Communiqués de presse

Le Fonds mondial appuie le plan visant à mettre fin au sida d’ici à 2030

01 décembre 2014

GENÈVE – À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a marqué aujourd’hui son soutien sans réserve à une nouvelle feuille de route élaborée par l’ONUSIDA et intitulée « Accélérer : mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 ». Selon l’ONUSIDA, le rythme de la riposte au VIH dans les cinq prochaines années sera déterminant pour enrayer l’épidémie.

« Il faudra que les pays utilisent les outils puissants dont nous disposons, assument leurs responsabilités mutuelles en matière de résultats et veillent à ce que personne ne soit laissé pour compte », peut-on lire dans ce rapport. Pour mettre plus rapidement un terme à l’épidémie, il faut une démarche intelligente et agressive, qui associe les interventions biomédicales, comportementales et structurelles.

Un renforcement rapide du dépistage du VIH, de la prévention et du traitement, ainsi que l’élimination du rejet social et de la discrimination sont autant d’éléments essentiels à toute solution. Donnant des repères clairs pour mesurer l’accélération, la feuille de route aspire à ce que 90 pour cent des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, à ce que 90 pour cent des personnes qui connaissent leur statut soient traitées et à ce que 90 pour cent des personnes traitées contre le VIH ne présentent plus aucune charge virale d’ici à 2020.

Appelé « 90-90-90 », ce plan devrait se renforcer à « 95-95-95 » à l’horizon 2030. De tels indicateurs, associés à un refus total de toute discrimination, peuvent abaisser le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires, les faisant passer de 2,1 millions en 2010 à quelque 200 000 en 2030. Cela réduirait à tel point l’importance de l’épidémie qu’elle n’en constituerait plus une menace planétaire.

Le rapport illustre également les différences manifestes qui existent entre une accélération de l’éradication de l’épidémie et son rythme actuel, où les progrès constants ne vont pas assez vite. Ainsi, il est indispensable d’ouvrir les services au plus grand nombre, pour que les personnes les plus exposées au virus ne soient pas laissées pour compte. Parmi les autres mesures citées figurent en outre un renforcement de l’accès aux outils de prévention biomédicale, comme la circoncision masculine médicale, la prophylaxie antirétrovirale avant exposition et le renforcement des systèmes de santé.

Pour mettre fin à l’épidémie, le rapport précise aussi que l’attention devrait se porter avant tout sur les 30 pays qui représentent 89 pour cent de l’ensemble des nouvelles infections. Dans ces pays, il est tout particulièrement important de promouvoir une bonne utilisation des préservatifs, de faire passer un message encourageant à réduire les comportements sexuels à risque et de soutenir les jeunes filles et les femmes.

Il ne sera possible d’accélérer la fin du VIH que si des moyens supplémentaires sont mobilisés pour la feuille de route. Ainsi, pour atteindre les objectifs fixés pour 2020, le rapport estime les besoins à 35 milliards de dollars US au minimum sous forme d’investissements dans les pays à faible revenu et dans ceux à revenu intermédiaire des tranches inférieure et supérieure.

Pour mobiliser ces ressources, le rapport en appelle à un renouvellement des engagements et à des solutions novatrices de financement. Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire devront revoir à la hausse leurs investissements nationaux dans la lutte contre le VIH. Il demande également aux pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure de prendre des mesures immédiates pour passer à un autofinancement de la riposte. Enfin, il sollicite les pays à haut revenu afin qu’ils apportent aussi leur contribution. Toutefois, l’investissement doit, d’abord et avant tout, être stratégique et répondre aux priorités.

Le Fonds mondial – l’un des principaux mécanismes de financement de la riposte au VIH – a commencé cette année à mettre en œuvre un nouveau modèle de financement conçu pour investir davantage dans les pays où il est possible d’avoir l’impact le plus marqué, en insistant sur ceux ayant les plus faibles revenus et la plus forte charge de morbidité.

Le Fonds mondial est un partenariat du 21e siècle visant à mettre plus rapidement un terme aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme. L’ONUSIDA est, à ce titre, l’un des principaux partenaires techniques. Ensemble, les deux organisations collaborent de bien des façons et travaillent avec les autorités publiques, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux du monde entier.

La voie que trace le rapport pour venir à bout du VIH est une priorité pour le partenariat que constitue le Fonds mondial, qui en soutient sans réserve le message, à savoir le nombre spectaculaire de vie sauvées et les avantages économiques susceptibles d’en découler à l’échelle mondiale. Le Fonds mondial en perçoit également le caractère urgent, ainsi que la mise en garde en filigrane : si la riposte n’évolue pas rapidement, l’épidémie de sida continuera de prendre de l’ampleur et prélèvera un lourd tribut humain et financier.