Le 18 décembre 2017
GENÈVE – Le Partenariat Halte à la tuberculose et le Fonds mondial ont signé aujourd’hui un nouvel accord de collaboration visant à appuyer l’objectif qui consiste à trouver et à traiter 1,5 million de personnes supplémentaires qui sont touchées par la tuberculose et ne sont pas prises en charge par les systèmes de santé.
Dans le cadre de l’Initiative stratégique contre la tuberculose, le Partenariat Halte à la tuberculose va travailler avec les programmes nationaux de lutte contre la maladie et les partenaires dans 13 pays. Il leur offrira un soutien technique associant des démarches innovantes et les meilleures pratiques pour lever les obstacles qui entravent l’accès aux services liés à la maladie, et s’attachera tout particulièrement aux populations-clés et aux groupes vulnérables.
En 2016, 10,4 millions de personnes ont développé la tuberculose, une maladie que l’on peut pourtant parfaitement prévenir et guérir. Or, seules 6,3 millions de ces personnes ont été détectées et officiellement signalées, ce qui laisse un déficit de 4,1 millions de personnes « manquantes » dans les systèmes de santé parce qu’elles n’ont été ni diagnostiquées, ni traitées, ni signalées. Il en résulte que bon nombre de ces personnes mourront ou resteront malades et continueront de transmettre la maladie ou, si elles reçoivent des médicaments inappropriés, alimenteront la menace grandissante de la résistance aux médicaments.
Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’initiative d’Investissement à effet catalyseur contre la tuberculose, un projet ambitieux qui rassemble l’OMS, le Partenariat Halte à la tuberculose, le Fonds mondial et des partenaires de mise en œuvre dans le but d’enrayer la propagation de la maladie et d’atteindre l’objectif mondial d’en finir avec l’épidémie d’ici 2030.
Pour Lucica Ditiu, la Directrice exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose, l’accord donnera un élan plus que nécessaire pour aider les pays à rattraper les retards en trouvant les cas de tuberculose sensible ou résistante aux médicaments.
« Nous nous sommes fixé comme objectif ambitieux de trouver et de traiter 1,5 million de cas de tuberculose supplémentaires d’ici 2019. Cet accord nous permet de travailler main dans la mains avec le Fonds mondial, les maîtres d’œuvre et les partenaires de la santé pour faire en sorte que nous atteignions notre objectif », a déclaré Mme Ditiu.
« Les cas manquants, y compris de la forme pharmacorésistante de la maladie, constituent un enjeu de premier plan pour la lutte contre la tuberculose et font peser une lourde menace sur la sécurité sanitaire mondiale », explique Marijke Wijnroks, la Directrice exécutive par intérim du Fonds mondial. « Nous ne pourrons atteindre l’objectif mondial d’en finir avec l’épidémie de tuberculose qu’en faisant appel au partenariat et à des investissements judicieux. »
L’initiative d’Investissement à effet catalyseur contre la tuberculose prévoit 115 millions de dollars US sous la forme de fonds de contrepartie à l’appui de programmes dirigés par les pays. Il comprend aussi un investissement de 65 millions de dollars US couvrant plusieurs pays et destiné aux programmes traitant de la question des migrants et des problèmes transfrontières, du secteur minier, des réfugiés, d’une amélioration des services de laboratoire et de la transition vers des programmes de santé financés à l’échelle nationale. Enfin, il alloue également 10 millions de dollars US à l’Initiative stratégique contre la tuberculose. Les 13 pays concernés par l’initiative d’Investissement à effet catalyseur contre la tuberculose sont l’Afrique du Sud, le Bangladesh, l’Inde, l’Indonésie, le Kenya, le Mozambique, le Myanmar, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines, la République démocratique du Congo, la Tanzanie et l’Ukraine.
Parmi les principales interventions mises en place dans le cadre de l’Initiative stratégique contre la tuberculose, on retrouve des évaluations au regard du genre et du droit pour aider à lever les obstacles qui entravent l’accès aux services de lutte contre la maladie, l’élaboration d’un manuel sur les meilleures pratiques et les activités novatrices de recherche des cas, ainsi qu’une assistance technique destinée à aider les pays à mettre en œuvre les interventions soutenues par le Fonds mondial.
Les décès dus à la tuberculose pharmacorésistante – lorsque la bactérie responsable de la maladie ne réagit pas aux antituberculeux de première intention – représentent près d’un tiers de l’ensemble des décès dus à la résistance aux antimicrobiens dans le monde, résistance dont la progression correspond à celle de la tuberculose. Malgré une évolution positive qui ne s’est jamais démentie depuis 1990, la maladie a tué plus de 1,7 million de personnes en 2016 (dont 400 000 personnes séropositives au VIH), supplantant ainsi le VIH en devenant la maladie infectieuse la plus mortelle à l’échelle de la planète.