. Kenyatta.

L’allocution du président a été suivie d’une table ronde qui a mis en avant la nécessité de consacrer davantage de ressources locales à la santé dans le double but de sauver des vies et de renforcer les économies.

Selon un rapport publié l’an dernier par l’Union africaine et l’ONUSIDA, les budgets de santé des États membres de l’Union africaine ont augmenté de 9 à 11 pour cent des dépenses publiques entre 2001 et 2011. Six États membres de l’Union africaine, à savoir le Libéria, Madagascar, le Malawi, le Rwanda, le Togo et la Zambie, ont atteint la cible fixée en 2001 à Abuja visant à consacrer 15 pour cent des dépenses publiques à la santé.

Le président Kenyatta a affirmé que le Kenya travaille actuellement dans cette direction afin de réaliser cet objectif. Mettant en avant le fait que la croissance économique de l’Afrique ne sera bénéfique que si des investissements adaptés sont dédiés à la santé, il a invité les pays africains à investir dans leurs propres solutions pour garantir la santé de leur population.

La réunion, marquée par un esprit de responsabilité partagée et de solidarité internationale, s’est axée sur la nécessité de mettre en commun les ressources locales et mondiales afin de réunir les moyens substantiels qui permettront de venir à bout des maladies infectieuses les plus meurtrières du monde, le VIH, la tuberculose et le paludisme. La réunion a également étudié ce que les pays à revenu faible et intermédiaire pouvaient faire pour accélérer les investissements diversifiés et innovants dans la santé.

Lawrence H. Summers, professeur et président émérite à l’Université Harvard, qui préside actuellement la Commission sur l’investissement dans la santé du Lancet (GlobalHealth2035.org), a également pris la parole lors de cet événement. Il a avancé que nous disposons actuellement des technologies et des moyens financiers nécessaires pour combler le fossé sanitaire entre les nations les plus pauvres et les plus riches, afin de parvenir à ce qu’il appelle « une grande convergence » dans le domaine de la santé.

« La grande convergence réduirait de manière radicale la mortalité maternelle, infantile et liée aux maladies infectieuses d’ici une génération, et éviterait 10 millions de décès en 2035 », a déclaré M. Summers. « Les pouvoirs publics des pays à revenu faible et intermédiaire doivent investir dans la santé. À peine un pour cent de leur croissance économique au cours des deux prochaines décennies suffirait à financer la grande convergence. La communauté internationale doit soutenir les pays les plus pauvres et rester le fer de lance de la recherche de nouvelles technologies. »

M. Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial et Mme Tumusiime Peace, commissaire de l’Union africaine chargée de l’économie rurale et de l’agriculture ont également participé à cette table ronde.