Communiqués de presse

Les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale s’unissent pour élargir l’accès aux médicaments essentiels contre le VIH et la tuberculose

Le 03 novembre 2016

MINSK, Belarus - Au terme d'une consultation régionale de deux jours qui s'est tenue à Minsk, au Belarus, les ministres de la Santé d'Europe de l'Est et d'Asie centrale ont adopté une déclaration de consensus intitulée « Traitement contre le VIH et la tuberculose pour tous » portant sur un élargissement et une extension rapide de l'accès à des antirétroviraux et à des antituberculeux abordables et de qualité garantie.

Les pays se sont engagés à renforcer la coopération régionale afin de faire progresser l'accès à des médicaments abordables et de qualité et de proposer des solutions plus efficaces au regard des coûts, équitables et pérennes face aux enjeux communs, ce qui passe par une intensification des efforts dans un esprit de solidarité régionale, de partage des responsabilités et d'engagement politique.

« Il ne fait aucun doute que l'adoption de la Déclaration de Minsk est garante de l'ouverture et de la volonté de nos pays à mettre en commun leurs expériences et à œuvrer ensemble à un développement durable. Elle marque également leur engagement envers la Déclaration politique relative au VIH et au sida et au Plan de l'OMS pour la tuberculose en Europe de l'Est pour la période 2016/2020 », a déclaré Vasiliy Zharko, le ministre de la Santé du Belarus.

Des représentants des Ministères de la Santé de 12 pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale - Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Fédération de Russie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Moldavie, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ukraine - ont entériné cette déclaration.

« Il s'agit d'un moment historique pour la riposte régionale au VIH et à la tuberculose », a indiqué Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA. « En adhérant à la Déclaration de Minsk, les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale en réaffirmé leur engagement envers la Déclaration politique sur le VIH et le sida : Accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030. »

La déclaration indique que les pays sont disposés à employer tous les outils dont ils disposent pour réduire le prix des médicaments essentiels, y compris en revoyant les accords en matière de marchés publics comme les achats internationaux et groupés, les consultations de tiers et la négociation des prix avec des fournisseurs de traitements antiviraux et antituberculeux génériques. Cela suppose également de régler les questions de propriété intellectuelle et de les aligner sur les législations nationales, de soutenir la fabrication locale de médicaments et d'optimiser les schémas thérapeutiques conformément aux recommandations de l'OMS.

« Le Fonds mondial s'engage à aider les pays à tirer le meilleur parti de leurs investissements destinés à prévenir et à traiter le VIH et la tuberculose », a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Une coopération régionale de cet ordre représente une démarche pragmatique en vue de réaliser des économies d'échelle et de garantir un accès à des produits de santé essentiels, ce qui permettra aux pays de sauver davantage de vies et d'atteindre un plus grand nombre de personnes. »

Lucica Ditiu, la Directrice exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose, a indiqué : « Cette réunion et ce débat arrivent à point nommé. La région est très fortement touchée par la tuberculose pharmacorésistante, de sorte qu'il est essentiel d'améliorer l'accès des programmes de lutte contre la maladie à des médicaments et à des diagnostics de qualité garantie. »

Mme Ditiu a assuré que le Service pharmaceutique mondial continuerait d'appuyer les programmes des pays - en utilisant toutes les sources de financement et les différents mécanismes de participation, y compris dans les appels d'offres locaux -, de telle sorte qu'ils puissent avoir accès à des médicaments et à des diagnostics de qualité garantie à des prix abordables. « Le Service pharmaceutique mondial continuera de jouer un rôle central au moment de renforcer l'accès et d'étendre l'emploi de nouveaux antituberculeux, comme la bédaquiline et la délamanide, les nouvelles formulations pédiatriques et l'adoption rapide de schémas thérapeutiques plus courts contre la tuberculose », a-t-elle ajouté.

Dans le monde, c'est en Europe de l'Est et en Asie centrale que l'épidémie de VIH se développe le plus rapidement et que l'on rencontre les niveaux les plus élevés de tuberculose multirésistante. En dix ans, la région a déployé des efforts considérables pour accroître le nombre de personnes bénéficiant d'un traitement. Globalement, pourtant, les prix des traitements antirétroviraux y sont toujours parmi les plus élevés de la planète et la couverture de personnes sous traitement y reste dans les plus faibles. L'élargissement de l'admissibilité au traitement antirétroviral en application des recommandations de l'OMS relatives au dépistage et au traitement aura de profondes répercussions en termes de coûts pour la riposte au VIH dans tous les pays de la région.

« Cette conférence importante arrive en temps opportun pour les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale qui sont confrontés à des épidémies de VIH et de tuberculose multirésistante qui ne cessent de progresser. Tous les pays de la région devraient mettre œuvre de toute urgence les mécanismes existants - passés en revue lors de cet événement - qui sont susceptibles d'entraîner des baisses notables du coût des médicaments », a déclaré Michel Kazatchkine, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur le VIH et le sida en Europe de l'Est et en Asie centrale.

Cet événement était organisé par le Ministère de la Santé de la République du Belarus, avec l'appui organisationnel du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et du Partenariat Halte à la tuberculose.

Cette consultation régionale a compté sur la présence de plus de 160 participants issus des Ministères de la Santé, d'experts de l'enregistrement des médicaments et de la réglementation des marchés pharmaceutiques, de représentants de l'industrie pharmaceutique, ainsi que de partenaires venant d'organisations internationales et de la société civile.