Communiqués de presse

Une subvention pour combattre la tuberculose dans le secteur minier d’Afrique australe

05 février 2016

PRETORIA — Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et une instance régionale de coordination représentant un groupe de 10 pays d’Afrique australe ont signé aujourd’hui un accord de subvention qui fera date destiné à mettre en place des modèles novateurs visant à réduire l’incidence élevée de la tuberculose dans le secteur minier.

Cette subvention soutiendra des interventions susceptibles de changer la donne en Afrique du Sud, au Botswana, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, au Swaziland, en Tanzanie, en Zambia et au Zimbabwe. Le Groupe de la Banque mondiale fait office de secrétariat pour l’instance de coordination régionale, tandis que le Wits Health Consortium est le récipiendaire principal de la subvention.

« Les taux d’infection tuberculeuse des travailleurs des mines d’or d’Afrique australe comptent parmi les plus élevés de la planète et nous sommes résolus à investir massivement pour les faire baisser autant que possible », a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial. « Pour en finir avec l’épidémie de tuberculose, nous devons être efficaces ici. »

La tuberculose constitue un problème majeur dans l’industrie minière d’Afrique australe. Ainsi, on estime que rien que pour l’Afrique du Sud, le taux d’infection parmi la main-d’œuvre des mines d’or représente 2 500 à 3 000 cas pour 100 000 personnes. Cette incidence est 10 fois supérieure au seuil fixé par l’OMS pour en faire une urgence sanitaire et est 2,5 à 3 fois supérieure à ce que l’on trouve au sein de la population générale. Parmi les facteurs qui concourent à cette incidence élevée de la tuberculose chez les mineurs, on retrouve une exposition prolongée à la poussière de silice, de piètres conditions de vie, une forte prévalence du VIH, la pauvreté et une mauvaise coordination des soins entre les pays.

Cette subvention est en lien direct avec le double objectif du Groupe de la Banque mondial d’éradiquer la pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée d’ici 2030. Elle s’inscrit également dans la logique de sa stratégie mondiale pour la santé, la nutrition et la population, qui a vocation à aider les pays à élargir l’accès à des soins de santé de qualité et abordables, à protéger les personnes pour qu’elles ne sombrent pas dans la pauvreté ou que celle-ci ne soit pas aggravée du fait de la maladie, et à promouvoir des investissements dans tous les secteurs qui forment les fondements de sociétés saines.

« La tuberculose n’est pas uniquement une maladie de la pauvreté ; elle est également une source de pauvreté et une menace pour la sécurité sanitaire internationale. Notre but en Afrique australe est, dès lors, d’atteindre notre double objectif en recentrant notre attention sur les causes de la tuberculose dans le secteur minier. Dr Patrick Osewe, Directeur international, Sociétés saines, Banque mondiale.

L’initiative de lutte contre la tuberculose dans le secteur minier d’Afrique australe représente un effort multipartite novateur qui fait intervenir des représentants des dix instances de coordination nationales, des Ministères de la Santé, des Ressources minérales et du Travail, des compagnies minières, des associations de mineurs et d’anciens mineurs, des syndicats, des organismes de développement, de la société civile et des établissements de recherche. Cette subvention marque le point d’orgue des efforts entamés en janvier de l’année dernière, lorsque les dix pays ont soumis une proposition commune au Fonds mondial.

« Pendant plus d’un siècle, nous avons fait face à un problème qui semblait insoluble. Grâce à cette subvention, nous comptons bien changer radicalement notre façon d’aborder la tuberculose dans le secteur minier et fixer de nouvelles normes susceptibles de faire des émules », a déclaré Donald Tobaiwa, le président de l’instance de coordination régionale.