Communiqués de presse

14 milliards de dollars US promis au Fonds mondial pour en finir avec les épidémies

10 octobre 2019

LYON, France – Faisant preuve d’une solidarité mondiale sans précédent, les donateurs réunis à l’occasion de la sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial ont promis 14,02 milliards de dollars US pour les trois prochaines années. Jamais une organisation multilatérale du secteur de la santé n’avait récolté une telle somme, la plus importante obtenue par le Fonds mondial. Ces ressources aideront à sauver 16 millions de vies et à mettre fin aux épidémies de sida, de tuberculose et de paludisme d’ici 2030.

Le Président français, Emmanuel Macron, a électrisé la salle en lançant un appel vibrant pour léguer à la prochaine génération un monde meilleur et en bonne santé en combattant l’inégalité et en renforçant la justice sociale. Il demandé à l’ensemble des partenaires d’augmenter leurs engagements d’au moins 15 pour cent pour atteindre l’objectif de 14 milliards de dollars US et, pendant la séance de promesses de don qui a suivi, les donateurs ont répondu présents à cet appel urgent à accélérer le mouvement. C’est ainsi que beaucoup d’entre eux ont augmenté – souvent à la dernière minute – la promesse de don qu’ils avaient déjà faite.

Dans un extraordinaire effort final pour atteindre la cible des 14 milliards de dollars US, le Président Macron s’est joint à Bill Gates pour accroître les engagements qu’ils avaient pris pour les trois prochaines années en annonçant qu’ils ajoutaient chacun 60 millions de dollars US aux promesses faites plus tôt. Comme il manquait à peine 80 millions de dollars US, le Président Macron, Bill Gates et Bono ont mis en avant le fait qu’il est impératif d’en finir avec les épidémies d’ici 2030 et se sont engagés à lever au moins 100 millions de dollars US supplémentaires au cours de la période de reconstitution des ressources pour atteindre un total de plus de 14 milliards de dollars US.

« Toutes les personnes présentes dans cette salle aujourd’hui ont pu sentir la puissance de la communauté internationale quand elle s’unit pour proclamer d’une seule voix : "Nous en finirons avec les épidémies" », a déclaré Peter Sands, le Directeur exécutif du Fonds mondial. « Nous sommes extrêmement reconnaissants au Président Macron pour le formidable rôle moteur qu’il a assumé au cours de l’année écoulée. Grâce au soutien sans faille des partenaires et des donateurs du monde entier, nous avons réussi à atteindre cette cible incroyable de 14 milliards de dollars US pour aider à sauver 16 millions de vies. »

Beaucoup de bailleurs de fonds ont fortement augmenté leurs promesses, évoquant l’urgence qu’il y a à agir de manière décisive. Ainsi, le Congrès des États-Unis a-t-il affiché un soutien solide avec 1,56 milliard de dollars US par an, ce qui maintient la contribution du pays à 33 pour cent du total. La France elle-même a augmenté sa contribution de 20 pour cent pour atteindre 1,429 milliard d’euros en tenant compte des 60 millions supplémentaires annoncés par le Président Macron.

Les autres donateurs ont tous accéléré le mouvement : le Royaume-Uni a promis 1,4 milliard de livres sterling pour les trois prochaines années, soit une hausse de 16 pour cent ; l’Allemagne un milliard d’euros, soit 17,6 pour cent d’augmentation ; le Canada 930 millions de dollars canadiens et l’Union européenne 550 millions d’euros, dans les deux cas, une augmentation de 16 pour cent ; le Japon 840 millions de dollars US. D’autres donateurs de longue date ont également apporté leur contribution. Signe d’une diversification de ses sources de contribution, le Fonds mondial a aussi accueilli 17 donateurs publics qui faisaient une promesse de don pour la première fois ou revenaient après une période d’absence.

Pour la toute première fois, les donateurs du secteur privé ont promis plus d’un milliard de dollars US, un résultat extraordinaire dont les fers de lance ont été la promesse de 760 millions de dollars US de la Fondation Bill et Melinda Gates, et celle de 150 millions de (RED), sans oublier les partisans de longue date que sont Dato Sri Dr Tahir, Comic Relief, la CIFF et Takeda. Six nouveaux donateurs privés se sont également associés à la lutte et 11 partenaires ont engagé d’autres moyens pour développer l’innovation et l’impact.

