Le 06 août 2019
GENÈVE – Près d’un an après la toute première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose, le Partenariat « Halte à la tuberculose », le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé demandent que des mesures soient prises immédiatement afin de mettre en œuvre les engagements formulés par les chefs d’État et de gouvernement.
Les cibles convenues en octobre 2018 dans la Déclaration politique issue de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la lutte contre la tuberculose pour 2018-2022 sont les suivantes : 1) fournir des diagnostics et des traitements adéquats à 40 millions de personnes atteintes de tuberculose, y compris 3,5 millions d’enfants et 1,5 million de personnes atteintes de tuberculose pharmacorésistante ; 2) fournir un traitement préventif à 30 millions de personnes au moins, y compris 4 millions d’enfants de moins de 5 ans, 6 millions de personnes vivant avec le VIH et 20 millions de personnes vivant au contact de personnes atteintes de tuberculose dans leur foyer ; 3) mobiliser chaque année 13 milliards de dollars US, nécessaires d’ici à 2022 à des fins de mise en œuvre ; et 4) mobiliser 2 milliards de dollars US chaque année à destination de la recherche et de l’innovation en matière de tuberculose.
Ces cibles ambitieuses et soumises à des échéances ne peuvent être atteintes que si tous les dirigeants politiques, notamment dans les pays enregistrant les taux les plus élevés de morbidité due à la tuberculose, prennent d’urgence des mesures pour s’assurer que leur pays puisse atteindre sa part des cibles mondiales en matière de traitement de la tuberculose et de traitement préventif, et que les pays collaborent afin de mobiliser les ressources nécessaires. Le Partenariat « Halte à la tuberculose », le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé s’engagent à collaborer avec tous les partenaires afin de soutenir les pays qui œuvrent à la planification et à la mise en œuvre de ces actions.
La tuberculose est actuellement la maladie infectieuse la plus mortelle au monde, devant le VIH. En 2017, la tuberculose a entraîné la mort de 1,6 million de personnes, y compris 300 000 personnes séropositives.
« Il est crucial de freiner cette progression si nous voulons guérir des millions de personnes de cette maladie, leur épargner des souffrances et les sauver de la mort, explique la Dre Tereza Kasaeva, Directrice du Programme mondial de lutte contre la tuberculose de l’OMS. C’est pour cela que le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a récemment envoyé une lettre aux chefs d’État des pays les plus touchés dans laquelle il souligne la nécessité, aujourd’hui plus que jamais, d’un leadership fort et visionnaire. »
Le Partenariat « Halte à la tuberculose », en collaboration avec Avenir Health, a fourni le détail de ce que les cibles mondiales de traitement de 40 millions et 30 millions de personnes représentent pour chaque pays, en utilisant les estimations les plus récentes des taux de morbidité due à la tuberculose et les données relatives à la notification des cas publiées par l’OMS. Le détail par pays fournit des cibles et des repères à titre indicatif, qui peuvent être utilisés pour étayer le dialogue au niveau national, les ajustements et les améliorations apportés aux cibles nationales et infranationales officielles à la suite de l’élaboration et de la mise à jour de plans stratégiques nationaux pour la lutte contre la tuberculose, et des demandes de financement associées, y compris de la part du Fonds mondial.
Plusieurs pays fortement touchés par la tuberculose ont déjà commencé à utiliser ces cibles indicatives dans la planification de leurs actions de lutte contre la tuberculose, et les autres doivent suivre le même chemin si nous souhaitons atteindre ensemble les cibles fixées au cours de la Réunion de haut niveau.
« En 2018, la Réunion de haut niveau des Nations Unies a connu une forte intensification de l’engagement politique à lutter contre la tuberculose, mais il faut à présent passer à l’action. Il est nécessaire d’accroître de toute urgence le financement international à destination de la lutte contre la tuberculose ainsi que la mobilisation des ressources au niveau national, a indiqué Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial. Ensemble, nous devons accélérer la lutte afin de diagnostiquer et de guérir les millions de personnes qui ne reçoivent actuellement aucun traitement et de contrer la menace que constitue la tuberculose pharmacorésistante. Nous ne parviendrons à mettre un terme à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030 que si nous agissons dès maintenant. »
En 2020, le Secrétaire général des Nations Unies remettra, en collaboration avec le Directeur général de l’OMS, un rapport d’avancement présentant les progrès réalisés aux niveaux mondial et national par rapport aux engagements pris, en 2018, à l’occasion de la Déclaration politique issue de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la lutte contre la tuberculose. Ce rapport appuiera la préparation d’un examen complet par les chefs d’État et de gouvernement lors d’une réunion de suivi de haut niveau sur la tuberculose prévue en 2023.
« Dans chaque pays, il y a des personnes atteintes de tuberculose à diagnostiquer, traiter et guérir, ainsi que des investissements à effectuer dans les programmes de lutte contre la tuberculose. Les cibles mondiales et collectives ne pourront être atteintes qu’à condition que tout le monde accomplisse sa part du travail et respecte ses engagements. Il est essentiel de conjuguer nos efforts d’ici à fin 2022. J’espère que la “part” indicative des cibles que nous présentons ici aujourd’hui sera utilisée dans le cadre de chaque programme de pays, » a déclaré la Dre Lucica Ditiu, Directrice exécutive du Partenariat « Halte à la tuberculose ».