Communiqués de presse

Le Fonds mondial salue les recommandations de l’OMS relatives à un traitement plus court contre la tuberculose multirésistante

12 mai 2016

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme salue les nouvelles recommandations publiées par l’OMS visant à encourager un schéma thérapeutique plus court et un test de diagnostic rapide pour la tuberculose multirésistante, ce qui pourrait sauver des vies en accélérant la détection et en améliorant les résultats obtenus.

L’OMS recommande un schéma thérapeutique normalisé plus court contre la tuberculose multirésistante qui, avec une durée de 9 à 12 mois, est en mesure de réduire de moitié la longueur du traitement pour de nombreux patients, adultes et enfants. Avec les schémas thérapeutiques classiques, qui durent de 18 à 24 mois, on obtient de faibles taux de guérison – à peine 50 pour cent en moyenne à l’échelle mondiale.

Le schéma thérapeutique plus court, qui coûte moins de 1000 dollars US par patient, soit la moitié du coût de l’actuel traitement classique, devrait profiter à la plupart des patients atteints de cette forme de la maladie dans bien des pays. L’OMS estime en effet que l’on peut s’attendre à ce qu’il améliore les résultats et fasse potentiellement baisser le nombre des décès en améliorant l’observance et en réduisant le nombre de patients perdus de vue.

Si les taux de guérisons restent bas avec les schémas thérapeutiques classiques, c’est en grande partie parce que les patients éprouvent beaucoup de difficultés à prendre longtemps les médicaments de seconde intention, qui peuvent être relativement toxiques. Il en résulte souvent un abandon de ces traitements.

Le schéma thérapeutique plus court est recommandé pour les patients atteints de tuberculose multirésistante sans complications ou pour ceux dont l’affection n’est pas résistante aux médicaments les plus importants utilisés pour traiter cette forme de la maladie (fluoroquinolones et médicaments injectables), appelés «médicaments de seconde intention». Il est également recommandé pour ceux qui n’ont pas encore été traités avec ces médicaments de seconde intention. Du reste, les personnes vivant avec le VIH et les enfants sont encouragés à avoir recours à ce nouveau schéma thérapeutique.

Le nouveau test de diagnostic, appelé MTBDRsl, consiste en un examen moléculaire qui donne une réponse en à peine 24 à 48 heures, un progrès gigantesque si on le compare aux trois mois – voire davantage – qu’il faut actuellement pour obtenir les mêmes résultats. Le temps ainsi gagné permettra d’administrer rapidement aux patients atteints de tuberculose multirésistante les schémas thérapeutiques de seconde intention qui leur conviennent, ce qui donnera de meilleurs résultats.

« Des diagnostics et un traitement plus efficaces sont des outils essentiels pour en finir avec l’épidémie de tuberculose, a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial. Nous devons placer l’être humain au centre de notre riposte et focaliser nos efforts sur les plus vulnérables. »

La tuberculose multirésistante constitue une grave crise pour la santé publique et une menace sanitaire d’ampleur mondiale. Selon les estimations, 480 000 personnes ont développé une tuberculose multirésistante en 2014 et 190 000 personnes en sont mortes.

Le Fonds mondial apporte plus des trois quarts de l’ensemble des financements internationaux alloués à la tuberculose en se concentrant sur les pays les plus concernés et ayant la plus forte proportion de populations touchées.