Communiqués de presse

Trouver, soigner et guérir toutes les personnes souffrant de tuberculose

24 mars 2015

CANGE, Haïti – À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le partenariat du Fonds mondial lance un appel pour trouver, soigner et guérir toutes les personnes souffrant de tuberculose et pour accélérer les progrès accomplis ces derniers temps vers une élimination de cette maladie dont on peut parfaitement guérir mais qui continue néanmoins de tuer 1,5 million de personnes par an.

Chaque année, ce sont au minimum 3 millions de personnes infectées par la tuberculose qui passent à travers les mailles du diagnostic et ne bénéficient pas d’un traitement efficace. Or, parmi elles, on retrouve les plus vulnérables de la société.

Plus inquiétant encore, certains signent montrent que la tuberculose pourrait gagner en gravité si l’on ne s’attaque pas aux souches de la maladie qui voient le jour et résistent aux médicaments. Dans un nouveau rapport sur l’épidémie mondiale de tuberculose, le Groupe parlementaire multipartite britannique estime que la tuberculose multirésistante pourrait coûter la vie à 75 millions de personnes au cours de 35 prochaines années si la tendance actuelle se maintenait.

Selon Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, les efforts déployés ces dernières années à l’échelle planétaire ont permis de limiter la propagation de la tuberculose grâce à des diagnostics et des traitements plus efficaces. Il n’en demeure pas moins que les progrès sont bien trop lents. M. Dybul en appelle à une accélération des avancées en recentrant les efforts sur les plus vulnérables, là où il est possible d’obtenir l’impact le plus marqué possible.

« Nous devons être là où l’infection se propage et aller au-devant des personnes qui sont actuellement laissées pour compte », a indiqué M. Dybul lors de la visite d’un centre antituberculeux du village de Cange, à Haïti.

Parmi les trois millions de personnes qui restent hors de portée des efforts de lutte, certaines sont les plus vulnérables à la maladie. Il s’agit notamment des plus démunis, des personnes vivant avec le VIH, des femmes et des enfants, des migrants, des prisonniers, des réfugiés, des travailleurs du secteur minier, des personnes âgées, des minorités ethniques, des populations autochtones et des consommateurs de drogue.

De l’avis du Partenariat Halte à la tuberculose, la lenteur des progrès est tout bonnement inacceptable, le taux d’incidence n’ayant reculé que d’environ 1,5 pour cent par an entre 2000 et 2013. À l’échelle internationale, les taux de mortalité liés à la tuberculose ont chuté de 45 pour cent selon les estimations entre 1990 et 2013.

En 2013, on estimait que 480 000 personnes avaient développé une forme de la maladie résistante aux médicaments, une forme extrême de résistance étant même signalée dans une centaine de pays. La prise en compte de la tuberculose pharmacorésistante évolue lentement. Ainsi, l’OMS indique que trois cas de tuberculose pharmacorésistante sur quatre ne sont pas diagnostiqués et que seuls 97 000 patients ont entamé un traitement contre cette forme de la maladie l’année dernière.

Malgré une nette hausse des financements alloués à la prévention, au diagnostic et au traitement de la tuberculose depuis 2002, l’OMS évoque un déficit annuel de l’ordre de deux milliards de dollars US qu’il convient de combler si l’on veut riposter pleinement à l’épidémie mondiale.

Partout dans le monde, de nombreux pays consolident leurs plans stratégiques de lutte contre la tuberculose et fixent de nouveaux objectifs pour réduire le nombre de cas et de décès liés à la maladie, mieux utiliser les ressources nationales et combler les déficits de financement.