Le 16 septembre 2016
GENÈVE - Les pays africains ont renforcé leurs investissements dans le Fonds mondial, tandis que les partenaires de la santé internationale cherchent à mobiliser toutes les sources de financement pour en finir avec les épidémies de sida, de tuberculose et de paludisme, et mettre en place des systèmes résistants et pérennes pour la santé.
L'Afrique du Sud, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Kenya, la Namibie, le Nigeria, le Sénégal, le Togo et Zimbabwe ont chacun apporté une contribution à la cinquième reconstitution des ressources du Fonds mondial que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a accueillie à Montréal, les 16 et 17 septembre. Globalement, la conférence a reçu des promesses de dons d'une valeur de plus de 12,9 milliards de dollars de la part de partenaires du monde entier.
Les promesses faites par les pays africains au Fonds mondial s'inscrivent dans la logique d'une hausse nettement plus importante des investissements nationaux qu'ils réalisent dans la santé - soit 10,9 milliards de dollars US engagés pour la période 2015/2017.
Les promesses de dons en faveur du Fonds mondial témoignent d'un engagement qui va au-delà de chaque pays en particulier et relèvent d'une approche mondiale visant à en finir avec les épidémies.
Au moment d'annoncer la toute première contribution de son pays au Fonds mondial, un million de dollars US, le Président du Togo Faure Gnassingbé a indiqué que son pays allait assumer sa part de responsabilité dans le combat mené contre les épidémies, afin d'en finir pour de bon avec elles.
« Dans un monde interconnecté et interdépendant, les maladies ne connaissent aucune frontière », a déclaré le Président du Sénégal Macky Sall, avant d'ajouter « Il faut un nouvel élan pour continuer à soutenir les pays touchés par les maladies. Ces pays doivent également investir davantage dans le secteur de la santé afin que nous puissions en finir avec ces maladies pour de bon. »
Le Président Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire a, lui aussi, promis un million de dollars US au Fonds mondial et a évoqué l'importance d'un centrage des investissements dans des programmes qui visent tout particulièrement corriger les répercussions que les femmes et les filles subissent de façon disproportionnées.
En annonçant une promesse de 5 millions de dollars US juste avant la Conférence de reconstitution des ressources, le Président Uhuru Kenyatta du Kenya a déclaré que son pays apportait une contribution financière en signe de solidarité et de responsabilité partagée dans le combat mené contre les maladies.
« Ces fonds, qui seront investis dans la prévention et le traitement des maladies et dans la mise en place de systèmes de santé, sauveront des vies et donneront naissance à des communautés prospères et plus ouvertes sur le monde », a précisé le Président Kenyatta.
Pour Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, l'augmentation des investissements dans la santé de la part des pays africains contribue à donner un formidable élan à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, qui comptent parmi les maladies les plus dévastatrices en Afrique.
« Les dirigeants africains ont fait de l'investissement dans la santé une de leurs priorités premières », a déclaré M. Dybul. « Ce sont des partenaires solides du mouvement international qui est résolu à étendre à chaque personne l'accès aux services de santé sans que quiconque soit laissé de côté. »
La Conférence de reconstitution des ressources a permis de lever près d'un milliard de dollars de plus que la précédente, en 2013, et a compté sur la participation de dirigeants de pays du monde entier, dont les chefs d'État du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Togo, ou encore les premiers ministres du Mali et de la Guinée.
La somme récoltée permettra de sauver 8 millions de vies, de prévenir 300 millions de nouvelles infections et de contribuer à la mise en place de systèmes résistants et pérennes pour la santé. Pourtant, cette conférence ne marque que le début d'un cycle de reconstitution des ressources de trois ans et le Fonds mondial s'attèlera activement à obtenir d'autres contributions dans les mois et les années à venir, en s'appuyant sur le plaidoyer dynamique de la société civile et de partenaires du monde entier.