Communiqués de presse

Le manque de financement met en péril les investissements futurs

Le Fonds mondial franchit la barre des 4 milliards de dollars US de financement pour soutenir les pays dans la lutte contre le COVID-19

Le manque de financement met en péril les investissements futurs

08 octobre 2021

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme annonce qu’il a alloué à ce jour un total de 4 milliards de dollars US à plus de 100 pays à revenu faible et intermédiaire pour lutter contre le COVID-19, adapter les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et renforcer de toute urgence les systèmes de santé fragiles. Ce financement vient s’ajouter aux 4,2 milliards de dollars US que le Fonds mondial met à la disposition des pays chaque année pour qu’ils luttent contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Depuis mars 2021, lorsque de nouveaux financements sont devenus disponibles grâce au soutien des donateurs – en premier lieu les États-Unis, suivis par l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse – le Fonds mondial a alloué 3 milliards de dollars US à la lutte contre le COVID-19 dans le cadre de son dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM), créé en mars 2020. Ce montant vient s’ajouter à près d’un milliard de dollars US de financement que le Fonds mondial a alloué pour la riposte au COVID-19 en 2020.

« La capacité du Fonds mondial à agir rapidement et à l’échelle pour soutenir les ripostes des pays au COVID-19 reflète la force et l’agilité du partenariat du Fonds mondial. Nous avons soutenu les pays afin qu’ils puissent faire face aux nouveaux défis posés par la pandémie en 2021, y compris l’augmentation du nombre d’infections et de décès liée au variant Delta, les pénuries graves d’oxygène et la nécessité de soutenir le déploiement du vaccin en renforçant les systèmes de santé, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Notre récent Rapport sur les résultats a démontré la gravité de l’impact du COVID-19 sur les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Cependant, sans les mesures rapides et résolues mises en place au sein du partenariat du Fonds mondial pour atténuer les répercussions du COVID-19 sur les trois maladies, la situation aurait été bien pire ».

Les vastes réseaux communautaires et de santé ainsi que le système d’achat et de distribution de produits de santé du Fonds mondial sont particulièrement bien adaptés pour acheminer les nouveaux outils de lutte contre le COVID-19 ainsi que les fournitures médicales. Ils permettent aussi de dispenser des formations à grande échelle dans plus de 100 pays. Les produits de santé achetés grâce au financement du C19RM – y compris les équipements de protection individuelle (EPI), et les traitements comprenant l’oxygène et les tests de diagnostic permettant de sauver des vies – sont distribués et ont un impact. Les priorités et les investissements du C19RM ont été coordonnés avec les partenaires par le biais de l’Accélérateur d’accès aux outils contre le COVID-19 (Accélérateur ACT).

Toutefois, malgré les progrès que les pays seront en mesure de réaliser grâce à ce soutien, le dispositif de riposte au COVID-19 du Fonds mondial sera à court de financement ce mois-ci. Sans financement supplémentaire, le Fonds mondial ne sera plus en mesure de soutenir les pays, alors que ces derniers cherchent à assurer la protection de leurs agents de santé de première ligne, intensifier le dépistage pour enrayer la propagation de la pandémie et fournir aux patients gravement malades des traitements vitaux – notamment de l’oxygène médical.

« Étant donné que le Fonds mondial est le principal organisme de financement appuyant de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire pour toutes les composantes - hormis les vaccins - de leur riposte au COVID-19, cela signifie que les pays devront réduire leurs dépenses au moment même où ils devraient les augmenter », a commenté Peter Sands. Dans le cadre de l’appel général lancé par l’Accélérateur ACT, le Fonds mondial cherche à obtenir 6,3 milliards de dollars US supplémentaires pour répondre aux besoins les plus immédiats et urgents de la lutte mondiale contre le COVID-19.

En termes d’interventions financées, les 3 milliards de dollars US décaissés en 2021 comprenaient :

  • 678 millions de dollars US (22 %) investis dans l’achat de tests de diagnostic essentiels pour contenir la propagation du COVID-19 et détecter l’émergence de variants ;
  • 524 millions de dollars US (17 %) investis dans l’achat d’équipements de protection individuelle (EPI) pour protéger les agents de santé et ainsi garantir la viabilité des systèmes de santé ;
  • 499 millions de dollars US (17 %) investis pour soutenir les pays faisant face à des pénuries graves d’oxygène au moyen de solutions d’approvisionnement en oxygène à plus haut rendement.

En mai 2021, le Fonds mondial a rapidement soutenu le Kenya pour répondre aux pénuries d’oxygène, achetant les bouteilles et les accessoires nécessaires (régulateurs, débitmètres et humidificateurs), les installations de production d’oxygène par adsorption par inversion de pression, ainsi que l’oxygène liquide. En Ouganda, où les cas ont augmenté en juin, le Fonds mondial a appuyé l’achat de tests de diagnostic et d’équipements de protection pour contenir l’épidémie au moyen de mesures de prévention et de contrôle, ainsi que pour atténuer la propagation du COVID-19 dans les établissements de santé, les institutions et les communautés. En Eswatini, les services de prévention du VIH pour les adolescentes et les jeunes femmes ont été maintenus grâce aux éducateurs pairs communautaires, qui les ont dispensés en ligne.

Le dispositif de riposte au COVID-19 du Fonds mondial suit une approche dirigée par les pays, inclusive et axée sur la demande pour garantir que les financements sont alloués là où le besoin est le plus important. « Nous saluons l’engagement des pays maîtres d’œuvre et des partenaires qui ont formulé des demandes de financement de haute qualité, afin que les fonds alloués aient une incidence sur le COVID-19, a déclaré Rahul Singhal, directeur de la Gestion des risques et président du Comité des investissements du C19RM au Fonds mondial. Mais le travail ne fait que commencer. Nous allons à présent devoir nous concentrer sur l’appui à la mise en œuvre opérationnelle des subventions et au renforcement de leur impact ».

Le Fonds mondial a également aidé à la création de l’Accélérateur d’accès aux outils contre le COVID-19 (Accélérateur ACT) – la coalition mondiale qui accélère la riposte mondiale à la pandémie. Il en est le principal canal de financement et d’achat pour les piliers Traitements et Diagnostics, ainsi que pour le connecteur de systèmes de santé. Le Fonds mondial est également un partenaire clé du groupe de travail d'urgence pour les besoins en oxygène liés au COVID-19 de l’Accélérateur ACT, et l’une des principales sources de financement pour l’achat d’oxygène médical. À ce jour, l’Accélérateur ACT a permis d’acheter plus de 109 millions de tests, de distribuer de l’oxygène et des traitements vitaux à base de dexaméthasone, et d’acheter des équipements de protection individuelle (EPI) pour une valeur de plus de 830 millions de dollars US afin de protéger les agents de santé de première ligne.

Pour vaincre le COVID-19, le Fonds mondial recommande une approche intégrale qui comprend le dépistage, les traitements, les vaccins et les systèmes de santé – les vaccins seuls ne suffiront pas. Tant que les vaccins ne seront pas disponibles partout dans le monde et que des variants inquiétants continueront d’émerger, la meilleure stratégie pour lutter contre le COVID-19 est de dépister, tracer, traiter et isoler, ce qui nécessite des centaines de millions de tests, de nouveaux traitements efficaces, des formations et des EPI pour les agents de santé et le personnel des laboratoires.