La liste complète des donateurs et des promesses est publiée sur le site web du Fonds mondial.

La promesse de sauver 16 millions de vies au cours des trois prochaines années et, à terme, d’en finir avec les épidémies d’ici 2030 ne pourra être tenue que si les pays qui mettent en œuvre les programmes jouent un rôle moteur et augmentent leurs investissements dans la santé. Dans cet élan, les pays maîtres d’œuvre d’Afrique n’ont jamais été aussi nombreux – 21 – à faire une promesse de don au Fonds mondial. Lors de la conférence, plusieurs chefs d’État se sont engagés à accroître les ressources nationales allouées à la santé et à agir à l’appui de la couverture sanitaire universelle.

La conférence a réuni dans un esprit de solidarité internationale des dirigeants venus de pays du monde entier, dont de nombreux chefs d’État, des ministres, mais aussi plusieurs lauréats du Prix Nobel, des chefs d’entreprises et des dirigeants de fondations privées, le chanteur sénégalais et militant antipaludisme Youssou N’Dour, des dirigeants de la société civile et des personnes touchées par les maladies.

Membre du Conseil d’administration du Fonds mondial, Maurine Murenga, à qui l’on a diagnostiqué le VIH au début des années 2000, a remercié l’ensemble des partenaires pour avoir reconnu l’importance qu’il y a à concentrer les investissements sur les programmes qui s’attaquent de façon spécifique aux effets disproportionnés du virus sur les femmes et les filles.  

« Celles et ceux d’entre nous qui ont survécu sont ici grâce au Fonds mondial, mais des millions d’autres personnes continuent de mourir inutilement parce qu’elles ne peuvent accéder à ces programmes vitaux », a déclaré Mme Murenga. « Les jeunes femmes et les filles doivent être au centre la riposte au VIH en Afrique. On ne peut accepter l’idée qu’elles soient toujours deux fois plus vulnérables au VIH en Afrique subsaharienne et six fois plus dans pays les plus durement touchés. Nous savons que le changement est possible, mais nous devons agir maintenant. »

Prenant la parole lors de la conférence, plusieurs chefs d’État et de gouvernement de pays africains ont salué les donateurs et les partenaires pour la solidarité mondiale dont ils font preuve et ont insisté sur l’importance des financements nationaux pour asseoir la pérennité à longue échéance des programmes de santé.

Le partenariat du Fonds mondial a démontré sa capacité à optimiser l’impact. Les programmes de santé qu’il soutient ont sauvé plus de 32 millions de vies depuis sa création en 2002 et ont fourni des services de prévention, de traitement et de prise en charge à des centaines de millions de personnes.

« Les résultats de la reconstitution des ressources du Fonds mondial d’aujourd’hui constituent une incroyable réussite », a indiqué Bill Gates, le co-président de la Fondation Bill et Melinda Gates. « C’est un jour important dans l’histoire du sida, de la tuberculose et du paludisme, un jour que nul ne s’attendait à vivre il y a vingt ans, quand ces maladies étaient à leur apogée. Merci à tous les donateurs qui ont revu leurs contributions à la hausse. Nous espérons qu’ils en inspireront d’autres à les suivre et à soutenir le Fonds mondial pour qu’il poursuive son action qui sauve des vies. »

Dans un message spécial prononcé au nom du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la Vice-secrétaire générale Amina J. Mohammed a expliqué comment les investissements essentiels réalisés par le Fonds mondial allaient dans le sens des ODD liés à la santé, tout en s’attaquant à la pauvreté et aux inégalités. C’est ainsi que le Fonds mondial investit un milliard de dollars US par an pour contribuer à mettre en place des systèmes résistants et pérennes pour la santé, un élément fondamental de la couverture sanitaire universelle.

Dans son discours de clôture, le Directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands, a déclaré : « Cette année, nous avons promis aux enfants de sept ans du monde entier que nous en aurions fini avec le sida, la tuberculose et le paludisme quand ils deviendront adultes à l’horizon 2030, quand ils seront adultes, pour qu’ils n’aient pas à s’en charger. Le fabuleux élan de solidarité internationale dont nous avons été les témoins aujourd’hui prouve que la communauté internationale est résolue à tenir cette promesse en travaillant mieux, plus rapidement et ensemble. Mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme est de ces combats qui unissent et j’adresse nos remerciements à nos nombreux partenaires pour avoir accéléré le mouvement. »