Le 13 juin 2019
DURBAN - Le Fonds mondial salue le lancement du nouveau plan triennal de l’Afrique du Sud visant à combattre les inégalités de genre et les obstacles liés aux droits humains qui entravent les services de santé en matière de VIH et de tuberculose dans le pays.
Ce plan de mise en œuvre, qui appuie le Plan stratégique national de lutte contre le VIH, la tuberculose et les maladies sexuellement transmissibles, reconnaît que malgré le leadership résolu de l’Afrique du Sud dans la lutte contre le VIH et la tuberculose, il reste des lacunes importantes pour atteindre les populations les plus touchées. Le rejet social, la discrimination et la marginalisation de groupes vulnérables comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les détenus, les travailleurs et travailleuses du sexe, les adolescentes et les jeunes femmes, ou les personnes qui s’injectent des drogues sont autant d’éléments qui empêchent beaucoup de personnes d’accéder aux soins médicaux nécessaires.
Le Conseil national sud-africain de lutte contre le sida a présenté ce plan à Durban, quelques heures avant l’ouverture de la 9e Conférence sud-africaine sur le sida, le 12 juin. Des responsables gouvernementaux, des militants et des représentants de populations-clés se sont réunis à cette occasion dans le parc commémoratif Gugu Dlamini, du nom d’une jeune militante assassinée pour avoir révélé sa séropositivité en 1998, un symbole du rejet social auquel le plan cherche à remédier.
« J’ai pu constater de mes propres yeux les ravages que peuvent causer les violations des droits humains, le rejet social, la discrimination et la violence fondée sur le genre », a déclaré Kate Thomson, responsable du département Communautés, droits et genre du Fonds mondial. « Avec ce plan, l’Afrique du Sud fait preuve d’un sens aigu des responsabilités en s’attaquant aux obstacles liés aux droits humains et au genre qui empêchent de nombreuses personnes d’accéder à des soins et à des services de santé vitaux. Nous ne mettrons fin au VIH et à la tuberculose que lorsque nous veillerons à ce que toutes celles et tous ceux qui en ont besoin aient accès aux soins de santé, en dehors de tout rejet social, de toute peur ou de toute discrimination. »
Le plan, qui bénéficie du soutien du Fonds mondial, a été élaboré à partir de vastes études d’évaluation de référence consacrées aux obstacles liés aux droits humains et au genre qui entravent l’accès aux services dans 20 pays. Ce projet s’intégrait dans le cadre de l’initiative « Lever les obstacles » qui vise à définir les causes profondes de tels obstacles, les outils nécessaires pour y apporter une solution globale et les coûts que cela supposerait.
Le Fonds mondial investit près de 370 millions de dollars US en Afrique du Sud au cours du cycle triennal actuel, ce qui englobe un élément de financement à effet catalyseur qui contribuera à soutenir le nouveau plan de mise en œuvre ciblant les districts lourdement touchés par le VIH et la tuberculose. Pour ce faire, il met l’accent sur les questions juridiques et les droits humains dans sept domaines d’activité : réduction du rejet social ; formation des agents de santé ; sensibilisation des législateurs ; campagnes d’alphabétisation juridique ; renforcement des services juridiques ; suivi des lois et des politiques ; réduction des inégalités de genre et des violences liées au genre.