Communiqués de presse

Face au ralentissement de la lutte contre le VIH, le Fonds mondial lance un appel à l’intensification des investissements dans l’innovation

29 juillet 2022

MONTRÉAL – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est extrêmement préoccupé par le ralentissement de la lutte contre le VIH à l’échelle mondiale. Dans un nouveau rapport publié cette semaine à l’occasion de la Conférence internationale sur le sida tenue à Montréal, l’ONUSIDA signale que le progrès contre la maladie est au point mort. À l’échelle mondiale, le nombre de nouvelles infections s’est stabilisé à 1,5 million en 2021, soit autant qu’en 2020. On a enregistré 650 000 décès liés au sida en 2021 – ce qui équivaut à une personne mourant des suites de la maladie chaque minute de l’année.

Tant d’efforts ayant été investis pour faire reculer le sida, il serait tragique d’assister à une recrudescence de la maladie. Le Fonds mondial accueille très favorablement les innovations et les nouveaux outils présentés à la Conférence internationale sur le sida. Ceux-ci pourraient contribuer à renverser la tendance en donnant un coup d’accélérateur à la lutte contre l’épidémie de VIH.

La première bonne nouvelle est l’annonce d’une réduction du coût des tests d’autodiagnostic à domicile du VIH, qui seront désormais beaucoup plus abordables. Un nouveau partenariat regroupant MedAccess, la Clinton Health Access Initiative et Wondfo s’est engagé à rendre l’autodiagnostic à domicile du VIH de Wondfo disponible pour 1 dollar US. Il s’agira de l’autodiagnostic à domicile présélectionné par l’OMS le moins cher sur le marché. L’OMS recommande l’autodiagnostic à domicile du VIH comme un moyen sûr, fiable et efficace d’atteindre des personnes qui, autrement, ne seraient pas dépistées pour le virus. L’existence d’un autodiagnostic à domicile du VIH abordable offre aux personnes une occasion et un moyen sans danger de connaître leur statut sérologique VIH, un élément essentiel dans l’atteinte des cibles mondiales de dépistage.

La deuxième bonne nouvelle est l’annonce d’une entente qui autorisera les fabricants de génériques à produire des agents de prophylaxie pré-exposition à action prolongée, un traitement qui prévient très efficacement l’infection à VIH. En effet, le Medicines Patent Pool et ViiV Healthcare ont signé un nouveau contrat de licence autorisant la fabrication et la distribution d’un médicament générique à action prolongée, le cabotégravir (CAB-LA), pour la prophylaxie pré-exposition sous forme injectable. Ce nouvel outil changera la donne dans la prévention du VIH chez les personnes exposées à un risque élevé d’infection à VIH.

« Le Fonds mondial investira dans ces innovations et d’autres encore pour redémarrer et accélérer le progrès vers l’élimination de l’épidémie de VIH d’ici 2030, a affirmé Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Nous ne pouvons pas laisser anéantir des progrès acquis durant 20 années d’un combat acharné. Il faut un mouvement soutenu de solidarité mondiale et de leadership pour mettre un terme à cette stagnation, et recommencer à abaisser chaque année le nombre de nouvelles infections et de décès liés au VIH. Cela demande des investissements soutenus dans la lutte contre la maladie partout dans le monde, qui atteignent toutes les personnes affectées, quelle que soit leur identité et où qu’elles vivent. Pour mettre fin au VIH et aux autres maladies infectieuses, nous devons investir massivement dès maintenant, ou nous en paierons le prix à jamais. »

Ce mois de septembre, le président des États-Unis Joe Biden accueillera la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial, dont l’objectif est de recueillir au moins 18 milliards de dollars US pour le financement des activités du partenariat du Fonds mondial des trois prochaines années.

« La réussite de cette levée de fonds est une question de vie ou de mort. Avec 18 milliards de dollars US, nous pourrions sauver au moins 20 millions de vies en trois ans seulement et abaisser la mortalité annuelle du VIH, de la tuberculose et du paludisme de près des deux tiers, a précisé Peter Sands. Nous pourrions aussi mieux préparer le monde entier aux futures maladies infectieuses, en renforçant les systèmes de santé et les systèmes communautaires, à commencer par leur inclusivité et leur résilience. »

Le monde doit s’unir et lutter pour ce qui compte. Pour les enfants vivant avec le VIH. Pour les adolescentes et les jeunes femmes. Pour les populations clés. Pour tous les êtres humains qui, encore aujourd’hui, sont touchées par cette maladie pourtant évitable et traitable.